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12 novembre 2018 1 12 /11 /novembre /2018 16:41

(SOUS-TITRE : Autobio-graphie de l'arrivée de la RDR 2018).

C'est lundi, la mer montante ondule à Chatel. Le ciel bleu pâle se voile. Pas de voiliers à l'horizon mais un cargo figé dans le rail d'attente. J'attends un SMS. J'attends et j'écris.

Aujourd'hui il y a deux catégories d'humains, ceux qui ont assistés en direct à l'arrivée de la 11ème édition de la route du rhum et les autres.

Reprenons le fil, remontons le temps de la machine à histoires.

On est vendredi soir. Marie est partie et Thierry danse. Quoi de mieux que le bar rochelais qui compte le plus de baromètres au mètre carré pour commencer un week-end entièrement libéré pour suivre l'arrivée de la route du rhum. La tempête souffle sur le perron pendant que Loïc surfe happy dans les alizés qu'il a eu bien du mérite à sagement atteindre en prenant le temps de dégolfer en longeant les escarpées côtes galiciennes. Le store du bar claque comme un génois. : « - Affales Pascal, mets la trinquette ! ». L'ambiance est à la chaleur humaine à l'intérieur : «  - Les amis, ce week-end c'est la route du rhum : tournée générale la première c'est la mienne ! »...

On est samedi matin, suis de nouveau à Chatel, je sonne à la porte de la tanière d'un sorcier : -"   DING DONG !

- Entres mais on fait bref aujourd'hui, on a du taf . »

Dans le bureau de BERNOT, une petite dizaine d'ordinateurs chauffent et ventilent la pièce. Julien VILLON l'associé de Jean-Yves qui route le multi 50 d'Erwan LEROUX ne causera pas aujourd'hui dans le micro de RADIO COLUMBUS, Erwan est en escale technique à Ponta Delgada !

Guillaume a garder sa polaire MACIF, il srcute ses 3 écrans qui me paraissent ésotérique et indéchiffrable. J'ai cru comprendre qu'il s'agissait des relevés de la batteries des capteurs qui sont à bord de l'Ultime de Jean-François GABART.

Tout en continuant de faire mille choses en même temps, Jean-Yves réponds aimablement à mes questions encore plus improvisées et bafouillées qu'à l'habitude, j'ai la langue pâteuse ce matin.

Suis déjà devant dehors devant sa porte, je marche le long de l'arrière dune en me demandant pourquoi un type comme ça me supporte. Il sait bien que l'audience de mes podcasts de radio COLUMBUS sont encore plus confidentiels que mes émissions de radio notre transat sur RADIO COLLEGE. J'ai pas la réponse, peut-être une forme de complicité et de confiance qui s'est peut à peut installée depuis 7 ans que je l'interpelle avec mon micro. C'est à lui alors que je suivais ces cours météo au pôle mini 6.50 de La Rochelle que j'avais demandé de faire ma première émission de radio. C'est encore lui qui m'a permis de raconter « La vie de BERNOT ». C'est enfin lui aussi qui n'a pas quitté le navire depuis le départ de la dernière mini-transat. Depuis qu'un autre Jean-Yves m'a dit : « Chiche y a qu'à faire RADIO COLUMBUS poils aux cusses ! » J'ai deux Jean-Yves dans ma vie ce qui me semble aussi génial qu'improbable !

Ces auto-pensées me guident devant un portail en palisses en bois rongées par le sel marin. Sous un petit chêne vert qui doit pouvoir en raconter encore plus sur les tempêtes que BERNOT, j'entrevois le graal : un tas de vielle DUFOUR WING empilées ! Un vieux monsieur semble glissé avec une lenteur infinie ses pieds nus gonflés sur le sable. Je l'interpelle : « - Bonjour, je m'occupe d'un asso qui récupère des planches à voile anciennes pour les faire re-naviguer... ». Le vieil homme entame une lente rotation en appuis sur ses deux râteaux qui lui font aussi de bâtons... après deux bonnes heures je ressors avec un vieux sac de bidasse à dos emplis d'une dizaine d'ailerons de DUFOUR WING et un pied de mât. Comme dans un voyage dans le passé j'ai revu le premier loueur de planche à voile et de pédalos de ma ville d'enfance : Michel DAUDE c'est son nom.

Le reste du samedi fut consacré au montage et la mise en ligne du podcast : le son diffuse directement dans mon crâne via un casque HD. Je monte le son : les pistes s'empilent et se décalent jusque l'univers sonore deviennent cohérent, devienne crédible. La magie de la radio : c'est son pouvoir d'immersion dans des univers dont il nous faut reconstruire les images.

C'est enfin aujourd'hui dimanche, c'est le jour d'arrivée de la route du rhum. Le jour dont on parlera encore et encore dans 20 ans, le jours où un marin se couvrira de la gloire de nos rêves. Suis impatient de connaître la fin de l'histoire : j'ai bien une petite idée du nom du vainqueur : un petit prince des Charentes. J'ai bien idée du scénario. Je sais pourtant que ce qui rend le sport magique c'est que le scénario n'est pas écrit à l'avance. Par un incroyable hasard la veille au soir je me suis réveillé dans mon canapé la TV alumée pour les cinq dernières minutes du match de rugby entre la France et les Sud-Aff. Le ruby c'est aussi un peu de ma vie. Et quand un ballon ovale vole vers la touche à la 80ème minute moins une poignée de seconde et que le monsieur au sifflet considère avec l'appuis de l'arbitrage vidéo que c'est pas encore fini. Il ouvre l'espace à un scénario improbable et merveilleux où à la fin c'est toujours celui qui a le plus envie qui gagne. Cela aurait du m'alerter.

Le temps et l'énergie qui me reste encore à aller porter son cadeau d'anniversaire à Bernard mon voisin : il est deux heures du mat quand je sombre dans les bras de Neptune. Dans l'écume de mes rêves.

Le dimanche fut familial et réparateur j'en retiendrai la daube fondante et les feuilles mortes qui se ramassent à la pelle... nos souvenirs et nos amours aussi.

Jean-Yves m'avait prévenu, tiens-toi prêt plutôt pour le 20 heures, Il y a juste un truc qui semblait l'inquiéter depuis déjà depuis mercredi, c'est de savoir si MACIF arriverait avant la nuit. Car si c'était le cas tout sera à refaire. J'avoue ne pas avoir prêté attention à ses paroles : il faudrait toujours pourtant écouter les sorciers.

Dimanche 18h je suis de retour dans ma tanière devant mon écran. Si Gabart gagne je me pointerai illico sonner devant la porte de BERNOT pour boire ses paroles du final de la route du rhum. Pour récolter de sa bouche ses paroles d'élixir.

19h : François pointe sa tête à la tête à l'anglais au nord de la Guadeloupe qu'il lui faut maintenant contournée dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Pense-t-il qu'il y a quatre ans déjà il pointait l'étrave de MACIF version IMOCA pour remporté déjà la route du rhum à tout juste 30 ans. Mais là il n'est pas sur son 60 pieds et n'aura pas à ferrailler avec l'anglais Alex qui fait une course de ouf, une course de boss en tête de la flotte 500 miles derrière.

Pense-t-il à Armel avec qui il avait mener en duo le Vendée globe qu'il avait déjà remporte encore deux ans plus tôt ? Ce pauvre Armel et son flambant neuf BANQUE POP déjà deux fois chavirés et avec qui ont tous lui promettaient une lutte implacable dans cette édition.

Pense-t-il au bateau du père JOYON qui depuis la veille grappille mile après mile le confortable matelas d'avance de 150 milles nautiques qu'il s'était constitué dans la traversée de l'Atlantique ? Il n'a plus que 20 miles d'avance.

Le communiqué de MACIF était déjà tombé quelques heure plus tôt. Il arrive certes mais avec un bateau blessé sans un foil et sans un safran et une grande latte de grand voile. Sacré cachottier de BERNOT.

Il arrive certes mais avec les avaries de son bateau géant l'empêche de marcher. Il sait alors forcément pendant que les premières images nous parviennent enfin que le sprint ultime n'est pas encore gagné.

 

Il est 20h : la nouvelle vient de tombée elle n'a rien à voir et pourtant.

Dans le fin fond du Pacifique, Jean-Luc VAN DEN HEDDE annonce qu'il renonce à rejoindre Valparadiso pour réparer son mât flambé dans un ouragan : il reprend sa route vers les Sables d'Olonne coûte que coûte avec les rescapés de la flotte de sa Gloden Globe Race qu'il menait à l'instar de MOITESSIER cinquante ans plus tôt.

Rien à voir mais pourtant sur son ancien bateau le cigare rouge son ami Jean-Marie PATIER fait une route du rhum magnifique en 4ème position dans la classe mono. Ils ont passé 3 mois sur l'océan pour ramener jadis ce bateau de Sidney : ça forge le marin.

 

16 miles encore d'avance au large La Bouillante, la nuit et notre torpeur l'accompagne. C'est la pétole. C'est ainsi la nuit à la Guadeloupe sous le dévent de l'île. C'est une barière et le scénario tant redoute par BERNOT se produit inexorablement, inexorable vent. Les bateaux tamponnent. Le premier arrivé semble comme attendre les autres qui viennent s'y engluer à leur tour. C'est la nuit noire tropicale : c'est la loterie. Ca va être chaud papaye.

François le sait, il sait aussi que c'est lui le régatier qui a apprit depuis l'enfance à être le maître des risées.

Mais un ULTIM de 100 pieds en compte plus de 93 de plus qu'un OPTIMIST. Son optimist qui l'attendait aux Sables d'Olonne à l'arrivée de son victorieux Vendée globe. Est-il encore optimist ? Il mouline sans pour régler et diriger son bateau sans safran quand il navigue tribord amure. Mais comment est-ce tout simplement possible ? C'est de la magie noire dans la nuit noire. Au cour de sa nacelle le vent ne souffle pas à ses oreilles. Jadis les yeux fermés juste avec le vent sur la peau, il pouvait naviguer ainsi sur ça coque de noix de coco. Mais là c'est pas du gâteau, c'est pas un cadeau : si jamais le bateau qui file encore sur sa petite erre ralenti : il s'arrête tout net. François le sait : François mouline : mais d'où tire-t-il encore cette énergie après avoir été écornée par les tempêtes de l'atlantique au début de la course : il y a 5 jours déjà ?

Au large de la bouillante à mi parcours de la descente de l'île : MACIF s'arrête puis recule même. Et pendant ce temps là sur un souffle d'air IDEC SPORT plus vers la terre continue son inexorable fantastique remontée. Il va le dépasser ça devient plus sur que sûr ; Aucun assurance ne peut vous préserver pour ça. JOYON avance comme porter par un souffle de biniou.

Il est mi-nuit et quelques demis : la course peut arriver encore ce dimanche en Guadeloupe grâce à ses quatre heures de décalage horaire. MACIF passe enfin la bouée en forme de bouteille de Rhum mouillée au large de basse terre presque en bas de la Guadeloupe. C'est un miracle, il a réussi à se dégager nul de sait comment et à quel prix d'effort surhumain. Mais il passe déjà la pointe Sud de l'île et accélère : il à 2 miles d'avance sur JOYON. Il s'échappe : c'est gagné la messe est dite on pense tous ça ! Enfin tous...tous les amis avec qui on échange en continue sur FaceBook : une conversation de salon par écran interposé : on suit ensemble cet incroyable finish en bavardant avec nos doigt sur le clavier : en guettant les rares images fournies par le site de l'organisation. Nous nous partageront les vidéos amateurs de nos amis FB spectateurs qui filment des silhouettes de bateaux fantômes derrière des bien-heureux qui se baigne dans les eaux chaude pour échapper à la torpeur. Il y en a une qui retient mon attention : c'est celle de la fille HARLE : mais que nous vivons sur une petite planète.

On cause on hypothèse on conjecture entre deux pauses clopes roulée à la va-vite sur le seuil de ma porte sous la pluie dense d'une énième dépressions qui balayent encore nos côtes atlantiques.

Il est 3h... France O diffuse des images en direct on s'est tous donné l'info.

Rarement vu et entendu autant d'inepties à la minute : mais il l'ont trouvé où leur présentateur et leurs experts ! Il faut attendre la parole d'un ancien griot pour enfin écouter des paroles censées.

Bref ce qui a changé c'est juste comme un tremblement de terre sur cet îlot volcanique. JOYON est devant, IDEC est en tête.

A la pointe de basse terre il a rasé le phare et lofer plus que GABART trouvant du vent venu de nul part. Il a compté jusqu'à 4 miles d'avance

Pourtant Il traîne avec son safran tribord deux casiers à langouste et pourtant il file dans la légère brise jusqu'à l'arrivée : l'autre messe est dite : le prêcheur à changer de paroisse.

Selon qu'on supporte le dieu GABART ou dieu JOYON on change d'humeur. Mais finalement ont se rend vite compte qu'on s'en fout : si JOYON gagne que l'histoire va être aussi belle.

Il est lundi pour nous désormais : 4 heures du mat j'ai des frissons et je monte le son pour enregistrer le direct sur ma TV.

A l'approche de la ligne d'arrivée re-re-belote : le vent qui porte IDEC vers la victoire retient son souffle. MACIF revient, MACIF plus léger de deux tonnes le dépasse même sous le vent : François doit penser qu'il ne regrette pas d'avoir perdu un de ses foils qui dans c'est circonstances le ralenti !

Entre un vieux baroudeur breton et un petit prince des Charentes : Eole à choisi son camp. Il a pourtant tant hésité.

Là on se dit quand même pourquoi François n'a pas essayé de passer au vent de Francis ; Et ensuite pourquoi il ne l'a pas envoyé au lof pour lof. Pourquoi il ne l'a pas planté là si près de point à pitre définitivement : lui François le régatier.

En fait il ne l'a pas fait je pense tout simplement car il ne pouvait pas. Il naviguait alors sur le mauvais bord : le bord sans safran !

On s'en fout il est plus léger il va plus vite et JOYON pourra se consoler en dévorant les langoustes prises dans ses casiers qui l'handicape forcément lui aussi alors. : Homar l'a tué.

 

C'est alors que JOYON choisi de virer de bord pour atteindre la ligne. Beau virement. GABART en fait de même : tout pour l'instant est normal.

Sauf que faire un virement sans safran sur un ultime c'est pas un cadeau. Et comme par un dernier enchantement le vent se lève pour JOYON qui file vers sa première victoire dans la route du rhum après 7 participations. MACIF sous son nouveau et miraculeux vent reste scotché dans la pétole injuste d'Eole.

La suite vous l'avez vu à la télé. Je n'ai pas attendu l'arrivée de François au ponton ; je me suis endormi avant non loin de mon lit.

Je me souviens juste de l'image de se vieux monsieur à la barre au moment de l'appontement : toutes l'équipe d'IDEC SPORT saute de joie sur le trampoline devant la nuée des perches des micros des journalistes qui jouent des coudes sur le ponton.

Juste le bonheur immense d'un PDG qui sautille une bouteille de champagne à la main et que tout le monde prend pour le skipper. Juste les mots simples et humble de Francis qui remercie sa petite équipe avant tout : j'apprends que PIC est de la partie. PIC le skipper du mini KICCERS qui arborait un dessin d'hippocampe de ma fille Yola sur sa voile au départ de la mini-transat 2011. Avec ma fille c'est facile de se souvenir de son âge : elle avait 11 ans et l'avait dessiné au centre de loisirs d'Aytré : le SLEP pour les intimes.

Je me souviens de ce moment où avec Alain, Cécile, Marie et ma fille nous regardions partir de notre pertuis à bord d'un vieux classique ce petit bateau vers l'au-delà.

Vers l'au-delà de mon horizon d'alors.

C'était à ce moment précis que j'ai décidé qu'un jour moi le skipper de monplombier.net sur VirtualRegatta aussi je partirai.

7 ans après je ne suis toujours pas parti. Mais si je ne suis toujours pas parti ma vie à basculé tout de même du côté de mes rêves d'enfants où petit au collège de Tasdon, nous finissions toutes nos années par un stage d'optimist à Boyard ville. Et c'est là surtout que j'ai tutoyer la liberté de l'océan : cette liberté que les enseignants accordent aux enfants d'être seul maître à bord.

 

C'était l'histoire de Francis et François sont dans deux bateaux, un safran et un foil tombe à l'eau : qu'est ce qui reste ?

Pincez moi fort j'y crois pas encore.

 

Epilogue :

il est 16h, il pleut toujours pas sur les Charentes, mais ça ne devrait pas tarder.

Le sorcier n'a pas répondu à mon SMS demandant si je peux passer. Qu'il repose en paix, un jour pour sûr il me racontera la vraie histoire.

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27 février 2018 2 27 /02 /février /2018 10:11

Un an de plus, c'est toujours l'occasion d'une journée particulière.

Que sont devenus mes anniversaires d'antan? Il demeure les anniversaires d'Anton : rituel familial où nous soufflons des bougies dominicales avec mon père en la demeure familiale.

Les petits «j'aime» et les petits cœurs, s'accumulent sur mon mur facebookien, Que de charmants signes d'attention auxquels il me faudra répondre. Autant de petits lucioles éphémères qui papillonnent autours d'un gâteau virtuel avec une jolie planche à voile dessus (merci Jérôme).

- « Bon anniversaire... c'était hier je crois ?»

L'exclamation est venu de mon presque inconnu voisin de table de mon bar du matin. Il est 7h : La Rochelle s'éveille. Décidément Facebook réserve d'étonnantes surprises.

De plus en plus de monde se souhaite de bon anniversaire tous les jours du temps qui passe. Merci Monsieur Zuckerman de nous rappeler que nos amis vieillissent. On va finir notre vie à s'envoyer des «Happys'birday» tous les jours du reste de nos vies.

Ce qu'il peut y avoir de rassurant c'est que ce nombre d'attention est supérieur à mon nombre d'année. C'est certain que cela ne pourra durer éternellement. Comme le nombres de cartes postales qu'on reçoit est proportionnelle à celles qu'on envoie. Je ne pense pas pouvoir suivre le rythme infernal imposé.

Que sont devenus mes anniversaires d'antan ?

Quand avec l'appétit des loups de Wall Street, ils n'étaient que des prétextes pour faire la fête ensemble. De beaux souvenirs sociaux fastueux et égrillards qui égayent nos solitudes. Il m'en revint un particulier que je vous avez déjà raconté: il résonne en ce jour comme une tempête dans mon crâne. 

En vrai, dans la vraie vie, il en fut autrement en ce lundi glacé par un souffle sibérien.

Me suis retrouvé seul au bar de l'ami Pascal, fort vide à l'heure de l'apéro. Malgré les conditions climatiques je n'ai pas oser commander une vodka et me suis offert une Leffe histoire de marquer le coup. Le bout du rouleau n'est plus et compte-tenu d'une assistance inconnue, je n'étais pas d'humeur à offrir une tournée générale.

Les temps changent, les mois d'hivers je reste fauché comme le houblon à la limite de l'interdiction bancaire et dois éviter les débordements qui me feraient basculer du côté sombre de la société. Du côté des sans-dents et sans-chéquier pour aller jouer avec les loups affamés dans une France qui dégueule de richesse.

J'avoue que dans ces moments là je partage la vision politique Kaurismaquienne de l'avenir du monde : Il nous faudra bien un jour exterminer les riches et les politiques complice de leur indécente richesse. Certes c'est un peu radical comme solution et je vous laisserai fixer le seuil de la richesse du sang de ceux qui abreuveront nos sillons.

Mais bon il va bien falloir se rendre à l'évidence à tant vouloir accumuler des profits ils détruisent le monde et nos vies avec.Cette logique du "toujours plus" comme dirait De Closets est incompatible avec les ressources limitées de notre terre.Et que vivent les "gens de peu" !

En attendant ce jour, je m'ennuie quelques fois, alors je vais au bourg ramené ma fille Yola.

