Serge

25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 00:00

"« Minimum », le nom de baptême du mini de Serge Bertrand, ne veut pas dire « service minimum » et il a pourtant bien failli terminer sa vie, rouillé, oublié de tous. Epave sans avenir. Serge Bertrand se souvient : « Son ancien propriétaire l’avait abandonné. Il était parti sans laisser d’adresse. Le port l’avait saisi, puis mis aux enchères. Moi, il me plaisait bien et son nom m’a branché. Je l’ai acheté en 2006. » Certes au début, Serge Bertrand est habité par le doute. Comment son « Minimum » a-t-il supporté ses longues années de solitude ? Et puis pourquoi « lui ». Pourquoi un mini, a priori, fatigué ? « J’avais rencontré Michel Mirabel, un ministe convaincu, voilà quelques années à Rosny-sous-Bois dans la région parisienne. Il m’avait vanté les mérites de ces petits monocoques. J’avais cela dans un coin de ma tête. » Comme, très vite, le « sauveur » va se rendre compte que son Pogo Rolland de 1998 (« l’un des plus anciens de la flotte ») est un bon bateau, costaud et fiable. Il se convainc de disputer La Charente-Maritime / Bahia Transat 2009. « J’y pensais, en fait, depuis une bonne quinzaine d’années. Hélas, j’ai raté mon épreuve de qualification. J’ai terminé hors course. Ce fut un mal pour un bien. » Cet ingénieur territorial à La Rochelle, qui mit les pieds sur un voilier pour la première fois à 15 ou 16 ans, il s’essaya au jet, à la planche à voile, au cata et décida la trentaine venue, de s’y mettre vraiment (« tout en restant un pur amateur » précise-t-il). Il reporte ses espoirs sur l’édition 2011. Et là, pas de fausse note. Il enchaîne sans accroc, courses, qualif… jusqu’au sponsor la SCREG, une entreprise de travaux publics avec laquelle il signe un contrat: « Je ne serai pas parti sans partenaires. Cette galère, très peu pour moi » précise-t-il. « Mes premières navigations en solitaire n’ont pas été aisées, confesse-t-il. La Pornichet Sélect fut même vraiment dure. Mais j’ai appris. Il y avait des automatismes à acquérir. Désormais, je suis sûr des qualités … de mon bateau. » Quant au skipper, il n’a navigué plus de 10 jours en solitaire, lors de ses 1000 milles de qualification. Ce qui lui fait dire : « Il y en aura environ 25 lors de la seconde étape. Je dois avouer que j’appréhende un peu. Je ne sais pas ce que je vaux sur une aussi longue période. » Pourtant, il se veut optimiste « les deux premiers jours sont les plus délicats, pour moi. Après j’entre dans le rythme. Et puis, sur une telle durée, c’est le mental qui fera la différence. » Certes, Serge Bertrand ne se fait guère d’illusion quant au résultat final, lui dont la meilleure performance est une 8e place lors de la Mini Port Médoc de 2008. Il le reconnait avec humilité : « Je pars … pour finir et connaître Salvador de Bahia. » Il est, en revanche, certain d’une chose, Serge Bertrand : «Je suis connu à La Rochelle. Je pense qu’à l’applaudimètre, au moment du départ, je ne devrai pas être loin des meilleurs.» La grande aventure pourra commencer …"