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3 mai 2015 7 03 /05 /mai /2015 08:00

 Et depuis quelques temps mon corps clignotait,

 pustulantes allergies faisaient feux d'artifice,

 alors que tour à tour s'éteignaient les bougies

 de mes oncles et mes tantes voguant vers l'au-delà.

 La flamme de mon père vacillait au milieu

 du gâteau ranci de nos anniversaires.

 La fête était finie c'était Berezina.

 

Comment vous dire...

Gisèle avant-hier m'avait demandé : «- Comment ça va ?».

Il était tard, il y avait du monde et je n'ai pas osé lui répondre.

D'habitude dans ces cas on dit : «- oui ça va et toi ?» sans même se poser la question.

Ca va pas fort donc, mais ça va mieux puisque j'écris.

Je m'étais promis de ne plus publier les articles de «mon journal de bord» sans d'abord les relire, les faire relire, les ré-écrire pour éditer à la surprise générale un vrai troisième livre... Ca aurait eu du panache.

Mais bon, me rends compte peu à peu que si je n'écris plus, si je ne VOUS écris plus, et bien je meurs. Pas au sens littéral du terme certes mais au sens existentiel tout simplement.


Donc je reprends le cours de ce «journal de bord» (vous posterai par la suite les chapitres en attente).

Ce journal m'est vital et c'est aujourd'hui «un journal d'à bord» de mon camion qui me fait open-office de bureau d'écriture.


Il pleuvait tant sur La Rochelle ces jours-là...

que j'avais perdu ma bataille contre l'eau de pluie.

Enfin pas contre l'eau de pluie à proprement parler,

mais perdu mon combat à n'en perdre aucune goutte.

Après avoir fait front à grand renfort de barriques,

assemblées en série par des siphons multiples,

tout avait débordé cette nuit avant l'aurore,

me laissant pataugeant dans une flaque torrentielle.

Le combat est perdu : ce fut Berezina.


Quelle aille donc au diable toute cette foutue flotte,

et disparaissent avec ses fronts froids dépressifs.


Le visage dégoulinant j'écoutais les grenouilles

ou plutôt des rainettes qui me riaient au nez.

Les merles allaient bientôt entonner leur réveil,

maudits soyez merles moqueurs.

 

Aujourd'hui si tout va, on part vers la Castille.

Sur les traces de Sancho et de Don Quichotte,

pour montrer à ma fille les moulins de la Manche

et pour nous évader, vers des contrées plus sèches.

Qui sait donc si le vent enroulera les pales

des moulins blancs juchés sur des plateaux crayeux,

Qui sait si cette quête d'une brise invisible

chassera les démons qui démontent ma vie.


Nous voilà donc partis tous trois vers le soleil,

en vacances pour mes femmes en errance quelque part.

Loin d'ici voir là-bas si l'on existe encore

heureux ensembles unis d'un bonheur d'être parti

pour vivre tous les trois des plaisirs du voyage.

Traversant les déserts et leurs constellations,

dans notre vaisseaux de tôles gavé de carburant

et de souvenirs heureux, partageant notre espace,

fuyant à la dérive nos mornes horizons.

 

Depuis le premier mai j'ai comme un goût amer,

La France notre pays empeste la charogne,

que seules trois Femens ont bien voulu braver.

Lâches mâles que nous sommes fuyons comme des autruches,

attendant que la cruche un jour ne se casse.

 

Me voilà à rêver comme mes pauvres ancêtres,

à quérir un passeur pour la terre promise

et traversant la mer que l'on nous disait notre,

jusqu'aux beaux rivages de l'Afrique enchantée,

croisant vers l'Italie des boats d'infortune.


Le problème quand on commence à écrire en Alexandrins c'est que c'est difficile de s'arrêter  :-)

Ainsi donc ça va moyen et pourtant dans le ciel gris qui redouble de pluie il y a eu des éclairs qui m'accrochent à mes rêves.

Quelques navigations d'abord :

  • une belle régate pour le WAR UP sur le grand surprise l'Apprenti.com. Ce fut saisissant de voir un équipage en action mener à la baguette par Christophe MONTORIOL. On m'a mis au poste d'embraqueur où j'ai tenté de limiter les bavures. Certes quelques erreurs avec les écoutes de spi nous envoyèrent au tas. Mais dans l'ensemble je pense ne pas en m'être trop mal sorti. Ensuite l'équipage est parti faire le SPI OUEST et revient avec une honorable 7ème place, même si Christophe doit être déçu car il attendait mieux.

  • Ensuite, la parade nautique pour l'inauguration du Musée Maritime de La Rochelle. Sébastien a eu la bonne idée de me laisser son voile-aviron. Et j'aipu naviguer au coeur de l'évènement, surtout dans le bassin des Chalutiers au pied de l'Hermione. Ensuite on m'a confié la tâche de commenter une partie de la parade nautique. Sur le podium en bonne compagnie j'ai fait la promotion de la petite flottille de Voiles avions dans les Pertuis. Un excellent souvenir.

  • Puis la fête de l'Hermione à La Rochelle. Ce fut l'apothéose de son séjour à quai devant le bout du Rouleau. Que de belles rencontres pendant 53 jours avec l'équipage des gabiers. Des reportages des films, des timelapses et une belle émission de radio.

  • Enfin Mathilde est revenue du port de Port des Barques où elle révisa l'Aquilla de ses rêves. Avec Nico et Tino nous embarquèrent pour rejoindre l'Hermione au large de l'île d'Aix. Au milieu d'une flotille de voiliers téméraires nous affrontions le grain au mouillage en dégustant des pâtes à la carbonara. Puis il y eut les feux d'artifice et ce retour la nuit vers le phare du bout du monde. Magique et simple à la fois.

  • Et puis enfin une petite escapade dans le port de La Pallice pour le départ du San SIMON, le chalutier donné à SEA SHEPHERD par le défunt créateur des SIMPSON. J'ai pu accéder dans l'enceinte du port grâce à Stévuun JEGO, un mécano d'un bateau pilote. Et ce fut l'occasion d'y monter à bord pour y découvrir l'imposante salle des machines. Un enchantement que le bruit des moteurs.

Voilà c'est déjà fini, je vous l'ai fait brève il faudra peut être prendre le temps de mieux vous raconter tout ça, mais je voulais juste renouer avec vous le contact, renouer le fil d'une histoire, de notre histoire de transat qui a du plomb dans la voilure.

 

Sachez que je n'ai plus de nouvelle de Guyane,

d'où j'espérais vraiment d''un improbable mécène

qu'il m'achète un mini pour faire notre transat.

C'est au creux de la vague que j'attends l'éclaircie,

accroché à mon rêve d'impossible aventure.

 

Sachez deux choses enfin histoire de conclure,

la première que je suis chaque jour un peu plus,

un peu moins plombier et sans de sous d'avance.

Et un peu plus en quête d'un métier dans le son,

avant que tout finisse en retraite réussie,

pour éviter le sort de l'armée impériale,

au sortir de l'hiver de la Berezina.


La seconde c'est qu'hier, j'ai posé sur mes yeux,

des verres en guise de loupes et j'ai pu succomber

à l'avide lecture d'une épopée grandiose.

 

Un récit d'aventure tranchant comme un TESSON,

un tesson de bouteille d'une vodka si pure

idéal remède au nom : BEREZINA !

 

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