Yola c'est mon soleil, c'est mon Amérique à moi et même si elle est trop belle pour moi ce qui constitue un mysthère de la génétique. Elle accompagne ma conduite maintenant au retour dans une vieille voiture héritée de ma mère, quelle peut «bougner» à loisir et ça nous fait rigoler.

Alors nous rentrons à la maison. A la pas notre maison pour être plus juste car nous ne pourrons jamais l'acheter alors nous la payerons plusieurs fois dans des décennies de loyers pour faire la fortune de notre gentil propriétaire compatissant.

Et ce qui a de nouveau miraculeux dans ma vie c'est que nous y attends Marie les mains dans la farine. Elle a préparé le repas de fête. Et nous sommes heureux tous trois ensembles. C'est simple le bonheur, il ne faut en fait pas grand chose : juste s'accrocher farouchement à sa petite meute.

Dans ma meute familiale à moi aux abord de La Rochelle il y a aussi les vieux qui claudiquent devant et derrière pour nous préserver de la dureté du monde. Mes parents et mon oncle et mes tantes, mon frère, sa femme et la petite princesse.

C'est tout ce qui reste d'une famille de pieds noirs exilés de leur terre natale et qui ont considéré le regroupement familial comme une priorité existentielle.

Le reste de la famille s'est éparpillée ailleurs. Mais la distance et les enfants qui grandissent au loin ne sera jamais assez grande pour totalement nous séparer.

Parfois j'essaie de m'imaginer la mort de mes parents car il va bien falloir que je me fasse à l'idée. C'est cruel car je sens qu'avec leur disparition : eux qui ont toujours veiller à ce que notre famille reste soudée : tout se disloquera. Et au delà de survivre à leur perte, il me faudra survivre au souvenir d'une famille heureuse et unie qui m'a fait traverser sans encombre et dans l'insouciance le premier demi-siècle de ma vie.

Que de constance dans leurs présents à noël et à mon anniversaire qui maintenant s'apparentent plus à un 13ème et un 14ème mois de salaire.Enfin disons plutôt d'un revenu minimal d'existence d'un intermittent  de l'artisanat (mes activités occultes au Ministère du temps libre n'étant pas rémunérées). Comme un sentiment d'être retourné à l'âge du plomb et du sauve qui peut.

Le temps passe et s'écoule, dans deux mois, ma fille sera majeure (ce qui ne changera rien elle est déjà depuis bien plus longtemps que moi).

Avoir 18 ans un demi-siècle après Mai 68 ce peut être amusant.

Peut-être nos enfants trouverons la force collective que nous n'avons pas eu, d'aller desceller les tous nouveaux pavés de notre vieux port ? Je dois avoir une barre à mine dans le garage et un marteau piqueur dans la voiture pour leur faciliter la tâche à l'occasion.

Mais je ne me berce pas d'illusion du Grand soir. Ils ont peut-être mieux à faire que changer notre monde. Comme ils sont beaux, comme ils sont forts, comme tout leur est possible dans leur nouveau monde.

Ensuite dans 6 mois mon petit soleil s'en ira ailleurs apprendre à vivre sans nous à l'université. A tout dire, je me fais plus de souci pour moi que pour elle. Mais c'est ainsi, il me faudra vivre ce manque Pas facile pour elle qui aura alors illuminée tous les jours de 18 ans de ma vie.

Il ne reste juste plus qu'à lui préserver le peu d'énergie qui me reste pour lui faciliter la tâche; et que Dame Nature fasse que mes parents restent le plus longtemps que possible à ses côtés pour l'assister également. Comme l'aîné des loups valides de la meute il me faudra avec les anciens devant et derrière pour monter le chemin et surveiller nos arrières prendre soin de ne laisser aucun faible au bord du chemin.

Le costume  de Loup va être un peu difficile à endosser. Mais au pire cet accoutrement fera rigoler Yola.

Comme le monde serait plus beau, plus facile, plus solidaire, si l'homme était un loup pour l'homme.

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4 décembre 2017 1 04 /12 /décembre /2017 05:07

Quand les tempêtes écument notre plage, quand tous les drapeaux rouges sont hissés, quand les maires prennent des arrêtés municipaux pour interdire les promenades en bord de mer et font poser des barrières pour empêcher l'accès à nos digues, quand les cases de windguru virent au rouge violacé, ils arrivent par dizaines avec leur fourgons emplis de matos en carbone et vont défier l'océan. 
Ils sont jeunes ou vieux, ils ne jurent que par le fundboard et pour rien au monde, ils ne troqueraient leur windsurf pour une planche de kitesurf qui de tout façon resterait dans le sac lors de telles tempêtes.
Ils arrivent de partout, parmi eux nos champions, nos idoles. Ils se garent comme ils peuvent, là tout près du spot dit de "La Gigas" que le département leur a concédé avec cet escalier dans la nouvelle digue plus haute qu'il leur faudra désormais franchir sans s'envoler pour accéder à la mer.
Et c'est parti ils filent défier l'océan qui déferlent pour voler parmi les embruns. 
Nous simples spectateurs, emmitouflés derrière la digue, on a du mal à se tenir juste debout dans les rafales et eux déjà sur l'eau font le spectacle. 
C'est pour moi un des, sinon le principal attrait d'Aytré/Plage et de sa baie, elle leur offre un Stadium de démonstration unique en Charente-Maritime et c'est ici leur dernier refuge d'exhibition quand la navigation est impossible partout ailleurs.
Cela fera des superbes photos à partager sur les réseaux sociaux ou dans les magazines spécialisés qui ramèneront toujours plus d'intrépides et de spécateurs lors des prochaines tempêtes.
Ce sont nos chevaliers de l'apocalypse, nos héros des temps modernes et nous nous n'avons de cesse que de leur mettre des cailloux sur leur chemin de gloire.

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21 avril 2017 5 21 /04 /avril /2017 08:28

Je me rappelle c'était un jeudi, qu'avais je donc bien pu faire ce jour là.

Le vent était glacial, la mer d'un bleu acier et le ciel azur.

Mes mains congelées par un aller en scooter tentaient se réchauffer sur la tasse d'un café.

Benoît était rieur bien qu'un peu bredouille puis parti sans moi remettre la bôme de KRITER.

Tolga causait de Vendée à Philippe et Valérie était apparue pour tout illuminer.

Au coin du bar, j'avais mis en ligne l'annonce de mon invité du soir, changé ma couverture et ma photo de profil histoire de terminer le deuil.

De retour au jardin j'ai de nouveau épié si l'ombre du figuier n'allait pas faire ombrage aux jeunes pousses de gazon semées sans trop espoir.

Christophe m'avait appelé pour le numéro de Jean-Yves et pour finaliser d'incroyables projets.

Puis parce qu'il fallait quand même bien faire quelque chose entre les allées et venues de ma belle adolescente qui s'inventait sans moi son avenir rieur, j'avais ressorti mon proto de vielle planche à voile pour lui refaire une vierge beauté.

Au bout de quelques heures d'un travail lascif, je réussi seulement à lui appliquer un pansement de résine qui me fallait poncer et aussi nettoyer mes reliques de voiles.

Alors je me décida de repartir chercher mon karcher : prétexte à rendre visite à mon bateau préféré.

Jean-Yves dormait encore et n'avait pas de ponceuse mais me dit d'en acheter une qui lui serait utile.

Je n'eus pas l'énergie d'aller au bout du ponton filmer le trop long renflouage du Manuel Joël.

La foule était compacte au Merlin de LEROY.

Des gens beaucoup comme moi semblaient y venir chercher quelques bricoles pour tenter de s'occuper.

Je me souviens aussi qu'une fois à la caisse, j'ai du y laisser ma flambante neuve ponceuse sous le regard rieur d'une caissière étonnée d'apprendre que j'avais encore oublié mon portefeuille sous l'ombre de mon figuier.

Mais déjà c'était l'heure d'aller rejoindre Eric pour lui faire causette devant des micros sourds aux vacarmes du monde.

Après à la maison il nous fallut manger un plat de ravioli tout juste gratiné.

Puis nous nous blottissâmes au fond du canapé devant « Les beaux jours » d'un Dunkerque sublimé, où une Fanny fatale trompait allègrement son vieux Pascal en Chesnais.

La fin était heureuse et ils finirent tous deux enlacés dans les vagues comme jadis là-bas nous nous étions aimés.

Et nous nous rassurâmes de notre fidélité de bisous dans la nuque en songeant en secret à tous nos beaux passants, à toutes nos belles passantes.

 

Et il y eu la pub et juste après l'annonce : là-bas aux bas des champs un type avait tiré sur un flic en faction et il l'avait tué. La police en retour avait égalisé.

C'était déjà la fin des beaux jours : tout allait s'emballer.

Ils nous restait juste l'espoir que tout ce tumulte des gens opprimés, respecte les portes de notre jardin secret où l'on pourrait éternellement singer le bonheur illusoire de la vie entre soi.

Je me souviens c'était un beau jeudi lumineux et glacial, un jeudi de déprime à nouveau assumé.

Et puis mon père m'écrit dans son poème du jour que malgré tout : il faut raison garder.

Faire semblant de vivre d'amour et d'eau fraîche l'espoir raccroché aux passions enfantines.

 

C'était un beau jeudi d'avril et il nous faudra désormais plus se découvrir de nos gilets pare-balles.

De ne plus compter que sur la force des mots pour occulter les maux et toutes nos écorchures.

C'était un jeudi : le bonheur avait quitté le pré carré de nos certitudes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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7 janvier 2017 6 07 /01 /janvier /2017 22:00

Au bord de la plage nous avons reconstruit un mur en béton.
Toujours plus haut, toujours plus cher avec nos millions.
Et puis avec tout plein de camions venus des montagnes, nous avons jeté derrière tout un tas de blocs de pierre, des blocs
 bleus en granite, des pas en calcaire, des pas d'chez nous.

Je me souviens un soir de février le 28 je crois.
Le vent soufflait comme un cygne en hiver et nous partions fêter nos anniversaires.
Sur la route de la plage, quelques murs de parpaings cherchaient encore acquéreur,
Pour juste 140 000 euros, une famille pouvait rêver d'y construire une maisonnée pour que leurs enfants et leurs générations futures puissent y à faire des châteaux de sable à même la dune.
Le café de la plage était fermé comme tous les hivers et sa terrasse sur la dune : déserte.
Le restaurant des mouettes avait en juste un an pris de la hauteur :
un vaisseau gigantesque semblait s'être échoué dessus.
Un vaisseau de bois avec tout plein de cabines pas encore ouvertes.
Je me souviens des canapés de lumière colorées aux balcons, 

c'était comme un arche de Noé encore vide écharpé de guirlandes de noël.

Au bord de la plage nous avons reconstruit un mur en béton.
L'année derrière au moment de remettre les cabanes de l'été
nous nous sommes aperçu qu'on y verrait plus la mer.
Alors le camion de la ville est revenu remettre un autre tas de cailloux,
des plus petits des blancs avec des coquilles plus de chez nous : 
une sorte de monticule pour rehausser les cabanes.

Je me souviens c'est lendemain du 29 donc je crois
ou le 1 car le 29 en février trois fois sur quatre il existe pas
nous remontions le boulevard de la mer les pieds dans la mer.
Quelque chose de pas normal c'était passé là, dans la nuit.
Un hélicoptère bourdonnait haut dessus de la voie ferrée
le chemin qui nous amenait chez nous s'était pris pour un ruisseau
et avec de l'eau aux genoux nous descendions son cours
pour vivre une semaine comme sur une île dans notre location à l'étage.

Au bord de la plage nous avons reconstruit un mur en béton.
Entre le terre-plein des ballastes du train et la mer nous avons tout racheté avec nos millions
L'hotêl, les campings et toutes les maisons,
sauf encore celle de papi Loulou qui fait de la résistance.
Avec nos millions nous avons fait table rase de notre insouciance,
de notre négligence, de notre absence de mémoire et de connaissance.

Je me souviens les lendemains de la tempête, de la solidarité avec ceux qui avaient tout perdu,  avec les familles des disparus.
Des reportages en boucle de BMF TV avec trois plans de caméra :  toujours les mêmes dans la cité tout près du lac, une sorte de grande cuvette où dans les ruelles le niveau d' eau se maintenait au niveau du haut des portières des autos. Les pompes prirent des jours pour vider cette immense poche d'eau salée.
Et puis il y a eu la colère de ceux qui habitaient la zone noire et qui voulaient y rester.

Nous, nous allions désormais vivre en zone jaune : deux grandes patatoïdes qui recouvrent si l'on y regardait de plus près toute la surface occupée jadis par les marais doux arrière dunaire au sud  du boulevard de la mer et les anciens marais salants au nord.
Ces marais  qui ont été progressivement comblés ou grignotés en pour y faire là une cabane, ou ici un garage puis une maison et en contrebas un nouveau garage qui deviendra un studio à louer pour les vacances ou une collocation le reste de l'année pour étudiants.
Et ainsi de suite, toujours plus près du marais, toujours plus bas et désormais sous le niveau de la mer.
 
Au Nord c'était un nouveau Lac que nous avions recreusé dans les vieux marais.
Un beau lac paysager avec canards suralimentés qui s'y regroupent en attendant d'attraper la grippe aviaire. Des compagnies de ragondins y prennent un malin plaisir à éroder les berges trop abruptes.
Et autour des nouvelles résidences de standing locatif avec leur imprenable vue sur ce tout beau et nouveau lac :  bien plus présentable que des vieilles claires ensauvagées.

Au bord de la plage nous avons reconstruit un mur en béton.
Et puis maintenant nous allons amener du sable sur la plage avec des camions.
Des tonnes de sables que nous déposerons au pied de la dune et que nous piétinerons.
Quelques milliers de mètres cube de sable qui trop vite repartiront au sud de la baie pour ensabler la toute nouvelle porte à flot des marais.


Car à Angoulins il reste un mystérieux labyrinthe de claires où poussent et bleuissent des huîtres d'une qualité remarquable. Une huître qui prospère dans ce beau paysage à l'abri de la célèbre pointe géologique du Chay.
Ce  même paysage qui a presque entièrement disparu à Aytré derrière la pointe du Roux.

Je me souviens de cette belle journée de samedi dernier.
Nous vous avions donné rendez-vous pour visiter les digues, le soleil était avec nous.
Juché sur le tas de sable coquillé nous avions exprimé notre profonde déception sur les travaux réalisés aux abords du parc de Gaudchaud. C'est ici l'entrée du site de la baie d'Aytré.
L'entrée vers notre « promenade des Rochelais » où l'on vient y admirer les plus beaux couchers de soleil de la côte avec ses reflets sur les blanches falaises et toujours l'ombre du plus beau et bleu carrelet. Un lieu de passage et de rencontre obligé où souvent nous venons trinquer.

Juché sur le tas de sables coquillé, je voulais vous dire une chose mais je n'ai pas osé ne voulant pas passer pour le mauvais prophète.
Avec ou sans mur, avec ou sans dune, la mer ou la pluie reviendront remplir les cuvettes des zones jaunes. Tout le monde le sais c'est juste une question de temps.

Est-ce que ce sera si grave que ça ?
Plus maintenant que les maisons les plus exposés (celles coincées entre la mer et la voie ferrée) ont été rasées.
Il n'y aura plus mort d'homme. L'eau viendra de nouveau et montera lentement ne faisant que des dégâts matériels. C'est le cas dans bien des endroits en France, par exemple pour tous ceux qui vivent dans les lits majeurs des rivières.
Dans les mesures du PAPI, il est normalement prévu de mettre sur des maisons inondées des repères pour  rappeler à quel niveau l'eau est montée pendant la tempête Xynthia.
Comme sur les mires des ponts ou sur les édifices publiques, on trace un trait avec une date à ne pas oublier. 
Un repère qui nous suggère aussi que la nature retentera un jour de battre son record
.

Au bord de la plage nous avons reconstruit un mur en béton.
Et maintenant que ferons nous derrière ce mur ?
Que ferons nous de tout cet espace que la mer a envahi jusqu'à la voie ferrée.
Que ferons de cette zone noire indélébile. Sera-t-elle vraiment à jamais inconstructible ?

Déjà les belles herbes folles reviennent y couvrir les ruines abandonnées ou les parcelles fraîchement labourées débarrassées des gravas des maisons démolies.

La nature à horreur du vide et revient vite reconquérir les espaces où l'homme lui accorde un peu de répit.
Le vent y siffle parfois entre les pins.
C'est peut-être une complainte, une prière à la mémoire des gens qui se sont noyés là tout près, emmurés dans une maison de rêve subitement engloutie.


D'autres sont partis refaire leur vie ailleurs plus loin de la mer.
Mais quand le vent souffle fort les nuits des tempêtes d'hiver : trouvent-ils encore le sommeil ?Et sinon à quoi pensent-ils ?

Au bord de la plage nous avons reconstruit un mur en béton.
Alors que ferons nous de cet espace de la baie d'Aytré-Angoulins ?
Un parc de loisirs ? Un parc d'attraction ? Un sanctuaire pour ne pas oublier que la mer reviendra ? Un espace naturel tampon pour nous protéger ?

Ou un peu de tout cela ?
On verra bien mais au moins saisissons avec l'association « effet mer » toutes les occasions pour en discuter et pour réfléchir ensemble au meilleur des projets.

Thierry ANTON :

membre du CA d'EFFET MER.

Petite prose effet mer ;-)
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31 décembre 2016 6 31 /12 /décembre /2016 06:12

Ce qu'il y a de bien avec la navigation virtuelle, c'est que l'on est parfois amené à réviser sa géographie. Donc... (selon WIKIPEDIA revisité.)...

Beauchêne est l'île la plus isolée des Malouines. Elle est inhabitée et mesure environ 5 km2.

Elle est divisée en 2 parties reliées par un isthme sablonneux : une partie sud avec une colline de 82 mètres de haut et une partie nord-est avec des barres rocheuses.

Il existe un mouillage naturel sur la partie orientale mais utilisable seulement par beau temps.

Gravure de 1833 d'une chasse aux phoques sur l'île Beauchêne.

Gravure de 1833 d'une chasse aux phoques sur l'île Beauchêne.

Histoire :
La découverte officielle de l'île en 1701 par Jacques Gouin de Beauchêne, (né à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) le  et mort dans cette même ville le , qui est un célèbre corsaire, navigateur et explorateur français.

Après une croisière fructueuse le long de la côte du Chili et du Pérou, visitant les îles Galápagos. Sur le chemin du retour, il passe le cap Horn, le 9 janvier 1701. Dix jours plus tard, il découvre l'île qui porte son nom, l'île Beauchêne au sud de l'archipel des îles Malouines.

Il est le premier français à franchir le cap Horn d'Ouest en Est !

Ensuite (voir gravure) des chasseurs de phoques essayèrent de s'y établir, sans succès.

En 1834, l'Américain McArthur y fit débarquer une centaine de personnes, conduisant à la disparition des lions de mer (revenus depuis).

L'île est actuellement inhabitée mais il subsiste des ruines d'un groupe de maison des années 1830, sur la partie occidentale de l'île.

La première expédition scientifique débarqua sur Beauchêne en 1951 par hélicoptère, y restant un mois.

Durant la guerre des Malouines en 1982, se trouvait une épave d'un navire argentin sur des rochers juste au sud de l'île. Des soldats britanniques y séjournèrent aussi durant 4 semaines.

Flore et faune
L'île est une réserve naturelle et est couverte d'« herbe Tussack » (Poa flabellata).

L'île est aussi connue pour sa tourbe, qui se forme ici dix fois plus vite que n'importe où ailleurs dans le monde, sans que ce processus soit encore pleinement expliqué.

 

 

Elle est réputée pour sa colonie d'albatros à sourcils noirs (photo : Erwan GLEMAREC)

Elle est réputée pour sa colonie d'albatros à sourcils noirs (photo : Erwan GLEMAREC)

On y trouve aussi des gorfous sauteurs dans des côtes truffées de grottes.

On y trouve aussi des gorfous sauteurs dans des côtes truffées de grottes.

Le GOLDEN FLEECE de Jérome PONCET y fait (également ) une escale le 26 décembre 2010 : il y a 6 ans jour pour jour.

