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20 mai 2013 1 20 /05 /mai /2013 22:12

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C'est par une fin de matinée enveloppée d'un crachin digne des Bretons que je rejoignais la fine fleur de la Voile-Avrion dans les pertuis : organisateur ce dimanche des sélections pour le championnat du monde de la godille qui se tiendra fin juin sur l'île de Groix.

Ressassant dans ma tête le dicton : «Qui voit Groix, voit sa croix.», je m'apprêtais à vivre un moment de clavaire, ou tout au mieux de ridicule en public. D'autant que soufflait par rafales ce jour là un putain de vent de Norois fort capricieux et en tout cas inadapté à toute tentative de balade sereine sous les vivas d'une foule compact agglutinée sur les quais du vieux port de La Rochelle.

Etant la preuve incarnée que le ridicule n'a jamais tué personne et ragaillardi par un chaleureux Nescafé d'accueil dans le tivolli dressé pour l'occasion dans la cour de la capitainerie, j'assiste au briefing mené par la voix de maître Sébastien VOLOKOVE, le président de l'association sus-nommée.

Puis viennent deux galops d'essai avec Sylvain BERTHOME, puis avec Claude HARLE qui me permettent de me confronter aux embarcations de l'épreuve venues spécialement de l'île Bretonne pour l'occasion.

«Galop» c'est beaucoup dire ! Ce fut plutôt une rude prise de contact avec ces canots fort légers et instables soit mais surtout haut de francs-bord et donc offrant une facile prise aux bourrasques latérales qui n'en demandaient pas tant pour renvoyer illico à quai tout godilleur inefficace.

Ce qui fut mon cas lors de mon premier round qui devait consister à faire l'aller et retour entre deux bouées espacées de cent mètres dans ce cadre postal du vieux port. Bref tout avait failli ne pas commencer du tout, car le vent m'emporta quasiment sous la passerelle du bassin à flot et j'eus toutes les misères du monde à cravacher inefficacement pour rejoindre la bouée de départ mouillé au pieds de la tour Saint Nicolas. Heureusement que le zodiac de l'organisation avec Sylvain à bord me pris à couple pour me haler vers le départ... cela me permis de reprendre un peu mon souffle faute d'assurance devant une assistance heureusement fort parsemée par la météo.

Puis ce fut enfin le départ. Que dire sinon que certes lentement mais j'ose dire sûrement je m'acquitte du parcours dans un temps qui me propulse à la dernière place de cette première manche ! D'où viennent ces réeminiscenses de ce geste aux courbes graciles du « noeud en huit », je l'ignore. Certes la courte mais non moins magistrale leçon de Cécile dans la semaine m'avait remis en forme ce geste à la fois simple mais qui doit s'apprendre un jour. Et là j'ai eu beau chercher au plus profond de ma mémoire, dans la zone ma foi fort circonscrite censée stocker les affaires maritimes... rien !

Ce midi à l'occasion de la paëlla de la Pentecote, j'ai bien questionné mon père sur le sujet, nous n'en avons trouvé aucune bride. Il m'a bien confirmé que notre feu étape 22 « ippon » était équipé d'une dame de nage (faute de femme à bord !) mais nous n'avons pas souvenir de l'avoir étrennée. Bref, c'est ailleurs qu'il faut chercher mais je vois pas. En tout cas ce n'est pas dans la génétique : mes parents m'ayant assuré toujours à cette occasion que nous n'avions aucun gêne breton dans la famille !


Après une dégusté de tartes toute aussi succulentes les unes que les autres pour la pause de midi re-sous tivolli, je joue au reporter radiocollège95,9 et vibre en spectateurs aux nombreuses performances des godilleurs du jour m'enflammant aux passages de mes favoris de l'épreuve féminine : Claude et Cécile.

Que Claude HARLE avec ses quatre-vingt années d'expérience réussisse l'épreuve me laisse tout bonnement pantois.

Que Cécile RICHARD remporte haut la main l'épreuve féminine en laissant derrière elle une bonne parti des mâles godilleurs me laisse admiratif.


En souvenir de mon vécu de supporter du Stade rochelais, j'ai envie de scander : « ici, ici, c'est La...RO... CHELLE ! » ou du moins cela a dût être du temps que pré-adolescent j'allais me baigner à la piscine du Galion, toute voisine de ce déjà vieux port qui devait encore grouiller d'embarcations de pêche et de barcasses en bois. C'était du temps d'avant que les marchants du temple, de crèmes glacées et de «promènes-couillons» n'envahissent les bords des quais et ne chassent cette populace nautique vers d'autres flambants neufs ports rochelais plus attractifs. Et force et de constater que ce n'est pas demain la veille que «notre» championnat de godilles attirera autant la foule que des intrépides plongeurs gavés de boissons énergisantes. Nous avons laissé notre cher vieux-port se transformer en piscine d'un jour et en vulgaire parking à bateaux le reste de l'année !


Bon mais c'est déjà le deuxième round et c'est avec la pression supplémentaire d'accueillir dans le public mes deux douces et tendres, que je descends une des échelles rouillées et alguées des quais pour de nouveau prendre pied (avant de le perdre ?) à bord du canote breton. Heureusement Eole se montra plus indulgent cette fois-ci et nullement gêné par mon célèbrissime et président concurrent du round qui eut la bienveillance de me laisser le plan d'eau libre en trois coups d'aviron d'une redoutable efficacité, je m'applique à ménager mes efforts, privilégiant le beauté du geste : stratégie payante à en juger par ce deuxième chrono qui d'après les infos des chronométreurs officiels de l'épreuve : n'est pas le pire.