Céline BLANCARD nous raconte cette expédition sur le site Voiles et Voiliers.

Elle embarque à bord du voilier de Jérôme Poncet, Golden Fleece, avec les membres d'une expédition scientifique. Jérôme - qui fut avec Gérard Janichon le co-skipper du célèbre cotre Damien, dans les années 70 - n'est pas là. Mais Dion, son fils aîné, est à bord.

Puis elle est débarquée sur l'île avec Alastair, ornithologue qui a obtenu une autorisation exceptionnelle,  afin de recenser 300 espèces de petits oiseaux côtiers pendant les quatre jours de l'éxpédition. .

 

C'est à bord de Golden Fleece, solide ketch, que Jérôme Poncet et sa famille écument les mers australes © Céline Blanchard

C'est à bord de Golden Fleece, solide ketch, que Jérôme Poncet et sa famille écument les mers australes © Céline Blanchard

L'île Beauchêne est protégée, elle abrite 103 000 couples d'albatros. (Céline BLANCARD sur la photo)

L'île Beauchêne est protégée, elle abrite 103 000 couples d'albatros. (Céline BLANCARD sur la photo)

Il est bien des façons de passer des lendemains Noël.

Mais me dire qu'à 6 ans d'intervalle, en échouant bien involontairement mon bateau virtuel "monplombier.net" j'ai pu moi aussi découvrir  l'île Beauchêne et cette petite expédition familiale des PONCET.

Noël 2010 à bord de Golden Fleece

Noël 2010 à bord de Golden Fleece

Peut-être aussi, après Gérard JANICHON, aurai-je un jour la chance d'interviewer Jérome PONCET ;-)

Gérard JANICHON au Grand Pavois le 17 septembre 2015

Gérard JANICHON au Grand Pavois le 17 septembre 2015

Pour en revenir (encore) au Vendée Globe virtuel :

Lors de ces 3 heures d'échouage, mon bateau alors lancé à 17 noeuds à perdu 550 places et donc au moins 50 milles nautiques.

Alors en ce dernier jour de l'année, je ne peux m'empêcher de songer que c'est la distance qui me sépare du leader actuel : le bateau suisse "Madalone" !

Et figurez-vous que je le vois la juste devant... oui... c'est la magie de la visualisation 3D une des grandes nouveautés mise en place cette année sur notre jeu fétiche.

 

Une escale de 3 heures à l'ïle Beauchêne le 26 décembre 2016 à bord de "monplombier.net" pendant le Véndée Globe sur VIRTUAL REGATTA
Une escale de 3 heures à l'ïle Beauchêne le 26 décembre 2016 à bord de "monplombier.net" pendant le Véndée Globe sur VIRTUAL REGATTA

Alors avec des "Si"... ;-)

Mais avec des "Si", j'aurai après avoir terminé le vendée globe 2008 : 1535 ème et le vendée globe 2012 : 372ème,..

Après avoir (avec mes complices et amis de VR) gagné la mini-transat 2013 de VIRTUAL REGATTA...

Avec des "Si", j'aurai déjà fait pour de vrai la mini-transat en 2015 et qui sais avec des non moins improbables "Si"... si je ne serais pas en course dans ce vendée globe à la place de DESTREMEAU... mais bon je lui ai laissé bien volontiers ma place :-)

PS : Bon c'est pas tout arrête de fantasmer le plombier va donc préparer ton virement de bord.

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3 décembre 2016 6 03 /12 /décembre /2016 15:00

AVERTISSEMENT POUR LE LECTEUR : Les chapitres sont classés dans un ordre inversé.

Voici ceux déjà publiés : Jour 10 - Jour 1 - Jour 0

 

JOUR 10 : 03/12/2016 à 15h00

Journal de bord schizophrénique d'un abandon virtuel pendant le Vendée Globe 2016 à bord de "notretransat650"

Mon coude va de mieux en mieux. Hier j'ai pu me débarrasser de l'atèle mais chaque fracas dans les vagues me rappelle la douleur vécue. Des fracas, il n'y en a en fait de mois en moins, le bateau glisse au portant dans des vents mollissant. Le pilote en mode vent d'abord à 150° puis depuis avant-hier à 140° du vent apparent fait lentement infléchir la route du bateau vers la mer caraïbe.

Bien peu de nouvelles du monde ces derniers jours, je rationne drastiquement l'utilisation de l'iridium faute de me retrouver sur la paille en débarquant. Et puis nul besoin de communiquer pour tenter de faire le buzz sur le site du Vendée Globe. Je suis hors course, Hubert LEMONIER, l'adjoint de la direction de course prend contact chaque jour pour sonder mon moral : Il est bon je vous l'assure. (ECOUTER Hubert à 10 min50s).

Je me retrouve comme un vieil homme et la mer, c'est parfait.

J'ai donc loupé l'enterrement du père du peuple cubain. Trop loin, trop long, même en IMOCA la route sera encore longue avant d'accoster à la Havane. J'y pense souvent à cette arrivée sans triomphe, à ces odeurs de la terre cubaine qui enivreront mes sens de marin sevré, à mon premier cigare que je me suis promis d'y inhaler.

En longeant les côtes brésiliennes, j'ai croisé quelques embarcations de pêcheurs : des bateaux usines gigantesques qui faisait hurler mes alarmes de bord quand nos routes de collision devenaient probables. Mais aussi bon nombre de bateaux plus petits, plus humains, plus pauvres, plus marins, parfois presque fantômes.

Et figurez-vous que l'un d'eux m'a accosté pour me proposer une ligne de pêche !

Du coup je l'ai troqué contre quelques vêtements techniques : cirés et polaires destinés à aller affronter les glaciales mers du sud.

Je ne verrais pas les albatros jouer dans les 50ème hurlants. Ces fringues non plus d'ailleurs, alors autant qu'ils les revendent à la marina de plaisance la plus proche : ce sera leur pêche miraculeuse.

Depuis donc je pêche.

Enfin du moins quand la vitesse du bateau le permet car même mené hors course, il file mon fidèle 60 pieds. Je pêche et je reste bredouille, comme si mes amorces qui me suivent au bout de ma ligne, n'inspiraient pas la compagnie. Ou pire. Comme si elles aussi se retrouvaient bien seules sous l'océan.

Pour paraphraser PASCAL : «le silence des océans infinis m'effraie». Comment imaginer que les hommes puissent réussir à vider les mers du globe de tous leurs poissons ? Cela fait combien de jours que je n'ai observé aucun vol de chasse d'oiseaux marins ?

Il me revient une conversion entre Jean-Yves TERLAIN et Christophe MAHĖ à bord du Columbus le lendemain de la fin du Grand Pavois de La Rochelle.

Christophe : c'est pas le chanteur mais son coéquipier sur UAP 1992 lors de la Lorient-Saint-Barth en 1989. Il continue de parcourir les océans (et de nous le raconter dans son blog) pour convoyer des catamarans flambants neufs que crache dans les eaux turquoises de la planète notre industrie nautique de nouveau florissante.

Je ne suis pas bien sûr qu'il y ait de plus en plus de pauvres sur notre planète, mais ce qui est certain c'est qu'y pullulent de fortunés propriétaires qui s'offrent un bateau comme on s'achète une pâtisserie : un dessert de rêve trop sucré pour une pause douce heureuse.

Christophe nous avait raconté qu'il y à 30 ans quand il lançait une ligne de traîne, la question était de savoir combien de minutes cela prendrait pour remonter un thon. Désormais c'est en jours qu'il faut compter et je le confirme. Si je reste bredouille : ce n'est pas dû à ma satanée malchance de pêcheur, comme celle qui collait à la peau du vieux Santiago.

Tiens à propos de TERLAIN (ECOUTEZ Jean-Yves) , il m'a envoyé un mail sympathique où il m'annonce que son bateau, le légendaire Columbus : un plan JOUBERT construit au chantier PINTA et mis à l'eau dans le bassin des chalutier il y à 30ans. Il vient d'être retenu par la commission mer de La Rochelle comme bateau amis du Musée Maritime pour l'année 2016.

Un juste retour des choses pour ce dernier des IMOCAS rochelais (voir le résumé de l'histoire du Columbus)

 

Sinon faute de pouvoir communier avec la faune océane, j'ai changé l'image de mon fond d'écran sur l'ordinateur de bord. C'est désormais une photo des toilettes de mon chez moi, de notre chez nous, un petit bout de mon intimité de terrien incontinent. Deux gros yeux m'y épient. Qui sait j'aurai peut-être la chance pendant cette navigation de croiser le regard avec un grand cétacé ?

Ah oui aussi j'ai pris téléchargé ma dose hebdomadaire d'entretiens de marins. C'est diffusé par une petite radio associative et encore libre qui tient ses studios dans un collège. Ce jeudi dernier c'est un certain Jean-Michel BENIER l'invité. (ECOUTEZ Jean-Michel)

Un invité plus peintre-écrivain que marin : plutôt même un marin d'eau douce des lacs jurassiens de son enfance. Ce samedi il dédicace son livre à la Maison du Yacht Club Classique. C'est dans ma ville de La Rochelle un lieu entre-parenthèses désenchantées. Le maître de maison s'appelle Bernard BALLANGER : l'homme des situations accueillantes (ECOUTEZ Bernard).

Des gentlemans marins endimanchés de cabans bleu y croisent des marins sur le retour et des roturiers gouailleurs charpentiers de marine. Tout ce petit monde cultive la conversation polie avec bienséance et l'entre-soi. Cela tourne parfois au boudoir littéraire loin des tracas du monde.

Monsieur BENIER y racontera sûrement comment trois baleines ont un jour changé sa vie. Tiens il se trouve que ce Monsieur c'est aussi l'auteur des affiches de l'Aquarium de La Rochelle qui trônent dans mes toilettes !

Journal de bord schizophrénique d'un abandon virtuel pendant le Vendée Globe 2016 à bord de "notretransat650"

En l'écoutant, je me pose aussi la même question que lui : comment les hommes pourront survivre sans les chants dissonants des baleines ?

Au plafond de la maison du Yacht Club Classique est suspendue la maquette du plan de forme de la charpente du prestigieux VELOX.: une fulgurante goélette de 1876 qui préfigurait bien des innovations technologiques du XXème siècle.

Certains y voient encore souffler son esprit, moi j'y vois la cartilagineuse carcasse décharnée du gigantesque Martin que Santiago ramena à la côte.

Allez je dois vous laisser. Il me faut remonter sur le pont régler les voiles. Je viens de modifier mon cap pour lofer, le vent semble me refuser la route directe vers Cuba.

Avant de m'y recueillir sur la tombe de CASTRO (où d'ici là son mausolée), j'y mouillerai dans les petits ports cubains pour demander à des petits Manolin, si leurs grands-pères ont jadis connu, dans le début des années cinquante Ernest HEMINGWAY.

 

JOUR 1 : 26/11/2016 à 16h00

Journal de bord schizophrénique d'un abandon virtuel pendant le Vendée Globe 2016 à bord de "notretransat650"
Journal de bord schizophrénique d'un abandon virtuel pendant le Vendée Globe 2016 à bord de "notretransat650"

Sur les conseils de mon staff technique j'ai fait escale dans la petite île de TRINDADE.

Pas grand chose sur cette petite île volcanique occupée juste par une petite garnison de la marine brésilienne. Le médecin de la base a diagnostiqué une fêlure de mon coude gauche et m'a posé une grosse atèle qui m'enveloppe l'épaule jusqu'à l'avant bras.

Après 10 heures de repos ne voyant pas bien quoi faire sur cette île, j'ai décidé de reprendre la mer. Le pilote fonctionne bien heureusement car je ne suis pas prêt de retoucher la barre. Pourquoi barrer d'ailleurs un bateau hors course ?

A l'escale j'ai eu le temps de faire un grand rangement dans le bateau : il faut dire qu'avec mon plâtre et ma mine assortie, des jeunes militaires m'ont prêté main-forte.

Et devinez quoi ? J'ai retrouvé le bidon qui maintenait au sec les tablettes de chocolat. Il faudra que je me rationne, combien de temps dura le retour ? je l'ignore.

Au fait le jour d'avant mon accostage j'avais croisé non loin de la route d'Alan ROURA. Il est toujours en course et regagne le temps perdu à aller capter du réseau GSM le long des côtes du Brésil. Il m'a confirmé qu'il pouvait de nouveau télécharger sur son PC les fichiers météos à coût réduit pour pouvoir continuer son routage pendant la course. Décidément il y a vraiment plusieurs catégories de coureurs dans ce Vendée Globe. Je me souviens des mots échangés avant le départ avec Alan et ses parents, il me semble encore ENTENDRE LEURS  VOIX .

C'était juste après le baptême de son bateau par Catherine CHABAUD. Il faut dire que son bateau le légendaire «Le Pingouin» est le plus vieux bateau de la flotte. Catherine avait fait le Vendée Globe 2000 avec. Elle avait démâtée au large de l'Espagne à trois jours de l'arrivée ! C'est le seul plan LOMBARD encore en course. Le plus jeune skipper (23 ans) juste cinq ans plus que son bateau ça a vraiment de l'allure.

Depuis le départ de l'île que j'ai contourné par bâbord jet navigue maintenant au portant.

Au fait, en quittant le ponton les marins m'ont crié : «Fidel Castro está morto !”

Avec le vent qui sifflait j'avais d'abord compris que CASTRO faisait une sortie en Harley. Mais en ouvrant l'ordinateur de bord, j'ai bien compris la portée de la nouvelle.

Et si je mettais le cap vers Cuba ?

JOUR 0 : 26/11/2016 à 0h30

Journal de bord schizophrénique d'un abandon virtuel pendant le Vendée Globe 2016 à bord de "notretransat650"

Après avoir pris un faux départ, le skipper a heurté cette nuit le coin de son bureau. En accord avec son staff technique "notretransat650" fait désormais route vers La Rochelle. Joint à la vacation de minuit et demi voici ses premiers mots :

"Pas facile comme décision à prendre mais les dégâts sur mon coude sont trop importants, ça bleuit à vu d'oeil. Je vais tenter de rejoindre le bar "Au bout du rouleau" à La Rochelle mais cela risque de prendre du temps, d'autant que je ne me rappelle plus où j'ai bien pu ranger les tablettes de chocolats : c'est un tel foutoir à bord."

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30 octobre 2016 7 30 /10 /octobre /2016 09:01
"Votre blog à 5 ans"... que le temps passe vite... un petit bilan en guise de mode d'emploi

5 ans, un bon moment de refaire le point sur ce blog :

- Je l'ai créé donc le 30 octobre 2011 quand j'ai eu l'idée après voir fait de la voile virtuelle sur VIRTUAL REGATTA de tenter de faire la mini-transat et ce blog a commencé par le suivi des skippers rochelais de la mini-transat 2011 qui partait de La ROCHELLE pour aller à BAHIA. Malheureusement les deux éditions suivantes sont parties de DOUARNENEZ.

Pour la petite histoire, j'avais replongé dans la course au large virtuelle dans le Vendée Globe 2008/2009 et je me souviens de la tête de mon client chez qui me demandais de refaire sa salle de bain quand je lui est dis OK mais si vous avez un ordi avec une bonne connexion internet à me mettre à disposition.Il se trouve que le client Didier GOMEZ et devenu mon ami et qu'il en a profiter pour immortaliser mon chantier dans un reportage diffusé sur FRANCE 3 qui a eu un certain succès sur la toile !... je n'ai jamais pu faire (ou encore faire) la mini-transat et je n'ai pas pris le départ du dernier Vendée Globe cette année sur VIRTUAL REGATTA : je ne sais si c'est plus par dépit de n'avoir pas peu concrétiser un partenariat avec VR pour financer l'achat du mini 260 "Bon pied bon oeil" ou parce que l'interface du jeu avait changée ou tout simplement que maintenant que j'ai plus d'occasions de naviguer : jouer m'intéresse moins...

J'AI ARRETE DE JOUER AU REGATIER VIRTUEL.

 

- Le 8 janvier 2012, je commençais à raconter cette histoire en commençant à tenir sur ce blog mon journal de bord (voir le premier article). Depuis 72 articles sont parus ce qui à fait l'objet de deux livres auto-édités.... j'ai arrêté de tenir mon journal de bord, faute de n'avoir plus assez de matière pour alimenter l'histoire de mon rêve de mini-transat. Les derniers articles parus sont de la poésie...

J'AI APPRIS A ECRIRE.

 

- Le 11 novembre 2012, quatre donc déjà, je commençais à faire de la radio à RADIOCOLLEGE, c'est tous les jeudis de ma vie depuis de 19h à 20h au minimum. C'est 180 émissions différentes et 199 heures de programme diffusé, plus de 300 personnes différentes que j'ai eu la chance de rencontrer grâce à la radio. J'ai eu aussi la chance d'assister à pas mal de départ de course au large avec un pass "Journaliste" et d'approcher de plus prêt mes héros.

Ce blog vous permet de ré-écouter toutes les émissions, pour vous y retrouver il y a :

- UN SOMMAIRE CHRONOLGIQUE DE TOUTES LES EMISSIONS

-  UN INDEX ALPHABETIQUE DE TOUS LES INVITES

- UN SOMMAIRE THEMATIQUE DES EMISSIONS SPECIALES

... je continuerai tant que je pourrais à vous y inviter au studio de RADIOCOLEGE et de vous présenter mon micro pour faire des reportages, et réaliser aussi seul de nouvelles émissions...

J'AI APPRIS A FAIRE DE LA RADIO.

 

- Le 15 avril 2015, j'ai commencé à monter des petites vidéos (surtout des timelaps). D'abord juste en y rajoutant un titre et un générique de fin. Puis avec Thierry MILLE nous nous sommes mis à faire ensemble des vidéos et je parviens désormais à réaliser des montages un peu plus aboutis.

... Nous réalisons actuellement bénévolement des petites vidéos pour un projet d'un nouveau magazine sur la mer à La Rochelle...

J'APPRENDS A FAIRE DE LA VIDEO.

 

En adhérent à l'association Notre Transat vous apporter votre soutien à Thierry et êtes informés et associés aux actions qu'il met en oeuvre pour parvenir un jour à réaliser une course au large en solitaire.

- En février 2012, nous avons créé l'association Notre Transat pour avoir un cadre juridique et collectif pour soutenir mon projet de mini-transat. Basée à Aytré, cette association en outre de cet objectif initial permet aussi de développer les activités multimédias autours de la voile ( principalement radio) et participe à l'organisation de manifestations notamment autour de la plage d'Aytré ("Brouette sur le Platin" et "La planche à voile à la papa").

... Cette association est en sommeil pour l'instant...

JE REMERCIE TOUS CEUX QUI ONT ADHERES ET CONTRIBUES A FINANCER L'ASSOCIATION.

 

- Depuis fevrier 2012  mois de la mise à l'eau du mini 6.50 n°1 "TI'PUNCH" que Yves DUPASQUIER m'avait prété pour ma première (et seule) saison d'entraînement au Pôle Mini de La Rochelle, j'ai en fait pas mal navigué.

En régate à bord de Grand Surprise et Surprise, sur des Yachts Classiques et parfois en mini .Mais aussi en croisière pour une transgascogne ou voire sur des Voiles Avirons dans nos pertuis...

... Un grand merci à tous les propriétaires qui m'ont invité à leur bord mais c'est toujours l'idée d'un jour de pouvoir faire la mini-transat qui reste le moteur de ma vie...

J'AI APPRIS A MIEUX NAVIGUER (aussi parfois en solitaire).

 

 

 

En 5 ans donc : 67 325 visiteurs uniques.. j'avoue que je m'intérroge qui peuvent bien être tous ces visiteurs ?

En 5 ans donc : 67 325 visiteurs uniques.. j'avoue que je m'intérroge qui peuvent bien être tous ces visiteurs ?

... En tout cas un grand merci à eux, les nouveaux pour leur curiosité et les anciens pour leur fidélité.

J'AI APPRIS A VIVRE AVEC VOUS TOUS

Et je voulais vous dire que je ne sais pas si un jour je la ferais pour de bon cette foutue mini-transat, mais le fait de vouloir la faire m'a conduit non de l'autre côté de l'Atlantique comme je l'avais d'abord naïvement pensé, mais sur des chemins de traverse tout aussi passionnant.

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10 octobre 2016 1 10 /10 /octobre /2016 22:17
Belles et le Clochard.

Belles et le Clochard.

Sous les tonnelles des phares cafés

je déambule parfois le soir,

jetant des oeillades aux frimousses

qui pourtant ne semblent me voir.

 

Sur le port souvent le soir

un vieux clochard déambule.

Il semble tituber les trottoirs

attiré juste par les yeux noirs.

 

"Belles et le Clochard" - A.T.-P.

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3 octobre 2016 1 03 /10 /octobre /2016 22:06
La dernière facture.

La dernière facture.

Encore un beau coucher d'soleil,

qui précède encore une nuit noire,

Les jours et les nuits tout pareil,

loin de ton beau regard noir.

Le fard pourpre ma douce.

 

Chaque jour que broie du noir,

mais où es donc tu ma rousse,

partout je cherche ta frimousse,

le regard sombre dans le p'tit noir.

Le marc mousse ma douce.

 

"La dernière facture" - A.T.-P.

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3 mai 2016 2 03 /05 /mai /2016 13:00

Où es-tu VirtualRegatta ?

Et mon bateau fantôme est-il toujours là ?

Sur tes océans je repartira

Là-bas

Où es-tu Virtualregatta ?

Porté disparu de ma vie là

Des jours et des jours tu m'accaparas

Mais jamais plus jamais on arrivera

A gagner là-bas


J'ai embarqué à bord de The transat là

Oh Mon virtualregatta

Faut-il faire route sud sur Cuba ?

Ou-sont Pen duik et IMOCA ?

Pas dans les glaces de l'Alaska,

Déjà ?

 

Où es-tu virtualregatta ?

Dans mon ordi tu es toujours là

Avec options pour survivre

ici-bas

 

As-tu perçu les rêves de ce qui navigua

à l'héroïque Vendée globe d'autrefois

Où l'on sombrait au large de Bora Bora

 

Où es-tu VirtualRegatta ?

Porté disparu VirtualRegatta

Des jours et des jours j'espéra

Mais jamais ensemble on n'arriva

Là-bas

VirtualRegatta pourquoi ?

 

Comment vous dire...

Repartir dans la virtualité à voile n'est pas chose facile pour moi qui est tant rêvé à  sortir en mer pour aller me confronter à la réalité de la course au large.

Mais bon calendrier oblige : le Vendée globe se profilant, refaire un petit galop d'essai pour voir ce qui a changé sur Virtual Regatta et reprendre des nouvelles de mes amis "champions" de voile virtuelle me sembla tout à coup comme une impérieuse évidence.

Le 6 novembre est déjà prochain et nous sommes sûrement déjà quelques centaines de milliers à  voir comment on va pouvoir s'organiser pour faire notre 3ème Vendée globe virtuel ! C'est notre rendez- vous incontournable, nous les membres de la grande communauté des aficionados de Virtual Regatta.

Combien de petits bateaux dériveront alors sur les océans virtuels ?

Plus d'un million c'est sûr !!!


L'occasion faisant le laron, c'était ce lundi le départ de la Transat Anglaise, son retour plutôt pour cette course initiatique de la course au large.

Après 8 ans d'interruption revoilà donc THE Transat au programme.

En 1960, la première édition fut reportée par le devenu par ce fait Lord Cheschester et lors de l'édition suivant survolée par Eric TABALRY sur Pen Duick II je venais au monde !

Pour commémorer cet événement, Loïc PEYRON repart à bord du Pen Duick de TABARLY pour revivre cette course dans les conditions de l'époque : c'est à dire avec un pilote d'antant (toujours fabriqué sur le plateau nautique rochelais) et qui montre vite ses limites au portant et sans outils de navigation mis à part un sextant.

Loïc PEYRON est un génial et marin précurseur qui avait, dès les début de Virtual regatta, pressenti l'intérêt de la course virtuelle.

Comme pas mal d'anciens de VR, j'ai souvenir de l'avoir défié lors d'un "challenge PEYRON" qu'il avait lancé à notre petite communauté d'addicts. Ce devait bien être la seule fois que Virtual Regatta me fit un versement de 59 euros (si j'ai bonne mémoire) pour le simple fait d'être arrivé avant lui, comme quelques centaines d'autres joueurs d'ailleurs.

J'ai le souvenir aussi qu'il m'avait répondu en personne à un petit message sur l'interface de communication entre les joueurs participants à ce challenge. C'était bien lui qui était derrière son ordi pour « barrer » son bateau, un peu laborieusement parfois comme quoi nul n'est infaillible et le passage de la course réelle à la virtuelle n'est pas chose aisée non plus :-)

Ce lundi en m'inscrivant sur la course The Transat, j'avais en fait l'espoir de pouvoir concourir avec Pen Duick et battre à nouveau le grand maître de la course au large des temps modernes mais aussi Tabarly him'self (dont la route de 1964 apparaît comme enchantement sur l'interface du site de la vraie course avec celle de PEYRON).

Ce serait une sorte de course originelle (SANS OPTION payante), où l'endurance, le temps passée derrière son écran serait autant récompensé que le temps que passerait Loïc à la barre.

Mais hélas VirtualRegatta ne proposa pas de relever ce type de challenge à l'ancienne, un peu à l'instar du premier Vendée Globe 2008 où nous nous refusions à acheter des options pour le plaisir de la navigation d'antant et le rythme de vie d'extraterrestre qu'elle induisait.

Après avoir assisté au direct du départ sur ITV, je me résolu à partir en course virtuelle sur le coup du 20h.

Les favoris avaient déjà creusé les écarts.

Quitte à me préparer au prochain vendée globe, je lâcha 19,90 euros de ma carte bleue à VR pour me lancer dans la catégorie Class 40, ce qui aura au moins le mérite de faire durer un peu le plaisir tant la course en ULTIMES risque de tourner au blitz : une guerre éclair !

 

Qu'est ce qui a changé sur VR depuis ?

Diantre il n'y a plus de case la mer a cesser d'être un immense échiquier bleuté !!!

L'interface à évoluer un peu avec une possibilité graphique de visualiser les polaires du bateau et sur le compat un indication de la Best VMG (ce qui peut être utile !).

Sinon à côté Pacotool.fr (cette magique boite à outils d'assistance au calcul de la plus rapide trajectoire) est toujours fonctionnel ainsi que son lien vers le routeur ZEZO qui permet de programmer ces changements de caps :  un exercice à faire toujours  au moins deux fois à 5 heures du mat et 17h00 lors de la mise à jour des fichiers météo. :-)

Avec cette manière soft de jouer à VR, il se pose donc au moins deux fois par jour toujours cette même question existentielle : mais où donc planter son petit drapeau vert de ZEZO sur l'océan ?

Aussi quelle surprise de voir toujours affiché sur l'interface de Pacotool le logo de mon bateau virtuel "notretransat650-monplombier17" qui renvoit toujours à mon site internet de notretransat !

Un grand merci à maître Ricard-34 pour cette fidélité en amitié virtuelle ;-)

 

Sinon pas grand chose à dire de plus sur l'interface, ça semble toujours  mouliner à l'approche des heures fatidiques de 8h et 20h : les heures des changements de vents sur VirtualRegatta.

Si un autre point de détail : il me semblait qu'on pouvait saisir directement sa programmation au clavier : il faut maintenant cliquer sur des petites flèches pour changer les heures et les caps. Bref une innovation qui rend la manipulation plus fastidieuse : serait-ce pour pénaliser un tant soit peu les joueurs avec options ? :-)

 

Sinon faisons donc office de journaliste avec quelques mots d'analyse sur ce début des courses de THE TRANSAT :

La virtuelle d'abord.

45700 inscrits cela ne semble pas beaucoup pour une telle épreuve.

Comme d'habitude les favoris sont en tête en mano à mano, légèrement au sud de la route la plus courte. Dans le top 5 certains noms ne me sont pas inconnus : Hervé AVALON et Flèche Volante TPN.

Pour la suite, compte-tenu de la configuration des fortes dépressions dans l'Atlantique Nord, il ne serait pas surprenant qu'au final on ne verrait pas apparaître de la route des glaces, des intrépides bateaux qui déboulent à New-york par la face Nord.

Sur cette route extrème, aucun bateau réel ne s'aventurerait.

Car dans la vraie course il y a une zone d'exclusion des glaces qui oblige la flotte à un contournement par le Sud, sauf à vouloir passer au dessus et affronter des vents de 60 noeuds dans des océans battus par nos dépressions nord atlantiques.

Sinon via la messagerie (et le précédent post sur FB) j'ai pu avoir déjà quelques nouvelles de "mes amis du Virtuel" : comme le GRAND DIC (l'homme qui nous a tout appris en vulgarisant les techniques des experts dans un guide magistral). Mais aussi de la belle COCINNELLE MAUVE (qui est actuellement 5ème de sur la CLIPPER : RESPECT M'DAME) et que j'avais eu le grand plaisir de découvrir au Salon Nautique après mon « sacre » sur le podium de VR.

Ces quelques furtifs échanges font du bien au moral. Et cela rappelle que ce jeu réunit une magnifique communauté de joueurs.


Et dans la vraie course, François GABART et Thomas COVILLE sont déjà à la pointe du Finistère espagnol (notons qu'ils sont tous les deux routés par la même personne : le sorcier de Chatel Jean-Yves BERNOT*).

Yves LE BELVEC* sur le troisième ULTIM a pris du retard (comme d'hab) et tente une trajectoire plus médiane et donc plus risquée avec ce genre d'engin à retournement.

En MULTI50, même constat pour Giles LAMIRE*.

Pour le reste de la flotte pas grand chose à signaler sinon cap au sud et déjà de belles trajectoires en cuillère (suite au passage du premier front) avant la mise au cap à l'ouest.

En CLASS 40 : superbe début de course d'Anna-Maria RANKEN* sur NIVEA et un peu moins bon pour Louis DUC* sur son bateau dépassé mais toujours au final si bien classé.

Si on peut aussi déjà s'inquiéter pour Pierre ANTOINE à la barre du vieux MULTI 50 OLMIX et TOLKIEN sur son non plus récent IMOCA 44. Avec ces bateaux moins rapides ils font tous deux routes au nord de la flotte et ils vont donc bientôt déguster grâve.

Et pour finir dans le registre dégustation : Loïc PEYRON à l'instar de notre héros invincible a décidé de faire cap aussi autour de la route la plus coute, au nord donc (moins que TABARLY en 1964 dont on découvre avec délice progressivement la route extrême).

On ne peut déjà que saluer le courage de Loïc, qui en 1977 était déjà l'un des plus jeune présent au départ de la première mini-transat, et qui va de nouveau subir les fureurs de l'océan plutôt que les éviter subtilement grâce au satellites et aux outils performants de routage high-tech.

Comme TABARLY il a une entière confiance aux capacités de son mythique bateau à affronter la tempête et semble prêt à s'enfermer dans sa cabine pour laisser passer les orages océaniques.

Infini respect pour le bonhomme et prions pour que l'histoire se termine bien.

 

* (astérisque) : Une petite chose à quand même changé depuis mes débuts en 2008 sur VirtualRegatta. J'ai eu la chance de recevoir à la radio les skippers dont les noms sont suivi de la petite étoile. C'est peut être pas grand chose pour vous, mais de pouvoir maintenant parler avec des vrais marins de la course au large, cela entretien ma passion de la voile et me dévoilera peut-être un jour le routage pour y parvenir.

Yves LE BLEVEC (126), (84 Tél+), (126 Tél),

Giles LAMIRE (118 GPSpE),

Louis DUC (38 GE),

Anna-Maria RENKEN (36 Ge),

Jean-Yves BERNOT (3 GE), (129 Tél), (130 Tél), (131 Tél), (132 Tél),  (133 Tél), (134 Tél),

 

PS : Une petite dernière info : sur le site de VirtualRegatta on peut voir une petite vidéo de Sébastien DESTREMEAU qui lance un appel au soutien pour réaliser le prochain Vendée globe sur un vieux rafiot. Ce soutien je l'avais en vain espéré de VR pour mon projet mini-transat.

En tout cas chapeau à lui et qu'il y prenne tout le plaisir qu'il y va chercher dans cet ultime défi.

C'est ainsi : il y a dans la vie des gens qui arrivent à accomplir leur rêve et d'autres qui restent en rade.

 

Mais bon ma rade à moi de La Rochelle est une des plus belle du monde.

Et mon rad au bout du Rouleau me permet encore et encore de donner de mes nouvelles à mes amis qui ont eu la gentillesse de partager mon rêve... faute de partager notretransat ;-)

 

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20 mars 2016 7 20 /03 /mars /2016 10:43

Comment vous dire... C'est donc le printemps et je m'autorise à une petite digression sur "mon journal de bord" : mon journal sans bord plutôt.


Il y a des histoires de marins qui remplissent mes rêves et des histoires de copains d'une vie d'avant faute qu'elle soit d'aventures.

Parmi eux il y a un certain Benoît, non pas qu'il fasse partie de mes amis - la vie ne nous en n'a pas laissé le temps- mais c'est un compagnon de ma compagne. Un compagnon de la campagne serait juste aussi.

J'ai vu récemment sur FACEBOOK que mon Benoît avait un peu le mal de vivre dans sa ferme. Cela aurait pu passer inaperçu dans le flot d'articles journaliers qui échouent sur mon fil d'actualité.

Mais là, sa publication était plus personnelle : il s'agissait d'exprimer sa grande lassitude à demeurer un agriculteur bio dans un monde agricole qui ne leur laisse que des miettes de nos festins.

Aussi, par hasard, j'ai récemment recroisé Benoit à un concert à la Sirène où il était invité avec d'autres radicaux de sa bande. Moi c'était ma compagne qui m'avait invité et en fait, j'avais peu goûté au concert d'Ibrahim MAALOUF et non MATOUFFE ce qui m'aurait semblé plus rigolo.

Enfin ça, c'est une question de goût musical personnel mais bon… pas très emballé par ce déversoir de mélodie « Bontempi » mixé à la trompette avec des clips un peu niais et des flots d'effets lumineux. J'n'étais pas dans le trip, il faut dire que je devais partir avant la fin pour chercher ma petite sirène à moi à la Coursive.


J'ai quelques vieux souvenirs avec Benoît  et notamment l'histoire d'un âne qui s'appelait « Ion ».


« Un âne ? Que nenni ! " s'insurgerait Benoît : c'était un Baudet du Poitou.

C'était du temps où Benoît s'occupait de placer les baudets de l'âsinerie du Poitou dans différents endroits pour contribuer à la promotion de cette race locale.

J'en avais récupéré un pour « ma » réserve naturelle.

Il se trouve que malgré nos soins et nos efforts, « Ion » avait peu goûté à la vie sauvage et un jour, il mourut.

Cette nuit là, étaient-ce les hulottes qui hululaient, les grenouilles qui coassaient, les engoulevents qui « mobilettaient » ou les cerfs qui bramaient, je ne m'en souviens plus. C'était en quelle saison ? Plutôt en fin d'hiver ou au début de printemps car il faisait froid cette nuit là.

Je me souviens avoir passé la nuit blotti contre son flanc à même la paille sous une bergerie en brande que nous avions construite pour nos troupeaux.

Je me souviens que la meneuse et moins farouche des chèvres poitevines s'était laissée caresser cette nuit là. Que les brebis Charmoises et Solognotes m'avaient laissé leur place et qu'au matin, mon « petit »  Ion est mort.

Je me souviens que la nuit était claire et que l'étoile du Berger avait veillé sur ma petite arche de Noé et qu'il ne manquait plus que l'arrivée des rois mages.

Je me souviens des chevauchées bruyantes et familières des hordes de sangliers non loin de la bergerie et de ma tristesse au petit matin. Chagrin.
 
Voilà c'était juste pour raconter ça à Benoît (je n'avais pas osé avant et il doit y avoir prescription). Tout ça pour lui dire que ce lien qu'il a avec la terre, les animaux et les saisons, il peut en être fier et continuer à le cultiver.


Il peut aussi être fier aussi de son combat contre les oligarques céréaliers qui ont réduit notre campagne et nos marais en déserts poussiéreux à pesticides, s'acharnant à leur retirer toute trace de vie sauvage et toute présence de nos animaux domestiques qu'ils préfèrent aller acheter au supermarché.

Que comme beaucoup je me sens solidaire de ce combat qu'il a entrepris contre les nantis de l'Agriculture qui se sont construis des empires agroalimentaires et politiques à grand coup d'argent public depuis la sortie de la dernière guerre mondiale, oubliant toute solidarité avec le reste de la population française en général et avec leurs propres collègues en particulier.

Tous ces nantis qui n'ont de cesse que de récupérer la terre grâce aux complicités des SAFER et du Crédit Agricole (dont ils trustent les CA) et des Conseils départementaux (dont ils se repassent les sièges).

Et cette terre, c'était  les terres des plus faibles de leurs voisins agriculteurs comme eux et en à peine un demi-siècle, ils ont  fait table rase de toute l'agriculture paysanne.

Lui dire aussi que nous sommes tout aussi affligés que lui dans ce spectacle médiatique d'agriculteurs qui défilent dans les grandes surfaces montrant du doigt de la viande immigrée.

On a toujours l'étrange impression dans ces reportages à flot continu que le meneur de la manif, le tireur de ficelle vient de descendre de sa grosse Mercèdès et vient d'enfiler sa combinaison et ses bottes pour se faire le porte-parole des plus faibles alors qu'il sait déjà que demain, il va pouvoir acheter leurs petites exploitations pour son projet de ferme à mille vaches.

Quelle gabegie, quelle curie et incurie, que de mensonges on nous enfourne à coup de slogans comme "les produits laitiers sont nos amis pour la vie".

Que de fariboles alors que ces grands céréaliers boursicotent sur la faim dans le monde, inondant à grand coup de subventions européennes le tiers monde de leurs silos de La Pallice, détruisant là-bas toute forme d'agriculture vivrière, tout forme de vie paysanne.

Mais quelle honte ?! Mais comment peuvent-ils se regarder en face tous ces notables qui sèment et profitent de la misère ?

Bref, Benoît ne lâche rien. Tiens bon et continue à chercher des chemins de traverses pour inventer une paysannerie de demain.


J'ai bien noté que tu avais un gros problème de trésorerie et de versement de subventions agricoles. Mais de l'argent public tu en as déjà eu et tu saurais encore en mériter en innovant comme tu l'as toujours fait : Re-convertir en bio une  l'exploitation familiale céréalière, ce ne devait pas être une mince affaire, sachant que tu avais tout à perdre financièrement de ce choix écologique.


J'ai également vu su ton FB que tu t'étais récemment fâché avec tes « amis » VEGAN qui te reprochent de produire de la viande.
Qui sait s'ils n'ont pas raison ? Qui sait s'il ne faudra pas reconvertir ton exploitation (comme tu n'aimes pas dire) pour produire de la protéine à base d'insectes ou que sais-je d'autre qui soit compatible avec l'avenir de notre planète ?

Quoiqu'il en soit, je t'intime l'ordre de conserver une partie de ta ferme pour élever tes vaches même si ce n'est que pour le plaisir de les accompagner dans ta transhumance.

Et saches que c'est aussi notre plaisir de t'écouter en vacher nous raconter l'histoire de la paysannerie d'autrefois et partager ce lien que tu continues à entretenir avec tes bêtes et le cycle des saisons.

Garde des vaches même si ce n'est que pour nous rappeler, ne serait-ce qu'une fois dans l'année, autour d'un barbecue géant, le goût de la viande.