Le lendemain à l'audition de la petite vidéo renversante prise par Marie pour immortaliser cette «performance», j'ai cru entendre la petite voix de notre fille s'exclamer à la vue de mon piteux départ : «Ce n'est pas mon père !».

Mais si ma petite Yola je te rassure c'est bien lui : seul papa capable de se fourrer dans des situations aussi peu honorables. Mais je te promets que je n'essayerait pas de me glisser samedi prochain des les coursives de la tour Saint-Nicolas pour tenter un impossible «plongeon en Canard rochelais» vêtu de mon ciré jaune au couleur du club nautique de notre ville !


C'est tout de même avec un indicible sentiment de fierté (y'a vraiment pas de quoi) que regagne les quais encore bercés par les encouragements fort sociaux et musicaux de ma fanfare préférée qui accompagné mon round de godilleur.

Déjà c'est la remise des prix qui achève la journée. Sur le podium : Jean-pierre GUILLON (notre champion qui défendra nos couleurs à Groix), Jean-Yves SALAUN et Sébastien VOLOKOVE !

Chez les filles : Cécile RICHARD (idem), Safia LEMAISTRE et Claude HARLE !


Et c'est là alors que je rengainais mon enregistreur radiocollège95,9 que ce produit un «effet kisscool» qui fait que je ne suis pas prêt d'oublier cette déjà magnifique journée :

«- Et le prix du mérite reviens à... Thierry ANTON ! »


Non c'est une blague, arrêtez de déconner les amis. Mais si, outres les poignets de mains de rigueurs du Président de voile- aviron SébastienVOLOKOVE, et des sponsors du jours : Thomas SPRIET « d'à l'abordage » accastilleur de vieux gréements et Sylvain BERTHOME-les couteaux FAROL (quelle poigne ces trois godilleurs là !) j'ai eu le plaisir de recevoir de ce dernier un magnifique couteau-cachalot gravé au nom de l'épreuve du jour !

Et s'est plus tard, en allant nous acquitter avec un autre vrai lauréat, de la coutume que nous a remémoré Safia de donner une pièce à celui qui vous offre un couteau « afin de ne pas rompre les liens d'amitié » que j'eu confidence d'une anecdote qui me laissa sur le cul !


Cela faisait suite à une blague du représentant charismatique et paternaliste de la ville venant « boire un coup » à la fin de la manifestation (au mépris de toutes les règles de base du journalisme, j'ai hélas omis de lui demander son nom !) :

«- Que se passe-t-il quand un bus de supporters de foot rencontre un autre bus de supporters ?

...

- les supporters déposent leurs cerveaux et prennent leur batte de baseball !».

 

Je me permis de lui faire remarquer qu'il n'y avait pas que les supporters de foot et que les joueurs du stade rochelais avait eux aussi donné une bien mauvaise image de la ville de La Rochelle lors de la bagarre générale de la demi-finale perdu. Et qu'il ferait mieux de convaincre ces collègues d'arrêter de subventionner (au moins temporairement) cette équipe de mercenaires branquignols au profit du renouveau de la course au large à La Rochelle (Euh honnêtement, j'ai pas du tout dire comme ça mais je l'ai pensé très fort !).

A titre d'exemple je lui rappelais la double page que le Sud-ouest avait consacrée au pôle mini dans la semaine et désireux de rester sur le ton de la blague je dit en plus c'est pas tout les jours qu'un article ce termine par en c'est terme : «pour faire la mini... il faut juste sa bite et son couteau !» (Sacré Jean de mer !)


C'est alors que ce produit un deuxième effet « Kisscool », décidément :

Sylvain BERTHOME me demanda de me montrer le couteau qu'il venait de me remettre.

Sur la lame, il nous montra la gravure de sa marque FAROL. A la gauche du phare qui représente le « F », est gravé un symbole en forme de champ que j'ai d'abord pris pour une bouée...

« - non, répondit Sylvain, c'est une bite d'amarrage...le FAROL c'est un couteau de marin et tu as désormais une bite et un couteau ! »

 

 

 

1-2013-05-19-godille-vieux-port-copie-1.jpg

 Voir le diaporama de la journée en cliquant sur le montage ci-dessus.

 

Lire aussi l'article paru ce lundi de pentecôte dans le Sud-Ouest

 

 

Dur d'écrire après une telle chute !

Mais il le faut juste pour dire et remercier chaleureusement cette fine équipe de godilleurs où règne avec partage l'humour et la fraternité. Juste pour dire qu'après cette journée mémorable, on a envie d'aller acheter quelques planches de contreplaqué marine et de se lancer dans la construction de n'importe quel canote pour pouvoir rejoindre cette accueillante famille dans ses virées de pertuis. Que c'est fort tentant et bien plus réaliste mais que je réserve cette probable éventualité à plus tard, à plus vieux !

partbateaugraphiquesurpogo295Car j'ai fait un rêve...


Et ce rêve c'est de faire et partager un jour «notre mini-transat».

J'ai désormais donc la bite et le couteau...


il ne me manque plus que le reste...

à commencer par un bateau.


A ce propos les amis, vous n'en réserverez pas à tout hasard une petite part ? (en cliquant ici)



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