Tu sais Benoit, moi, mes grands-parents, ils n'étaient pas paysans. Leurs parents avaient déjà quitté la campagne pour aller vivre dans les villes. Déracinés, pour eux la nature devait se résumer à sa plus simple expression. Les plantes s’appelaient "fleurs", les arbres "arbres", les oiseaux "oiseaux" et les poissons et les animaux prenaient les noms de leurs appellations des étales du marché ou des parcs animaliers.

Le contact avec la nature était rompu et devait se résumer à des balades dominicales à la plage ou dans les forêts voisines pour des pique-niques agrémentés de longues siestes après les parties de pétanque.

Par hasard ou par nécessité, j'ai dû jadis apprendre les noms de la flore et la faune sauvage (de la réserve naturelle surtout). Cela occupa 15 ans de ma vie. Depuis 10 ans de retour à La Rochelle et ma passion pour des histoires de mer, j'ai quasiment tout oublié de ce fourmillement de biodiversité, de sauvagerie. Il me reste l'horloge des oiseaux familiers qui accompagnent mes réveils précoces et les chants des rainettes et des grenouilles. Parfois exceptionnellement, je peux croiser dans mon petit jardin urbain, un agrion ou un hérisson. Parfois être ébloui par les chants d'amour lumineux des vers luisants. Mais c'est bien pauvre et bien peu.

Aussi le cycle des saisons s'estompe en ville.

J'ai bien peur que je ne transmettrai pas grand chose de culture naturelle à ma fille, ma petite devenue fille de La Rochelle.

Alors Benoît, si tu peux contribuer à perpétuer ce rôle de conteur. De nous faire partager ta proximité avec ton environnement naturel et paysan, cela reste une mission capitale.

Et dis-toi aussi que tout est relatif dans ta situation. Que le verre dans ton cas est plutôt à moitié plein et que tu as somme toute pas tant de raisons de te plaindre.


Voilà. Littéralement à la fin de l'envoi de mes articles, j'essaie de toucher.

Par exemple, je connais un paysan de tes homonymes qui est bien plus précaire que toi.
Et puis la vie de néo-plombier urbain n'est pas si matériellement enviable qu'on pourrait le croire, ta précarité semble somme tout très relative.

Enfin comme dans les fêtes paysannes, tout finit par des chansons en voici une petite de « Radical Face ».

Amitié.

Thierry, ex-conservateur de la Réserve Naturelle du Pinail ;-)

Sleep don't visit, so I choke on sun

Le sommeil n'arrive pas, alors je m'étrangle avec le soleil,

And the days blur into one

Et les jours s'estompent en un seul,

And the backs of my eyes hum with things I've never done

Et le fond de mes yeux bourdonne à cause des choses que je n'ai jamais faites.

 

Sheets are swaying from an old clothesline

Les draps se balancent sur une vieille corde à linge,

Like a row of captured ghosts over old dead grass

Comme une rangée de fantomes, capturés au dessus d'un vieux gazon mort.

Was never much but we made the most

Cela n'a jamais été énorme, mais nous avons fait de notre mieux.

Welcome home

Bienvenue à la maison

 

Ships are launching from my chest

Les oiseaux sont l'inauguration de ma poitrine

Some have names but most do not

Certains ont un nom, mais la plus part n'en a pas.

If you find one, please let me know what piece I've lost

Si tu en trouves un, s'il te plait, laisse moi savoir lequel de ces morceaux j'ai perdu.

Heal the scars from off my back

Soigne les cicatrices sur mon dos,

I don't need them anymore

Je n'ai plus besoin d'elles.

You can throw them out or keep them in your mason jars

Tu peux les jeter, ou les laisser dans tes bocaux de maçon.

I've come home

Je suis revenu à la maison.

 

All my nightmares escaped my head

Tous mes cauchemars s'évadent de ma tête,

Bar the door, please don't let them in

Barre la porte, pitié, ne les laisse pas rentrer. .

You were never supposed to leave

Tu n'étais pas censé t'en aller

Now my head's splitting at the seams

Maintenant, ma tête se divise, au niveau des rides.

And I don't know if I can

Et je ne sais pas si je peux... .

 

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18 février 2016 4 18 /02 /février /2016 09:20

Je m'suis fait tout p'tit devant une poupée

Qui ferme les yeux quand elle ouvre la bouche

Je m'suis fait tout p'tit devant une poupée

Qui se raconte quand on la touche


Comment vous dire...

Voilà trois ans et demi que j'invite toutes les semaines de nouveaux invités dans les studios de RADIOCOLLEGE. Des marins qui me parlent de voiles et de mer.

C'est une sorte d'invitation au voyage.

Un voyage immobile aux pieds de micros avec nos voix transportées par les ondes.

Faute de n'avoir pu partir en course au grand large à mon tour, je me nourri de leurs récits. Ils m'aident à vivre au port, aux portes de mon rêve, de ma grande évasion.

 

En ce jeudi 11 février, je recevais Karen LEIBOVICI pour mon émission de radio Notre Transat à RADIOCOLLEGE.

Cela ne restera pas pour moi ma plus belle émission tant j'étais crispé par l'aura de mon invitée. Trop stressé aussi par le temps limité de l'émission : il aurait fallut bien plus d'une heure pour tout nous raconter.

Car Karen je l'ai croisée fortuitement dans l'exercice légal de mon métier de plombier il y a quelques années sans savoir qui elle était. Et quand j'ai enfin pu établir le rapport entre elle et la navigatrice qu'elle était en tapant comme un inculte son nom sur internet, il était trop tard... j'étais déjà trop intimidé pour l'inviter au démarrage de mon émission : «Notre Transat».

Puis le temps a passé. Puis j'ai pu à nouveau lui adresser la parole pour enfin l'inviter à venir se raconter.

Le problème des marins virtuels du Vendée Globe, comme moi, c'est que tous les marins qui l'ont fait pour de vrais sont nos icônes, nos héros.

Est-ce d'avoir «partager» avec eux ce tour du monde scotché devant nos écrans d'ordinateur de jour comme de nuit durant des mois ?

Est-ce avoir rêver aux mers du sud, «franchi comme eux» les caps australes des continents qui nous impose cette forme de respect suprême envers tous ceux qui l'on fait en vrai ? Est-ce l'espoir de suivre l'ombre de leur ombre ?

Toujours est-il que les navigateurs du Vendée Globe sont pour nous des inaccessibles étoiles. Et de ce retrouver devant une de nos «stars» demeure un exercice à la fois périlleux et fort éblouissant.

Des marins du Vendée globe, si mes comptes sont bons, j'en avait déjà invité quatre à la radio : Arnaud BOISSIERE, Benoît PARNAUDEAU, Jean-Yves TERLAIN et Pierre FOLLENFANT.

Karen était donc la 5ème : la 4ème en fait si l'on prend le décompte de ceux qui l'on entièrement bouclé.

 

Mais Karen, c'est pas que le Vendée Globe, c'est aussi «Karen Liquid'» : le nom de son bateau avec lequel elle a fait aussi la mini-transat.

Ce bateau Sébastien MAGNEN son compagnon de l'époque l'avait construit à Nantes au chantier JTA (Jeanneau Techniques Avancées). C'est le premier bateau au monde en mousse époxy injecté. Toute une aventure qu'ils ont ensuite partagé avec la joyeuse bande des marins de VOILES SOLITAIRES 17 : Richard MERIGEAUX et Benoit PARNAUDEAU, Yannick BESTAVEN et Arnaud BOISSIERE, Jean-Christophe CASO et tant d'autres ...

Sébastien en avait dessiné les plans.

L'histoire de ce bateau est aussi célèbre qu'elle dans le milieu de la mini-transat.

Séb MAGNEN a remporté deux fois de suite la mini-transat à son bord (en 97 et 99) et reste à ce jour le seul homme a avoir dessiné, construit et donc remporté deux fois la mini avec son bateau.

En 2001, Séb et Karen ensemble à bord ont remporté le mini-fasnet, puis Karen a ensuite fait seule sa mini-transat (9ème).

Le bateau a ensuite changé de main : Adrien HARDY enchaîne deux autres mini-transats (2005-5ème et 2007-7ème).

Puis c'est au tour d'un autre Sébastien : PICAULT avec son sponsor de chaussures pour enfants «KICKERS» de poursuivre les mini-transats (2009-19ème et 2011-12ème). Il repart aussi en 2013 mais abandonne.

La grande Histoire de ce bateau ne s'arrête pas là : Il devient le premier mini-volant quand il est ensuite équipé de foils pour servir de laboratoire d'essai au nouvel IMOCA d'Armel LECLEACH: «Banque populaire» qui s'alignera au départ du prochain Vendée globe le 26 novembre prochain.

 

Pour la petite histoire, chaque mini a son propre numéro et «Karen liquid'» est le 198.

C'est le premier mini que j'ai regardé avec attention à son départ à la Rochelle pour la transat 2011. La raison en était simple. Nous allions voir avec ma fille l'hippocampe qu'elle avait dessiné sur ses voiles.

Puis nous avons assisté pour la première fois au départ de la mini-transat en mer invité par mon ami Alain MILBEO sur un Yacht Classique.

C'est en voyant partir vers le fort Boyard tous ces minis colorés que j'ai eu l'idée de tenter de faire un jour la mini-transat.

 

Je m'étais fait tout p'tit avec ma poupée

En cherchant KIKERS à notre poupe

Je m'suis fait tout p'tit avec ma poupée

Qui dit «Maman j'ai vu sa bouche».


La veille de l'émission, le mercredi soir était rediffusé le film : «le nom des gens». C'est un de mes films cultes que nous revîmes avec plaisir. Si vous n'avez pas vu ce film sorti en 2010 : précipitez vous pour le voir (il est sur YouTube).

C'est infiniment libertin, drôle et émouvant, totalement décalé dans le contexte actuel, avec une étincelante et ensorcelante Sara FORESTIER qui tombe amoureux d'un réservé et non moins sensible Jacques GAMBLIN. Les nostalgiques socialistes se délecteront de l'apparition en guest star de Lionel JOSPIN.

A déguster sans aucun principe ni précaution. On en ressort une «triple flèche dans le cœur».

 

Je m'suis fait tout p'tit devant cette poupée

Qui ouvre les yeux quand on la touche

Je m'suis fait tout p'tit devant cette poupée

Qui politique quand on la couche


Le lendemain de l'émission, je me suis rendu au bassin des chalutiers pour aller voir à quoi ressemblait «cigare rouge». C'est donc un bateau de 60 pieds gréé en ketch (avec un deuxième petit mat d'artimon) qui jouxte la passerelle.

Sur ce bateau, Jean-Luc Van Den HEEDE finit deuxième du second Vendée Globe (1992-93) en 116 jours et 15 heures.

Ensuite c'est au tour de Catherine CHABAUD d'achever le Vendée Globe (1996-97) à la 6ème (et dernière) place en 140 jours et 4 heures.

Puis c'est de Joé SEETEN qui finit le Vendée Globe (2000-2001) à la 10ème place en 115 jours et 16 heures.

Enfin c'est donc Karen LEIBOVICI qui achève le Vendée Globe (2004-2005) à la 13ème (et dernière) place en 126 jours et 8 heures.

Assis sur la passerelle, je contemplais ce bateau de légende, désormais à l'abandon. Que c'est triste qu'un tel bateau ne soit pas récupéré pas le Musée Maritime à l'instar d'un «Josua» ou d'un «Damien» (bientôt).

Il en a pourtant vu défiler des milles sous sa quille pendant ses quatre tours du monde et il a tant d'histoires à nous raconter.

Je tente aussi d'imaginer Karen à bord de ce fameux n°8 pendant 126 jours.

Karen qui juste avant son départ avait eu un grave accident et part avec un dos en vrac rafistolé de ferraille. Comme elle a du souffrir ainsi balloté par les flots en l'attente des autorisations périodiques pour pourvoir prendre ses médicaments antidouleurs ?

Comment y a t' elle aussi apprécié tant de spectacles extraordinaires de la nature ? Les apparitions tant étincelantes qu'inquiétantes des icebergs, les féeriques et luminescentes aurores australes, les longs surfs sous les ailes des albatros, les éblouissantes nuits étoilées avec la croix du Sud au zénith...

Comment son esprit ne l'a pas abandonné dans une si longue et douloureuse divagation ? Où a t-elle puisée les ressources pour aller jusqu'au bout et encourager aussi Benoît PARNADEAU à ne pas abandonner à Rio ?

Tout ça Karen me l'a racontée le vendredi soir. Après la traditionnelle visite à la Maison du Yacht Club Classique, nous poursuivions la soirée en compagnie de Richard MERIGEAU «au bout du rouleau».

Je lui dit alors qu'en recherchant son nom sur FACEBOOK, j'ai retrouvé une de ses homonymes : une femme politique canadienne. Karen la connaissait, elles étaient rentrées en contact par mail pendant son Vendée globe.

C'est alors m'interrogeant sur l'origine de sa famille, je me suis risqué une question en forme de «triple flèche dans le cœur».

Juste une question sur le nom des gens.

Evidemment avec un nom pareil Karen a aussi à voir avec l'Histoire de France.

Un père dont la professeur de violon et de piano dénonce sa mère à la milice.

Un père sauvé in-extremis de l'Holocoste par le sacrifice de sa mère.

Un père caché dans une famille de justes en Normandie sous l'occupation, puis adopté par ses tantes alors que ses parents ne sont jamais revenus.

Un père devenu pupille de la Nation.

Et de nouveau :

 

Je m'suis fait tout p'tit devant une poupée

Qui ferme les yeux quand elle ouvre la bouche

Je m'suis fait tout p'tit devant une poupée

Qui se raconte quand on la touche

 

Pour finir, vous racontez enfin comment j'ai osé invité Karen à la radio.

Il allait pleuvoir sur le bassin des chalutiers ce jour-là. La tempête s'annonçait.

Des bourrasques balayaient les quais, chacun cherchant l'endroit où s'abriter des grains imminents.

Et c'est là qu'elle m'apparut.

Au pied du mat du Class 40 n°68, Karen s'affairait.

Il lui fallait coûte que coûte rentrer les voiles avant la tempête.

M'avançant sur le ponton je la salua lui proposant un coup de main.

Karen sourit: «-Pourquoi pas si tu n'as rien d'autre à faire !»

La grand voile d'un class 40 est gigantesque : rien avoir avec la surface de voile d'un mini. Il fallut retirer les lattes forcées avec une clef à mollette avant de plier la voile.

A la réflexion me suis dit qu'elle aurait fait tout aussi bien cela toute seule (en solitaire), alors que cela m'apparaissait impossible à faire.

Elle a du m'accepter à bord juste pour me faire plaisir.

Sur ce class 40, Karen envisage de repartir pour refaire des courses au large en solitaire, toujours à la poursuite de son rêve de partir seule en mer se confronter aux océans. Pour Karen se serait plutôt se re-confronter où voire se réconforter sur l'océan.

Elle cherche des sponsors pour l'accompagner dans cette nouvelle aventure.

Que moi je ne puisse prétendre à aucun sponsor pour faire ma première mini-transat, j'ai fini par l'admettre.

Mais avis aux partenaires pour accompagner Karen : c'est de loin un pari bien moins risqué ( ;-) ), et qui vous voudra la reconnaissance infinie du monde des vrais marins mais aussi des rêveurs qui se passionnent pour leurs histoires de mer.

 

Je n'avais jamais ôté mon chapeau

Devant personne

Maintenant qu'elle repart avec son bateau

Quand le canon tonne

J'étais mécréant, elle m'a fait toucher

l'océan par ses litotes

J'avais des rêves d'loup d'mer, je les ai changés

Pour suivre ses bottes

 

Nous sommes fait tout p'tit devant une poupée

Qui ferme les yeux quand elle ouvre la bouche

Nous sommes fait tout p'tit devant une poupée

Qui se raconte quand on la touche...


 


 

 

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23 janvier 2016 6 23 /01 /janvier /2016 11:23

La gare déserte illuminée attend les rames sur ses quais,

il est 5 heures,

Les voyageurs vont arrivées emmitouflés comme leurs paquets ,

il est 5 heures,

Marie... se lève.

Marie... j'ai encore sommeil.

 

Comment vous dire ?

 

Ce samedi matin, me suis trouvé devant la gare de fort bonne heure pour y accompagner Yola.

Yola ma puce, mon ange, mon bébé part avec sa bande de danseurs à Poitiers pour je sais pas trop bien quoi faire au juste.

La voir à 15 ans ainsi partir sur le quai heureuse vers le début de sa nouvelle vie qu'elle se doit d'inventer me laisse seul et songeur.

C'est en regagnant ma voiture sur le parking que je l'ai aperçu.

Sur la portière d'une mini-austin flambant neuve et chromée était apposé un encart publicitaire.

En son centre on pouvait lire : «Coach de vie».

Il y en a qui ne manque pas d'air à moins que ce ne fusse la voiture de fonction de Dieu himself.

 

Les crabes, les noix sont déversés sur les étales du marché,

il est 6 heures,

Les mareyeurs,les fromagers montent leur stands en tablier,

il est 6 heures,

Marie... se relève,

Marie... j'ai toujours sommeil.

 

Au PMU le Parisien : un grand café s'il vous plaît.

Il n'est pas que les partons qui sont polis dans ce bar.

Mon portable et son système d'exploitation (sic) WINDOWS est lui aussi de plus en plus courtois : Le «Bienvenue» mouline de plus en plus longtemps sur le fond bleu (de l'écran noir de mes nuits blanches) avant qu'il ne se passe quelque chose.

Le temps de prendre un autre café en tout cas.

«Bienvenue» soit, mais où au juste, pour quoi y faire Mister Bill ?


Hier soir ce fut soirée spéciale au Bout du Rouleau.

J'ai négligé mes amis de comptoir pour un rendez- vous avec un ancien collègue d'objection de conscience poitevin . C'est drôle comme il y a des gens qui restent fidèles à ce qui sont, à l'image qu'il nous ont laissé. Un type bien qui avec une belle vie bien remplie. Un récit de 20 ans de vie qui me rappelle à tel point j'ai du rater un aiguillage important dans mon parcours professionnel. C'est un peu comme si j'avais un beau matin, débarqué du wagon pour rester à quai. De ce quai je regarde figé comme un bovin passer les trains à grande vitesse en me ruminant des vies imaginaires.

En fait c'est un peu comme si j'étais venu vieux d'un coup : trop tôt, trop jeune, comme mis en retraite, sans aucune prise sur ma vie qui file de plus en plus vite.

Hier avant d'aller nous coucher, j'ai tenté de m'en excuser auprès de ma belle. De m'excuser de ce gâchis, de notre vie qui aurait put être financièrement bien moins précaire. Marie m'a rabroué. Elle s'en fout elle m'aime.

 

Les croissants chauds sont entassés et les tartines sont avalées,

Il est 7 heures,

Les belles filles en cirée suivent les diables dans les travées,

Il est 7 heures,

Marie... sommeille,

Marie... je n'ai plus sommeil.

 

La précarité matériel j'avoue que m'en contre fout.

S'il est un moyen radical de s'affranchir de la société de consommation : c'est de devenir pauvre.

J'ai encore un peu de marge pour me retrouver SDF dans mon camion mais bon s'il faut en passer par là.

La vie ne tient pas a grand chose en fait et on peut vite basculer dans le côté totalement obscure.

Cela a faillit m'arriver en ce début de mois de janvier. J'en suis pas fiers mais m'en vais tout de même vous le raconter.

Tout avait commencé un beau matin par un coup de fil pour un bouleau au bout du rouleau. Incroyable de commencer l'année par un dépannage dans mon café préféré.

L'affaire fut réglé en début de matinée et nous décidions avec le patron et quelques amis habitués de fêter comme il se doit cette efficace intervention par une première tournée de vodka. Jusque là rien d'anormal car on ne devait pas être bien loin de l'heure de l'apéro.

Ensuite, c'est là que mon «coach de vie» était au abonné absent.

Les tournées se sont enchaînées dans la joie, l'allégresse et l'amitié.

Toujours est-il que cela m'a valu une jolie photo de Cyril mon photographe-portraitiste préféré et la non moins mémorable réplique de Pascal quelques jours après :

«- Oui je me souviens j'ai du arrivé après le bouleau vers 17h et tout le monde parlait en braille dans le bistroquet».

Bref la nuit venue j'ai du partir comme j'étais venu dans mon express de plombier.

Au premier virage j'ai explosé mon pneu sur la lisse métallique du pont levis du bassin des chalutiers. J'ai poursuivi cahin-caha mon chemin jusqu'à mon domicile et me suis endormi dans le canapé.

Le lendemain j'ai donc du changer ma roue pour repartir bosser : la jante avait la forme d'un coeur emballé de quelque reste de pneu en charpie.

Quelques jours après j'ai crevé une deuxième fois et au moment de changer la roue, je me suis rappelé que je n'en n'avais plus d'opérationnelle à bord.

C'est dans ces situations là qu'on se dit qui serait temps de reprendre un chouille sa vie en main. Ce qui tombe plutôt bien puisque le mois de janvier m'est toujours prolixe en résolutions.

 

Des dépravés exorbités se roulent des pelles sur les pavés

Il est 8 heures,

les sdf prennent leur café en tentant de se réchauffer

Il est 8 heures.

Marie... re-rêve,

Marie... il n'y a pas de soleil

 

Et la mini-transat dans tout ça ?

En 2017, elle prendra le départ de La Rochelle et ça me mâche (j'étais tellement sûr d'y arriver).

J'ai la chance de passer de plus en plus de temps avec des marins qui me racontent leurs histoires de mer dans mon micro. Hier l'un des plus prestigieux m'a confié qu'après deux courses autour du monde, à 53 ans, il a arrêté sa carrière de coureurs au grand large car il avait peur de faire la course de trop.

En 2017, j'aurai moi aussi 53 ans et je me dois de vous annoncer que je n'aurai toujours pas fait la moindre course de trop !

Ce rêve de mini-transat s'éloigne au fur et à mesure que mon compte-en-banque s'étale à marée basse.

Certes cette course reste la plus accessible des courses au large en solitaire, mais elle nécessite d'avoir pas mal de fric pour y participer.

Donc comme j'en n'ai pas et suis pas prêt d'en avoir, je vais me résoudre à vous la raconter la prochaine mini-transat rochelaise. Vous la raconter au travers des récits de marins qui vont eux la faire. Je ne sais pas encore quelle forme prendra ce récit. Mais vais essayé d'y mettre la passion et l'énergie qui me restent.

Cela aura au moins le mérite de décentrer ce «journal de bord», voir de l'arrêter car il n'y a plus aucun bord en mini depuis bien trop longtemps.

Je voulais vous remercier d'y avoir porté un tant soit peu d'attention car ce rendez-vous avec vous et l'écriture m'a permis tout simplement de survivre.

Aussi vous dire que j'ai toujours été étonné que beaucoup d'entre-vous le lise, un peu à la façon de promeneurs de bord de mer qui trouvent un message dans une bouteille échouée sur la plage.

Je vous serai à jamais reconnaissant pour cette forme de compagnonnage virtuel.

Et comme c'est encore le temps des voeux : je vous adresse les miens pour la belle année qui s'annonce :

Continuer à poursuivre toujours plus loin vos rêves d'enfants et surtout aimer vous les uns les autres.

Et quoi d'autre «Monsieur le coach de vie» ?

Gardez le cap ou n'hésitez à virer de bord : soyez l'heureux barreur de la vie qui vous reste et surtout en tant qu'homme (ou femme libre) continuer toujours de chérir la mer.

 

Les grands fumeurs font des allers sur les pavés pour re-cloper,

Il est 9 heures,

les ménagères sont arrivées et leur cabas encore légers,

Il est 9 heures,

Marie... m'appelle,

Marie... mon rayon de soleil.

 

 

A votre santé et que du bonheur !

A votre santé et que du bonheur !

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24 décembre 2015 4 24 /12 /décembre /2015 16:37

Il pleuviotait sur La Rochelle ce matin-là,

c'est Noël à minuit, à l'abri aux Acacias,

Café serré à la turc je m'évade dans leur monde.

Plus tôt nous faisions les folles chez Hortence,

vêtus de robe de grand-mère

qui nous replongent dans l'enfance.


Comment vous dire...

 

J'y ai croisé la petite Marie, celle qui jadis tenta aussi, faire du mini avec Ti'punch.

Et elle me dit : «Comment ça va ?... Et la mini tu l'as feras ?»... Et patati et patatatra.

Je ne sais plus, je ne sais pas.

Tout comme Icare, je me suis brûlé en essayant de mettre les voiles.

Tout comme Don Quichotte, je suis allé combattre les anémomètres.

Au bout de quatre ans d'espoirs déchus, je me sens vide comme une exangue.

Tout comme au Père Noël, j'y ai tant cru l'année dernière à la lecture du magazine Voiles et Voiliers et en contemplant vos selfies de Noël avec la promesse d'un nouveau bateau pour repartir m'entrainner au pôle.

 

Et pourtant, faute de partir le nez au vent, loin sur la mer en navigant, tout balloté par l'océan, j'ai gardé un rendez-vous, un rendez-vous avec vous.

Vous les marins, vous les «voileux», qui acceptèrent un jeudi soir, de venir causer dans un micro pour leur passage à la radio.

Mine de rien, semaine après semaine, vos récits s'accumulent.

Pour rien au monde je ne voudrai qu'ils se perdent.

En garder trace pour offrir à tous ceux qui par hasard tombent dessus, soient submergés par vos mots.

Qu'ils entrevoient votre passion et cette lueur de liberté qui les guideront vers un bateau pour un jour ou peut-être une nuit prendre ou reprendre la mer en partage.


 

En ce jour de noël, je vous ai emballé un petit cadeau :

C'est un nouveau PLAYER tout à la droite sur la page de mon émission de radio Notre Transat, de notre émission de radio Vos Transats.

Juste en cliquant, vous pouvez maintenant écouter des flots de mots, 140 heures de son.

Par quoi faudrait-il commencer ?

Voilà déjà une semaine que je tente de classer les 240 personnes qui sont venus causer à la radio par catégorie, par thème, par profession, par type de bateau....

En vain.

Vous êtes tous des marins plus ou moins au long court.

Et il est bien difficile de mettre un marin dans une case.


 

Quelle serait le top des plus belles émissions ?

Impossible également de répondre, de vous donner la moindre indication.

Consultez l'INDEX ALPHABETHIQUE des participants ou la LISTE CHRONOLOGIQUE des émissions (sous le diaporama des photos des invités) : vous commencerez peut-être par des personnalités les plus connues ou l'une de vos connaissances.

Mais sachez que j'ai appris en faisant ces 132 émissions, que tous les récits se valent et qu'importe la taille du bateau, qu'importe la performance, qu'importe le voyage, toutes ces histoires sont des invitations à prendre un peu le large.


 

Mine de rien au bout de trois ans de radio, je tiens à vous dire que ces petits rendez-vous avec vous, toutes les semaines de ma nouvelle vie d'«apprenti-journaliste-bénévole», m'ont aidés à «sur-vivre» et à rester un tant soit peu debout dans la tempête et les dépressions.

Alors je voulais juste en ce jour de Noël vous remercier pour tous ces cadeaux que vous me faites en acceptant de venir parler dans le micro.

Et remercier aussi ceux qui écoutent et qui parfois m'en disent du bien.

Alors dans un monde toujours plus violent et indifférent, restons bienveillant,

et surtout continuons de nous raconter des histoires.

Et parmi mes invités certains m'ont invité à naviguer sur leur bateau, pour des régates d'un jour, un bout de convoyage ou un début de voyage. Je tiens chaleureusement à les remercier.

Joyeux noël à tous.


 

PS : C'est la veille de Noël donc et je vais donc bientôt me retrouver au pied du sapin chez le grand père de ma fille pour déballer d'innombrables cadeaux comme autant de preuve d'amour familial. Je voulais aussi remercier ce grand-père pour avoir il y plus de trente ans créé RADIOCOLLEGE. Pour avoir ainsi donner la chance à tant d'enfants, d'ados ou d'adultes de se retrouver autour de ses micros dans un studio qu'il a construit de ses propres mains, juste avec sa farouche frustration de pédagogue, son altruisme et son grand coeur.

Remercier aussi Thierry LECOQ, mon compère de l'émission et salarié-permanent depuis le début de cette radio de faire en sorte que l'on s'y sente bien accueilli.

 

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6 décembre 2015 7 06 /12 /décembre /2015 23:58

Le Grand soir pourquoi pour qui ?

Tout au bout de la nuit noir,

des militants en chemise

dans l'ivresse de victoires

rêvent à des lendemains qui déchantent.

 

Comment vous dire ?

 

En cet fin d'après midi de ce beau dimanche d'automne, nous avons installé un joli épicéa au senteurs de Noël. Au mur du salon, le sapin en carton qui nous sert depuis quelques années s'est vu épinglé des belles pochettes en tissus emplies de friandises de l'avant. La magie des guirlandes éclaira notre cuisine et ma fille put enfin entamer ses devoirs.

Mon grand soir pouvait commencer.

«- Tu vas où à cette heure Thierry ?»

«- Je vais en ville aller boire.»

«- Ne reviens pas trop tard mon chéri, ce soir j'ai préparé un poulet et une tarte Tatin.»

Ce qu'il y a de bien dans les vieux couples c'est qu'on n'a plus besoin de se mentir.

Me voilà donc partir vers cinq heure sur mon vieux scooter vers le Bout du rouleau.

Une bouteille de vodka sous la selle en guise de cadeau.

Hélas la façade de mon bar fétiche était déserte et la porte vitrée close.

Qu'à cela ne tienne, poussons à l'Harmattan voir si le vent de l'amitié n'y souffle.

Bingo : attablé en terrasse big Ben y déguste un vin chaud.

Deux SMS plus tard, un marin au long court nous rejoint.

Et puis Flo de la mer et Loulou junior, virent compléter notre belle tablée.

Vous dire qu'au fil des tournées de vin chaud coupé de rhum et d'épices, la conversation se parfuma d'élocutions dignes d'un ramassis de tontons flingueurs.

 

Mais c'est pas tout ça le poulet d'avant noël m'attends dans mon doux foyer.

Ce fut délicieux, tout comme la soirée TV devant un joli polar avec un erzatz jurassien de Marilyn. A nos côtés ma fille se débattait avec Pythagore.

Clap de fin, on éteint la lucarne magique : dodo tout le monde.

Un petit détours vers l'ordi pour prendre un peu de nouvelle du monde. Les posts de mon FB défilent :

50% d'abstention, le FN à 30%, trois grandes régions frontalières qui se préparent à tester l'alternance brune. Tout va bien dans notre Etat d'urgence.

Mais au delà des sinistres nouvelles, une série de posts attira toute mon attention.

KELONE le plus beau bateau du monde à touché terre et Bertrand mon ami-skipper nous inonde de son journal de bord. Que du bonheur, du dépaysement, de l'amour et des sentiments. Furieuse envie de le rejoindre à bord. Furieuse envie de fuir pour aller partager son insouciante et pourtant si consciente liberté.

Pourtant je sais que je n'irai pas le rejoindre, trop me retient ici auprès de mon arbre.

 

Parmi les posts de Bertrand, il en est un qui m'est adressé :

«Samedi 5 décembre 2015 (livre)
Je suis au port depuis hier soir et je recommence à avoir envie d’écrire comme si la tonne de brique que je porte sur les épaules m’avait enfin oublié. J’ai envie de dire à Thierry que je viens de finir son premier livre saison 1, mais en même temps j’ai envie d’attendre de lire la saison deux pour lui dire. Ce type est dans la vie comme dans ses livres. Démerdez vous à vous procurer ce bouquin, c’est un régal d’humanité, un mec rare. Ho ! Thierry, quand est-ce que tu arrêtes la plomberie ? Tes livres, tes vidéos, et la poésie qui s’en dégage, j’en veux d’autres, et je pense que tu peux toucher beaucoup de monde. ENCORE ! Tu prends une carte de journaliste pour la bonne forme, un p’tit diplôme aux frais de la princesse et tu vas commencer à vive en vrai. SUD OUEST pour commencer avec une rubrique à ta manière, et puis en Freelance une production inclassable. Un truc que juste c’est beau. Tu vois ce que je veux dire ? Juste c’est beau. Voilà. Comme toi.
»

 

Comment vous dire ?

C'est gentil et des cartons de bouquins j'en ai tout un stock si cela vous tente !

Mais au-delà ce texte raisonne comme une alarme.

Oui Bertrand je me suis promis d'arrêter la plomberie en 2016. Arrêter pour écrire et faire de la radio ou tout au moins du son : encore plus de son.

Il se trouve que RADIOCOLLEGE créé un poste faussement intitulé «Aide animateur radio à mi-temps» mais qui est en fait un boulot de journaliste. A priori, je ne dois pas rentrer dans les critères de ce Contrat d’Accompagnement dans l’Emploi qui a pour objet de faciliter l’insertion professionnelle des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières d’accès à l’emploi. Quoique :-)

Et si cela ne s'avère pas possible, peut-être au moins pourrai-je espérer d'y faire des piges un tant soit peu rémunérer, car plus de trois ans d'émissions hebdomadaires totalement en bénévole ça use, surtout quand on est en situation financière précaire.

Bon en attendant des jours meilleurs, il me reste mon vieux portable et le plaisir de vous écrire.

Je vous embrasse : restez droit dans vos bottes plastimo, la tête dans les nuages et le nez à humer les rêves du large à attendre votre grand soir.

 

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27 novembre 2015 5 27 /11 /novembre /2015 06:23

Les vidéos de mon voyage à bord de KELONE sont souvent longues de 15 à 30 minutes. Il ne s'y passe souvent pas grand chose. L'image manque de stabilité et le son est plus au moins audible. C'est de la prise de vue avec du matériel non professionnel et du montage tout aussi amateur.

Cliquez ici pour accéder aux vidéos

 

Comment vous dire...

 

Comment vous dire le temps qui passe à bord d'un voilier quand on part en mer plusieurs jours et nuits de suite. En fait il passe vraiment lentement au rythme de la marche du bateau. Il flâne. Il se remplit de vide et se dilate. On le trouve parfois bien long tant on peut y côtoyer l'ennui.

Comment vous dire le vide à bord d'un voilier : le paysage change lentement et il n'y a pas grand chose à faire et pas souvent grand chose de nouveau à regarder.

Comment vous dire l'instabilité à bord d'un voilier sur l'océan. Ca bouge tout le temps qu'on soit assis ou debout et plus la mer se lève plus ça secoue. On est bien éloigné de son fauteuil devant son ordinateur ou sa télé.

Comment vous dire le son en mer : c'est rarement du silence même dans la pétole : ça couine, ça clapote alors. Mais dans la tempête le vent devient assourdissant et on est obligé de se crier dessus pour se faire entendre.

Comment vous dire le côté amateur : c'est des petits films à montrer à la famille ou aux amis et aussi à ceux qui ont partagés le voyage. Et certains je ne les reverrai pas de sitôt.

Comment vous dire enfin : ces petits films sont à l'opposé du format des chaînes d'information des TV et de son traitement de l'information en continu.

Ils sont aussi totalement inadaptés à l'usage que l'on peut faire en survolant les posts de son FACEBOOK ! Parce qu'on à tout juste pas le temps ou qu'on ne le prend plus quand on en a.

 

Alors si malgré tout vous désirez les regarder et bien merci d'avoir tenté de partager un peu de notre voyage à bord de KELONE. Sachez qu'il a duré quatre vingt heures.

Un tour dans le golf en 80 heures : ça peut vous paraître trop long, mais Dieu que c'était trop court.


 

Mais aussi voici le temps d'autres AVERTISSEMENTS :

 

Quand on part en voyage en mer vers la Corogne c'est un peu comme si on partait à pied vers Saint Jacques de Compostelle. On fait comme qui dirait une sorte de pèlerinage. On se retrouve beaucoup avec soi même, un peu avec les autres.

Et quand on revient d'un pèlerinage, on a envie de rapporter des bonnes nouvelles.

Moi qui suit athée, je ne peux vous révéler que le Christ est ressuscité ou que Alla est grand. Je n'ai toujours pas eu cette révélation.

Quand on revient d'un grand voyage, ce qu'on a envie de raconter s'estompe très vite avec le temps, d'autant plus vite que l'on replonge dans sa vie normale d'avant.

Et puis on n'a pas souvent le temps de raconter, pas les mots pour le faire, pas les images pour bien montrer et de tout façon les autres n'ont plus de temps pour vous écouter.

Il se trouve que je suis revenu de ce dernier voyage en mer comme qui dirait déconnecté avec le monde réel et reconnecté avec moi-même.

Il se trouve cette fois-ci que je n'avais pas grand chose de très urgent ou de très prenant à faire à mon retour. Alors je me suis d'abord mis à écrire pour vous raconter notre voyage.

Puis dans la foulée j'ai monté quasiment toutes les images que j'avais ramené : pour continuer à partager ce voyage pour moi si extraordinaire. Peut-être aussi sûrement continuer à le faire vivre en moi.

Cela m'a pris une semaine pour écrire et une autre pour monter les films pas à temps plein certes car il a bien fallu plomber un peu.

Il se trouve qu'entre temps, il y a eu les attentats à Paris.

J'étais si loin de ça.

Si loin de penser à ça.

Si loin de penser ça.

Quand on partage ses écrits ou ses images sur facebook, quand on s'oblige à publier chaque semaine une annonce puis le lien d'une émission de mon émission de radio, on voit aussi forcément les posts de ses amis. Et il se trouve que sur mon FB j'ai mille deux cents amis. Pour dire vrai combien sont mes amis? je ne veux pas faire le compte. Combien en reconnaîtrais-je dans la rue, combien m'ont adressé la parole ? Bien moins ; si j'ai tant d'amis, c'est que mon compte FB c'était juste fait pour parler voile, suivre son actualité filtrée par des passionnés de voile comme moi.

Mon FB était dédié à la promotion de mon projet de mini-transat avant et de mon émission de radio maintenant. C'est avec mon site des «outils de com» comme on dit.

Et quand il se passe un truc important, ou pire un attentat tout le monde se met à donner son avis ou à relayer des avis qu'il partage.

Et ce que j'ai vu m'a fait peur.

Peut-être que si je n'étais pas parti en voyage cela m'aurait fait moins peur, mais là j'avais peut être fait trop de vide en moi, j'étais comme une éponge assoiffée d'information.

Alors grandit mon malaise.

Ce n'était pas la peur l'origine du malaise, je me suis senti toujours parfaitement en sécurité, moi près de mes proches et bien loin de Paris.

J'ai vite su que mes cousines parisiennes étaient toujours de ce monde et en fait je ne compte que peu de relations à Paris. Je n'avais pas non plus fréquenter les lieux dont il était question.

Et puis je crois que je n'ai pas peur de la mort; je sais que la vie peut s'arrêter. En fait elle doit forcément s'arrêter pour dire plus vrai. Jusqu'à preuve du contraire nous sommes mortels.

Cela n'empêchait pas la compréhension de l'horreur de la tuerie qui venait de se dérouler. Cela n'empêchait pas ma peine, la tristesse et la compassion.

Ce qui m'a fait peur, c'est cette inexorable montée de haine et du patriotisme va t'en guerre.

Ce qui m'a fait peut c'est la libération de la parole raciste.

Ce qui m'a fait peur c'est cet élan vers un état ultra-sécuritaire qui quant il se met à combattre l'ennemi de l'intérieur et les ennemis de l'extérieur conduit au totalitarisme et au fascisme.

Ce qui me faire peur c'est que la haine soit mise que la haine mise.

Ce qui m'a fait peur c'est que tout ça s'est fait illico presto au moment de la compassion pour les victimes, au moment au l'on voyait fleurir partout le symbole «Peace and Love» et l'on ne se lassait pas d'écouter «Imagine» de John Lenon :... imagine un monde sans arme, un monde de paix...

Ce qui me fait peur c'est comme qui dirait cette volonté de repartir en croisade pour occire du musulmans. Avec cette volonté d'en finir une fois pour toute avec les arabes.

Je suis primaire comme beaucoup de mes concitoyens et quand j'entends la Marseillaise, je me dis qu'il faut prendre les armes et aller tuer les impurs.

Aller prendre des armes, aller vendre des armes pour aller faire la guerre pour protéger ma fille et ma compagne.

Aller semer aussi la désolation, la misère et le malheur partout ici et ailleurs.

Je ne supporte plus de voir scander la marseillaise par de la mauvaise graine de fâcheux fascistes.

Je ne supporte plus ce slogan de liberté, d'égalité, de fraternité associé à notre république. Il est inscrit sur le fronton de nos mairies depuis combien de temps ? Trop longtemps pour que nos élus qui le voient tous les jours y accordent la moindre attention.

Liberté : protégeons les par l'armée et l'état policier,

Mais de quelle liberté parle-t-on ? celle des puissants qui ont toujours plus jusqu'à l'écoeurement et qui auront de toute les façons les moyens de se protéger dans leur bunkers dorés, ou qui migreront ailleurs dans quelques paradis fiscaux et apaisés?

Mais de quelle égalité parle-t-on ? Elle est où l'égalité ? En France ? Dans le monde ? L'égalité de quoi au juste ?

Mais de quelle fraternité parle-t-on ? Où est elle passée la fraternité ? Comment peut ils avoir de la fraternité avec tant d'inégalités? C'est quoi la fraternité qui nous reste au juste ? Celle réduite à sa propre famille et son petit cercle d'amis dans nos mondes égoïstes voir égo-centrés ?

Allez donc tous au Diable la fleur au fusil.

 

Souffle Thierry, calme-toi. Respire.

 

Sors revoir les étoiles, souviens-toi de ces moments de grande plénitude au milieu de l'océan.

Souviens-toi de ces phares qui te guidaient dans le noir.

Va, met toi en marche vers la lumière.

Raccroches-toi à tes rêves, retrouves ton âme d'enfant.

Rapproche-toi aussi de tous ceux qui quand la nui tombe t'éclairent de leur lumière.

Ré-écoute encore et encore AMESEIM et sur ses épaules redécouvre sa vision de la liberté, l'égalité, la fraternité. C'est aussi la tienne.

Soit fier de ces valeurs universelles toi qui te sent un citoyen du monde plus que celui d'un pays.

Allume la lumière et laisse ton côté sombre.

Va prêcher la bonne parole comme te le dis ta mère.

Sors dehors, va au devant des gens.

Va avec empathie vers les autres le sourire au lèvre.

Va dans les bars les plus glauques pour aller porter la bonne parole au gens.

Va porter la différence avec intelligence et tolérance à ceux qui sont différents.

Va les écouter les entendre et faire entendre aussi leur désespérance.

Va toucher en eux leur coeur d'enfant.

Tu reviens d'un pèlerinage en mer alors pars sur la terre dire la paix aux gens. Leur dire aussi la joie de rencontrer des êtres différents.

Sois l'apologue de la diversité et la tolérance.

Sois bienveillant et montre ta compassion pour tous les enfants du monde, pour toute humanité en souffrance, pour toutes espèces en péril.

«Va juste faire ta part comme le colibri qui s'en est allé éteindre le grand incendie avec une goutte d'eau dans son bec sous le regard moqueur du Lion qui s'enfuit».

Rejoins la nuée de colibri qui dépose sur les matins du monde autant de gouttes de rosée.

Pars faire ta part, ni plus ni moins sans pavoiser.

 

Et ré-écrit ta Marseillaise : c'est juste une histoire de mots.

REFRAIN

Désarmes citoyens,

quittez vos bataillons,

marchons marchons,

qu'un amour pur,

abreuve nos sillons.

I

Allons ! Enfants de la Patrie !

Le jour de gloire est arrivé !

Contre nous de la tyrannie,

L'étendard flambant est levé ! (Bis)

Entendez-vous dans la capitale

Surgir ces atroces soldats ?

Ils viennent jusque dans vos bars

Exploser vos fils, vos compagnes

REFRAIN

II

Que veut cette horde d'esclaves,

De traîtres, de rois conjurés ?

Pour qui ces ignobles entraves,

Ces fers dès longtemps préparés ? (Bis)

Français ! Pour nous, ah ! Quel outrage !

Quels transports il doit exciter ;

C'est nous qu'on ose méditer

De rendre à l'antique esclavage !

REFRAIN

III

Quoi ! Des cohortes familières

Feraient la loi dans nos foyers !

Quoi ! Des phalanges mercenaires

Terrasseraient nos pairs attablés ! (Bis)

Quoi ! Nos mains seraient enchaînées !

Le Front sous le joug se déploierait !

De vils despotes deviendraient

Les maîtres de nos destinées !

REFRAIN

IV

Tremblez, tyrans et vous, perfides,

L'opprobre de tous les partis !

Tremblez ! Vos projets parricides

Vont enfin recevoir leur prix. (Bis)

Tout est français pour vous combattre.

S'ils tombent, malgré tous nos mots.

La terre en produira de nouveaux

Contre vous tout prêt à se battre.

REFRAIN

V

Français, en guerriers magnanimes

Portons ou retenons nos coups !

Épargnons ces tristes victimes,

A regret, s'armant contre nous ! (Bis)

Mais ce despote sanguinaire !

Mais ces complices de Bashar !

Tous ces tigres qui, sans pitié,

Déchirent le sein de leur mère !

REFRAIN

VI

Amour sacré de la Patrie

Conduis, soutiens nos bras rêveurs !

Liberté ! Liberté chérie,

Combats avec tes défenseurs ! (Bis)

Sous nos drapeaux que la Victoire

Secoure les mères et leurs enfants !

Que tes ennemis fraternisant

Partagent notre triomphe et notre espoir !

REFRAIN

***

COUPLET DES ENFANTS

Nous entrerons dans la lumière,

Quand nos aînés n'y seront plus ;

Nous y trouverons leur poussière

D'étoile et toutes leurs vertus. (Bis)

Bien plus curieux de leur survivre

Que de pleurer sur leur cercueil

Nous aurons le sublime orgueil

Que dans la paix ils nous sourirent.

REFRAIN


 

PS : en gras les passages modifiés. Voir ce lien pour les paroles originales


 

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8 novembre 2015 7 08 /11 /novembre /2015 15:00

C'est aujourd'hui Dimanche, vais aller voir maman

avec des roses blanches, celles qu'elle aime tant.

Non c'est demain Dimanche, minis partiront dans le vent

avec leurs voiles blanches, celles qui portent tant.

Pour la transat pas d'la Manche, mais de tout l'océan,

avec ses gerbes blanches, celles qui phosphorent vraiment.

 

Comment vous dire...

Les ministes sont en course, putain encore deux ans,

deux ans à constater que rien n'a avancé.

Deux ans pour la prochaine. Nulle idée du comment

relancer le projet qui commence à dater.

En attendant ce jour, je m'ennuie quelques fois,

aux quais je traine le jour voir la file de vaisseaux,

ils s'en vont faire un tour et moi à la radio,

leurs skippers causent toujours de voyages en bateau...

 

Oui donc à force à force ça me démange un petit peu cette situation à la con : car plus ils en parlent et plus j'écoute de récits de marins, et moins je navigue en solitaire, car je ne trouve pas comment faire.

Donc de temps en temps, l'envie de prendre la mer me prend comme une envie de pisser. Une sorte d'urgence vitale pour pas tomber dans une complète schizophrénie.

 

Ce qui a changé tout de même c'est que pour faire du bateau c'est bien plus facile, il suffit de demander.

C'est bête à dire mais avant soit je n'osais pas, soit en fait ça m'intéressait somme toute moyennement d'aller en mer faire autre chose que du mini, pour garder un tant soit peu de cohérence dans le projet de «l'homme sans bateau».

Et quelques souvenirs alimentent mon rêve.

Il y a quelques vingt ans alors que je chômais,

entre boulots ambulants dans nos campagnes.

Je répondis à l'annonce d'un convoyage.

Il s'agissait après le Grand Pavois de l'occasion d'alors, d'amener à Vigo le flambant vieux voilier que venait de s'offrir un acheteur portugais en vacances à La Rochelle.

Je ne me souviens plus très bien de l'acheteur car il n'était pas du voyage.

Ce dont vaguement je me souviens c'est la dégaine du skipper qui était chargé du convoyage. Un grand sec qui cherchait un marin bénévole et d'eau douce pour l'accompagner.

Cela tombait bien, j'étais alors pas si ancien moniteur de voile à l'UCPA sur le lac de LACANAUX.

Du bateau pas grand souvenir non plus.

Un monocoque ça c'est sûr. Disons d'une neuvaine de mètres avec des boiseries à bord style d'un bateau d'HARLET.

Ce dont je me souviens par contre c'est qu'il n'y avait pas de pilote automatique à bord : juste une barre franche en bois patiné des mains calleuses des barreurs successifs.

Donc ce qu'on pige très vite dès qu'on largue les amarres dans ce cas de figure, c'est qu'on va barrer la moitié du temps : - «Toutes les 3 heures pendant 3 heures ? Ca te va ? » m'avait proposé le skipper. Moi évidement, ça m' allait.

Ce voyage, il me semble que je vous l'ai déjà raconté dans mon journal de bord.

Si je radote alors je vais radoter bref : 6 jours de mer environ donc 72 heures à la barre, la plupart du temps seul dans le cockpit car on dormait plus des trois quart du temps, disons 3 quarts sur les quatre de repos journalier si vous me suivez !

Les dauphins bien sûr, plein. Les gerbes de plancton phosphorescent sous la voie lactée, les innombrables gymkhanas entre les chalutiers entre autres, l'interminable côtes de falaises galiciennes figées dans la pétole (peu de souvenirs d'avoir utilisé le moteur qui devait être hors-bord). Et puis l'arrivée enfin dans la baie de Vigo, il me semble que ce devait être une baie mais n'y suis jamais retourner pour pouvoir en être sûr. La vue du propriétaire au bout du ponton content de voir enfin son bateau à bon port, une bière au bar de la marina, la terre qui tangue, déjà direction la gare de chemin de fer en taxi, les ongles plantés dans le simili cuir de la banquette arrière... terrorisé par la vitesse de ce taxi qui me semblait rouler à deux cent à l'heure en pleine ville vers mon tombeau ouvert... pourtant aucune raison ne pouvait justifier de vouloir rempiler si vite avec la vie des terriens.

C'était fin septembre ou peut-être en octobre.

Aussi je me souviens, qu'en janvier peut-être,

de l'année la suivante je reçu une lettre.

Elle m'était envoyée par la femme du skipper qui me demandait si j'avais reçu des nouvelles de son mari. Etaient-ils mariés ? je l'ignore toujours est-il que son homme était disparu en mer au large de la corne de l'Afrique. Je ne l'ai pas revu depuis.

Fin de l'interminable introduction. Revenons au titre : c'était donc une Transgagogne.

La Transgascogne je l'ai appris depuis c'est aussi une course du circuit de la classe mini. Les années paires entre chaque mini-transat. Les ministes font un aller-retour entre les Sables et La Corogne. Evidement je suis à mille mille et une nuit de pouvoir la faire cette Transgascogne en mini. Et encore mille et mille et une nuits c'est carrément me bercer d'optimisme.

Donc revenons du pourquoi et du comment je vous écris depuis déjà une heure disons dans un train qui me ramène en compagnie de Michel et Nelson à Hendaye : ville terminus du réseau ferré d'Espagne.

Tout simplement que je viens de refaire une Transgascogne en bateau : l'aller sur la mer encore. Pour l'instant je me contente du train pour le retour.

 

Toute cette nouvelle histoire a commencé il y a trois semaines. C'est quand Mathilde est revenue. Ou plutôt re-re-....venue car Mathilde elle finit pas de revenir.

Elle m'invite donc à venir à bord d'un bateau d'un de ses voisins qui habite comme elle aux Minimes à bord de son bateau. Au ponton 51 à l'heure du Pastis : il est des invitations que l'on ne peut pas refuser.

Au beau milieu de la flotte défraichissante des voiliers de luxe AMEL gisait un quasi aussi gros bateau : KELONE.

Gisait car vu l'état du chantier à bord, on imaginait mal qu'il puisse être rapidement en partance, voire même en mouvance tout court.

Mathilde me présenta celui qui a son tour se présenta comme le propriétaire du bateau. Pour être tout à fait franc, il ne ressemblait guère à un skipper hauturier mais plutôt à un berger des alpages du phénotype F'MURR pour les bdphiles.

Un homme tout en laine plutôt poilu du visage. Plus grand et svelte que le personnage de la BD mais le regard tout aussi lointain.

Un homme un peu perdu dans ses rêves. Un homme en transhumance.

On me fit une petite place sur la banquette du carré et de nouveau de la place sur la table encombrée pour le poulet au pot qui se tenait chaud au fond de sa cocotte.

L'on causa la bouche pleine.

Bertrand, c'est le nom du berger me raconta son projet de voyage autour de l'Atantique. L'histoire était belle à raconter à la radio bien que je doutais sérieusement sur l'imminence du départ tant le bateau semblait en chantier.

- «Top là tu viens jeudi à RADIOCOLLEGE nous raconter tout ça. Rdv 19h30, voire 19h45 au max et tu viens, obligé car c'est du direct ensuite....»

(J'ai toujours peur qu'on me pose un lapin le jeudi... mais bon finalement dans le milieu des marins, c'est pas fréquent le lapin : un seul ratage en 3 ans pour une émission hebdomadaire.)

C'était topé. Mais Bertrand, c'est aussi d'un plombier dont il avait besoin pour pouvoir partir et il me fit l'inventaire : - «Là et là ça fuit, là la pompe d'eau douce elle marche tout le temps et parfois ça remplit le bateau. Là dessous la pompe de cale elle ne vide pas le bateau, là sous le capot moteur les tuyaux sont boursouflés, il faut les changer....»

C'est la première fois qu'on me demande de faire de la plomberie sur un bateau alors évidement j'accepte. Et puis vint le jeudi.

Pour moi le jeudi c'est pas un jour comme les autres, c'est un jour de radio, un jour de rencontre, mon rendez-vous avec un marin plus ou moins au long court.

La radio, j'ai appris en la faisant, C'est «zéro prépa, que du blabla». Mais pas n'importe quel blabla. Une sorte de «blablaboat» avec un marin, une forme de co-voiturage de la conversation. Ca ressemble à un dialogue de bar, à une confession marine, à une causerie de salon littéraire. Ca demande une qualité d'écoute que je ne me connaissais pas ou peu avant de faire de la radio. Une sorte d'auto-thérapie sociale pour ne pas dire une bateau-thérapie de «l'homme sans bateau».

Après une heure de notre «grand entretien», j'ai toujours l'impression que je me suis fait un ami pour la vie, mais en fait c'est rarement le cas. Parfois si.

En tout cas après l'émission de Bertrand, ça ne pouvait en rester là. Au moins pour une raison impérative, il fallait que je retourne sur KELONE pour lui parfaire le sanitaire.

Combien de temps j'ai passé à bord de KELONE, combien de jours j'y suis retourné, je l'ignore. Le temps à bord d'un bateau ne coule pas pareil qu'à terre même si le bateau est à quai.

A bord il y avait aussi un électricien chevaleresque dit «Philippe de PERCEVAL»; il semblait parti en croisade. En croisade pour que KELONE, faute d'être «le plus beau bateau du monde», puisse au moins partir en croisière.

Techniquement la plomberie marine relève plutôt de la plomberie de jardin. C'était ici, bien souvent qu'une histoire de tuyau et de colliers serflex.

Et puis à force de partager le quotidien de Bertrand à son bord, et celui de sa famille de pontons, il y une une parole magique du capitaine: - «Au fait on part dans trois jours : le 1er novembre, on va à Vigo, tu viendrais pas avec nous pour la première étape de mon tour de l'Atlantique ?»

Et c'est ainsi que je me retrouvai mon baluchon de bottes et de veste de quart à la main, aux Minimes sur le ponton 51, le samedi matin pour embarquer à bord de KELONE.

C'est aujourd'hui Dimanche, vais aller voir maman

avec des roses blanches, celles qu'elle aime tant.

Non c'est demain Dimanche, minis partiront dans le vent

avec leurs voiles blanches, celles qui portent tant.

Les marins lâchent la manche, de leurs amours d'antant,

avec des étreintes franches, celles qui comptent vraiment.

Comment vous dire...

KELONE ventru, pataud, ondule dans le chenal,

le vent ne fait pas frisonner sa mutine.

Il file, un sillage bouge, au tableau droit.

 

Journal de bord de KELONE : Jour 1-samedi.

Nous sommes cinq à bord :

Bertrand donc le skipper-propriétaire qui rêvait de larguer les amarres avec sa maison sur le dos. Bertrand l'homme devenu tortue marine : le nouveau chélonien mi-Caldoche à cheval, mi-kanak sur l'océan.

Nelson, l'étudiant promu second. Le beau gosse avec la force de ses moins de vingt ans. Neslon l'enfant dans un corps d'adulte.

Michel, l'homme devenu tronc. Le spéléo devenu paraplégique à l'effondrement d'une carrière il y a trente ans. Michel le papa de deux belles jumelles de 8 ans qui est venu à bord pour découvrir un nouveau jeu de société grandeur nature.

Tirlibibi, la mascotte du bord. Le chaton sourd au yeux bleus. Tirlibibi notre fée clochette, notre boule de poils immaculée comme l'écume.

Il nous fallut quasiment la journée pour quitter le pertuis. Immobile à notre travers babord, Chassiron, le phare figé comme au centre d'une horloge insulaire, ne nous quittait pas de sa lanterne. Nous lambinant au rythme de sa petite aiguille horaire. Le temps semblait déjà comme en suspend, tout ralentissait d'un coup. Tout s'apaisait en ce début de voyage chacun voguant à sa guise dans le futur, le passé ou le présent.

«Déjà» PERCEVAL le bateau du Gallois nous avait salué d'un coup de corne de brume salutaire et repartait rejoindre les Minimes en attendant son tour pour son grand voyage.

Je m'improvisais bosco en concoctant un poulet aux olives en prenant soin de bien consteller d'huile de friture la flambante neuve gazinière d'Aurore. Ce fut un régal qui inaugurait bien une croisière gastronomique.

Hélas la houle bien formée du large rappela bien vite à l'équipage que le restaurant était branlant. Que ce fut un repas de dupe. Que nos boyaux avaient aussi largué les amarres et bien vite le repas avec.

Eprouver le mal de mer en mer alors qu'à terre pour des hommes en mal de mer à terre est toujours une expérience bien décevante. Elle nous rappelle nos origines physiologiques bien terrestres et qu'il faudra bien faire avec.

Chacun à bord vivant son mal avec le plus de dignité et de discrétion possible. Sauf Tirilibi qui sans vouloir l'accabler avait la fâcheuse tendance à disséminer un peu partout et sans le moindre discernement des gerbis de poulet à peine prédigérés.

Pour ma part le calvaire digestif dura en tout et pour tout 24 heures.

24 heures chrono à rendre quasi immédiatement chaque aliment que je tentais d'ingurgiter qu'il soit liquide ou solide. Le jeu consiste alors à avoir quelque chose à rendre car vomir à sec est douloureux. Le seul apaisement consiste en ces petites gorgées de Coca bien frais qui ponctuent nos débordements comme d'autant de lendemains de cuite.

Certains moments de contemplation apportent tout de même un peu de répit.

La nuit est claire, le spectacle grandiose. Grandiose c'est un adjectif souvent galvaudé mais là il est vraiment adapté à la situation : le plat horizon à 380° découpe une demi-sphère de la voûte céleste. Une écharpe scintillante l'enroule en son milieu : c'est la voie lactée comme on peut l'observer rarement à terre. Pour beaucoup l'observation du ciel se limite à la reconnaissance du chariot de la Grande Ourse voir du «W» de Cassiopé. Pour moi le ciel est peuplé de personnages et d'animaux de légende. Je n'ai pas souvent regardé une étoile ou une planète à la lunette astronomique, mais j'ai appris il y a trente ans à reconnaître les constellations. A lire dans le ciel ouvert leur histoire. N'y voyait aucun mérite, j'ai juste un livre. Un livre que j'ai maintes fois relu et que je relis encore. C'est Hans Augusto REY qui l'a écrit dans les années cinquantes, il a été traduit par les Edtions Maritimes d'Outres Mer. Il s'appelle : «Sachez lire les étoiles» et il suffit de le lire pour savoir et sans cesse le relire pour ne pas oublier. Il m'a accompagné des centaines de fois la nuit sur mon chevet céleste. Du coup comme sur terre j'entame la tournée des mes compagnons des nuits sans nuage. Je commence par la grande puis la petite ourse et sa polaire. Entre elles s'enroule le Dragon qui regarde la Lyre. Dans le manche de la Lyre il y a Véga, qui m'emmène à Altaïr, l'oeil de l'Aigle, puis Deneb le croupion du Cygne. Ces trois étoiles forment le triangle d'été, et bien que l'on s'y croirait vu les températures on est déjà en automne et le triangle est plus bas sur l'horizon ouest. Dans le sillage du Cygne veillent le roi Céphée et sa reine Cassiopée ou plutôt son trône en forme de «W».. Dessous quatre étoiles forment le remarquable Grand carré. Si l'on divise le carré par la bonne diagonale, on sépare deux constellations : Andromède, la fille de Cassiopée et Céphée, la femme enchainée menacée d'être dévorée par la Baleine et sur le point d'être sauvée par Persée son amoureux. Andromède et sa galaxie à son genou droit. De l'autre côté du carré c'est l'aile de Pégase. Dessous on peut commencer à rendre visite aux constellations du zodiaque : le Verseau se couche, les Poissons toujours aussi difficiles à reconstituer, puis le Bélier, le Taureau et ses magnifiques Pleïades au bout de la corne et Aldébaran son étoile du diable dans la bouche. Enfin les Gémeaux jouent ce soir à l'est à cache-cache avec la demi-lune. Et comme c'est bientôt l'hiver, Orion le chasseur se lève déjà avec son étincelant baudrier....

C'est chouette d'avoir tant d'amis pour partager ses quarts de nuit.

 

 

Journal de bord de KELONE : Jour 2- Dimanche.

Je suis seul à bord :

Lové dans mon duvet sur la couchette haute tribord, je rêve.

Il fait soleil dehors mais pour rien au monde je me lèverai de ma bannette.

Le gréement brinquebale en craquements sonores et le bruit du clapotis me caresse la coque sur le dos. Le ronronnement du moteur est juste perceptible. Tout semble calme à bord : tout semble déjà normal. Nul besoin d'anticiper mon quart.

Ma bannette c'est mon refuge, c'est mon espace à moi, un mètre cube de sécurité au milieu d'un golfe pas toujours très clair. Même malade j'y dors du sommeil des justes embarqués et je la quitte toujours mieux que j'y suis arrivé.

Déjà il me semble avoir vécu ce que j'étais venu chercher : un coucher de soleil, une nuit étoilée, un lever de lune et tout ça dans la mer à perte de vue. Mes aigreurs d'estomac m'ayant à peine gâché le spectacle.

Je me lève d'une sieste trop longue en pleine forme et nous nous retrouvons tous sur le pont. Chacun vaque à ses occupations. Chacun apprécie de partager son bonheur d'être là ensemble dans le spacieux cockpit de «notre» SUN KISS 45. Quarante cinq c'est pour les 13,23 m de longueur. C'est grand sloop trentenaire dessiné par le rochelais Philippe BRIAND .

Nelson a toujours des histoires à raconter. Il reste en alerte dès que le radar le bien nommé : «MerVeille» sonne dans le bateau ou quand l'écran de l'AIS qui jouxte le pilote automatique ce met à biper. C'est souvent. C'est en même temps et ça l'agite encore plus maintenant que nous sommes en haute mer. C'est les signaux qu'un bateau est à proximité ou pire qu'un bateau est en route de collision. Alors il repère le navire en question aux jumelles, nous transmet les informations donner par l'AIS : - «Pétrolier de 250 m de long et 50 mètres de haut au 245... chalutier de 20m au 50....»; Dans le golfe il y a toujours un autre bateau pas loin. «Au 245» ou «au 50» : c'est le cap de relèvement du bateau relevé avec un petit compas jaune du même nom. C'est une mesure à répéter car si cela ne change pas c'est que c'est une vraie route de collision et la il va falloir manoeuvrer pour ne pas croiser la route de notre nouveau voisin de trop près.

Michel doit déployer des efforts gigantesques pour sortir de sa cabine. S'équiper, glisser sur les fesses sur le plancher, se hisser grâce à une corde à noeuds, ou plutôt un bout à boucles dans la descente. Il accepte juste qu'on l'aide à franchir la dernière marche. Ensuite il rejoint le cookpit en repliant ses grandes jambes pantelinantes.

Il participe aux manoeuvres : aux winchs d'écoute du génois ou celui de la grande voile. Il se fait un point d'honneur de faire seul l'abondante vaisselle à bord à grand renfort de seaux de mer que nous lui remplissons à sa demande.

Trirlibibi semble aussi aller mieux. Il vient souvent se dégourdir les pattes sur le pont.

Il semble faire sa ronde du tableau arrière à l'ancre qui fait figure de proue. Souvent jouant l'équilibriste juste au dessus des flots. Je reste persuadé qu'il va finir à la baille. D'autant plus, depuis les visites successives des petits passereaux qui viennent s'offrir une petite halte sur papattes au beau milieu de leur migration ou de leur errance. Tirlibibi retrouve alors ses instincts de félin et semble prêt à tout risquer pour tenter d'aller croquer ici un rouge-gorge, là un pinson du nord, ou là bas une fauvette.

Bertrand supervise le tout en bon GO des mers. Lui sait toujours ce qu'il va falloir faire et cela rassure tout le monde. Il veille aussi à ce que chacun trouve ce qu'il est venu chercher : un complément de formation hauturière, des bouffées d'aventures au sein d'un équipage, ou des grands moments de solitude la nuit en haute mer : chacun s'y retrouve. Il sait aussi recadrer tout le monde avec le verbe posé d'un diplomate.

 

Déjà c'est le grandiose spectacle du couchant qui se prépare.

Je suis de quart et seul dans le cockpit à la barre. Enfin la barre c'est en fait une barre à roue que l'on touche rarement car le navire marche au pilote automatique. On modifie la route du bateau en actionnant quatre boutons. +1 ou +10 pour changer le cap vers tribord. -1 ou -10 pour aller vers bâbord. Si on appuie sur les deux ensembles le bateau vire de bord. On peut aussi modifier juste le gain (le temps de réaction) quand le vent forcit ou que la mer se creuse pour qu'il barre encore mieux.

Cela fait déjà un moment que j'ai désactivé l'alerte AIS d'un bateau qui se rapproche tranquillement. La route de collision est pourtant évidente mais elle est ici volontaire. Car ce bateau je le connais, il fait route avec nous depuis le départ. C'est «Willow» un flambant neuf catamaran NAUTITECH de 40 pieds qui est en convoyage jusqu'au Antilles pour être livré à son heureux propriétaire ou à la société de charter qui l'exploitera comme un spacieux mobile-home dans des baies à cocotiers.

A son bord se trouve Elise.

Elise ou la vraie vie. La vraie vie qu'elle s'est choisie en entamant il y a tout juste un an sa formation de Capitaine 200 au lycée maritime de La Rochelle. Et il se trouve qu'elle est de la même promo que Bertrand. Et c'est deux là ils semblaient errer sur la terre juste pour se rencontrer. Ils sont devenus comme frère et soeur partageant le même choix de vie. Et quelle incroyable coïncidence qu'ils se retrouvent là au bout milieu du golfe de Gascogne au début de leurs premières transats !

«Willow» n'est plus qu'à une dizaine de mètres, il est temps de donner l'alerte :

- «Bertrand, il y a un bateau là tout près en route de collision, je fais quoi ?»

Tout le monde grimpe vite sur le pont pour partager ce moment unique et magique de leur retrouvaille dans le lumineux couchant de l'océan.

C'est pas tout ça. Il faut que chacun refasse sa route. Une dépression est attendue au Cap finistère. Il faut se hâter si l'on veut passer avant que la porte se referme. Car quand le vent souffle du sud au pied des montagnes de la pointe de la Galice, la mer se forme, le vent s'accélère et ce finissement de terre devient impossible à franchir.

Bonne nouvelle le vent se lève. Le petit spi assymétrique est déjà à poste et nous filons au travers vers le Cap.

C'est la nuit.

Le vent a encore forci et la grande houle du golf s'est creusée. Difficile d'estimer sa hauteur deux ou trois mètres avec des troupeaux de moutons qui semblent s'être réfugiés sur les collines.

KELONE part lui aussi à l'assaut des collines de houle. Il semble presque s'arrêter au sommet de la crête. Hésite une poignée de seconde à son point équilibre, pivotant comme une boussole autour de l'axe de sa quille. Il abat, le génois claque et il replonge au lof en dévalant la montagne. Le GPS s'affole alors affichant des pointes à plus de 11 noeuds. On borde la grand-voile pour qu'il ne parte pas à l'abattée et on augmente le gain du GPS. Docile il ondule en gardant son cap.

C'est grisant, vivifiant et quel spectacle en ce début de nuit. Doucement la houle arrête de déferler : c'est maintenant un immense tapis lisse et roulant qui ondule. Au milieu, notre route semble tracée, illuminée par la lune qui s'est levée dans l'axe de notre tableau arrière.

Mon quart s'achève déjà. Il faut aller dormir. Et là c'est une autre affaire.

Regagner sa bannette dans un habitacle shaker. Se dévêtir sans se fracasser sur les cloisons. Se blottir dans son sac de couchage sans tomber de sa couchette. Puis implorer le sommeil dans le fracas assourdissant de la mature et de la coque qui cognent sur l'océan.

 

Journal de bord de KELONE : Jour 3-lundi.

Nous sommes toujours cinq à bord.

Fin du dernier quart du matin, nouveau lever de planètes. Dans notre arrière bâbord Jupiter pointe d'abord sur l'horizon. Vient ensuite Venus énorme quasi lunaire. Mars la petite rougeâtre attaque ensuite l'horizon. Ces trois planètes sont quasi en alignement. Un phénomène rare et d'une grande beauté. En mer on avait le sentiment d'être suivi par un immense voilier qui aurait oublié d'éteindre ses feux de route.

La matinée passe toujours plus vite en mer surtout que les conditions sont redevenues estivales. La croisière s'amuse. Bain de soleil en tee-shirt et en short en ce début de moins de novembre. Mon Tee-shirt il est jaune et il y a marqué YAKAPARTIR dessus. Cest un cadeau que m'avait donné Gaél et Marco au salon nautique de Paris en 2013 à l'arrivée de ma victorieuse mini-transat virtuelle. C'est la première fois que je le porte sur un bateau qui plus est l'un de leur bateau ou du moins un bateau avec leur couleur : le bleu et le jaune, ça me va !

Déjà midi, on dresse la table dans le cockpit. Deuxième poulet aux olives : on ne change pas une recette qui marche. Tout le monde est bénèze même le chat semble s'être amariné. Un coup de pied malencontreux dans les pieds amovibles de la table écourte la fin du repas. Déjà Michel enchaîne le nettoyage du cockpit à grande eau salée et une vaisselle de deux jours. On imagine qu'en transat on aurait aussi fait LA grande lessive.

Le vent fait la sieste, je l'imite. J'ai la plus belle bannette du monde sur le plus beau bateau du monde. Le chat et le moteur ronronnent.

De nouveau seul sur le pont pour un des quarts à ne pas louper, celui des marins romantiques, celui du soir.

Est-ce les bruits d'hélice qui les ont attirés ?

Et un et de deux et de trois, six même peut-être plus. Des petits gris dessus blanc dessous, c'est toute une bande qui bondit vers l'étrave : - «les Dau-Dau les Dauphins !». Déjà Bertrand jaillit de sa couchette en slip, Nelson le poursuit de près. Hélas Michel ne pourra pas suivre. Quelques minutes de ballet nautique : à bâbord à tribord, sur le ventre sur le dos, sous l'eau sur l'eau. Quelques minutes d'éternité.

Le calme est revenu. Bertrand et Nelson sont redescendus dormir. Le coucher de soleil sera masqué ce soir sous une épaisse couche de nuages. Au loin devant on devine des grains.

Mon esprit vagabonde. Je rêve... non je ne rêve pas : c'est bien à nouveau un couple de dauphins qui revient me rendre visite. Plus gros, plus blanc dessous. Assis sur devant l'étrave je pourrai presque les toucher. Leur évent me crachouille des petits jets d'eau. J'entends qu'ils me parlent : des cliquetis aigüs comme un chant de sirènes.

C'est le soir et ce soir c'est Nelson qui régale : - «Je vous fait quoi ? - fais donc une omelette ! - Une omelette ? Ca ce fait comment ? » Nelson va nous faire la première omelette de sa vie et en cassant plein d'oeufs dedans et en dehors de la poële.

Il me tend une assiette fumante. Il est chouette notre restaurant panoramique. D'autant que notre vague d'étrave fait scintiller sur les flancs de KELONE quelques planctons phosphorescents. Excellente ta première omelette mon cher Nelson.

 

Puis Bertrand nous réunit dans le carré autour d'une carte marine. Ca fait plaisir de revoir Michel. Nous devons nous rendre à l'évidence, le cap Finistère nous est hors de portée. D'autant que les conditions météo vont encore se dégrader. Objectif : La Corogne pour aller s'abriter. Vigo, ce sera peut-être possible mais en fin de semaine seulement.

Et à La Corogne ont y est pas rendu tout de suite. On estime ça jouable en la fin d'après midi... demain !

Et ce qui devait nous arriver plus tard nous arriva. En remontant sur le plateau continental, le vent forcit et bascule au Sud-Ouest. La mer reste formée même à la côte. A cette allure, au près KELONE a bien du mal à avancer. Un ris puis vite deux dans la grand-voile, c'est ensuite le génois qui nous faut enrouler et remettre le moteur pour étaler la houle qui s'est aussi durcie resserrée. On tire des bord plus que carrés à 50 degrés du vent tout au plus.

Vers 22h, il me faut aller dormir un peu la nuit va être bien longue.

Dormir ? Mais comment est-ce possible dans de telles conditions. Le bateau se soulève littéralement pour s'écraser à plat coque dans le creux de la vague. A ce moment à l'intérieur, je sursaute de ma bannette dans un craquement assourdissant.

Et en plus quand le bateau vire de bord, je dois m'agripper pour ne pas tomber de la couchette surélevée d'un bon mètre cinquante.

Pourtant dormir il le faut.

C'est finalement lové en position foetale dans la largeur du fond de la bannette, la tête et les pieds calés sur les cloisons que je m'endors. Je me laisse sombrer.

Ce fut court mais que ce fut bon. Se rhabiller encore. Quitter son duvet, enlever le tee-shirt pyjama, enfiler pantalon humide, polaire, veste de quart, gilet le tout en équilibre en se cognant sur les cloisons. Récupérer la longe qui doit nous empêcher de passer par dessus bord et le bracelet flash ligth que l'on doit déclencher si l'on y passe quand même.

Dehors, Neslon et Bertrand partagent leur quart. La terre est là toute proche, sombre et haute, ponctuée ça et là de faisceaux de phares. Autour des chalutiers ont commencé leur ballet nocturne. Ca clignote de partout. L'AIS est quasi en alerte permanente.

Les consignes de Bertrand sont claires. On tire des bords soit vers la terre jusqu'à 2 milles nautiques des côtes, soit vers le large jusqu'atteindre la route directe tracée vers le WAYPOINT placé au nord de l'entrée de la grande baie de la Corogne.

ET ce va et vient va durer toute la nuit. Une nuit c'est long mais pour rien au monde je n'aurais quitté le poste de barre. Choisir le bon moment pour virer, ajuster après le virement de bord le cap pour que le bateau fasse le moins de route possible. Partir vers le large ou la mer jusqu'à ce que le bateau tangue violemment, S'approcher des masses sombre des falaises pour trouver une mer plus assagie. Anticiper les routes de collision avec les chalutiers. Vérifier de temps en temps que le moteur est stabilisé à 80° et à 18000 tours minutes. La nuit est longue.

Avec Nelson on se souviendra longtemps, du croisement avec un chalutier au large de l'entrée du port de Cedeira qui nous contraindra à longer la fantomatique «punta do Brutal» (ça ne s'invente pas) avant de virer vers le large.

Un peu plus loin, bien plus tard, le franchissement du cap à l'ouest du célèbre spot de surf «la Playa Patin» nous parut interminable. L'écran de GPS nous indiquait trois petits rochers que nous n'arrivions pas à distinguer dans la nuit «les îlots de Marnela». Dans ces moments de navigation quasi sur place, on a beau savoir grâce au GPS que les îlots sont à plus d'un mile nautique du bateau, on se sent comme aimanté vers le large et obligé d'arrondir la trajectoire tant la nuit rend les masses sombres des falaises incroyablement proches et menaçantes.

 

Journal de bord de KELONE : Jour 4- mardi.

Nous sommes toujours cinq à bord :

Tirlibibi vient jouer les équilibriste sur le pont.

Bertrand et Michel sont dans leur cabine arrière, Ont-ils pu trouver le sommeil si près du coffre central du moteur qui ne mollit pas.

Nelson continue de faire des aller-retours entre le carré et le coockpit. Lui non plus n'a pas dormi, mais depuis bien plus longtemps.

C'est enfin le matin, le jour enfin nous montre la côte belle et grandiose et surtout où se situe exactement le rivage. On en profite alors pour pousser plus à la côte, plus à l'abri pour progresser.

Aux vols des fous de Bassan qui fleurent avec les crêtes des vagues se joignent ceux des goélands marins et bruns.

Enfin le cap Prior et son bâtiment-phare apparaît. Je me souviens y avoir dîner en famille l'été 2011, au pied de la falaise un grand voilier glissait inaccessible dans l'océan. Cela fait drôle d'être cette fois dans le bateau.

Enfin ce fut le cap de la Corogne et la route direct toujours au près vers le port.

Juste avant la longue digue du port Carino à l'embouchure de la Ria de Ferrol, KELONE longe un dernier petit cap dit «punta de Espasante». C'est une bien drôle de falaise en forme de tortue marine qui semble vouloir partir nager vers la mer. Incroyable rencontre de chéloniens.

Puis c'est la ville de la Corogne et son monumentale phare romain qui se distingue au loin.

Tout le monde est sur le pont. Michel est monté sur la descente pour profiter du spectacle. Encore quelques virements dans le chenal entre le défilé des remorqueurs qui partent chercher les cargos au larges. On affale, Nelson prend la barre au passage de la dernière digue. Le maître du port de plaisance vient sur son canot à notre rencontre. Entre les pontons, « Willow » est déjà à quai, lui aussi a choisi d'attendre le passage de la grosse dépression avant de franchir le Cap Finistère. Bertrand demande d'accoster juste à ses côtés. C'est Elise qui attrapera notre première amarre.

Voilà il est 17 heures : c'est à la fois enfin et déjà enfin fini.

Chacun semble pressé d'aller voir ailleurs, de vite s'éloigner du bateau qui nous a tenu enfermé trois jours en mer, d'aller mettre le pied à terre, de partir aspirer l'air de la ville. C'est une sorte de grande débandade. Que le capitaine se démerde avec son bateau, nous on se casse.

Dans cette autonomie retrouvée il en est une qui est plus spectaculaire que les autres.

Je n'oublierai jamais les cris de joie de Michel au moment où il pose ses fesses sur son fauteuil adossé sur le pont au flanc du bateau.

Avec Nelson on prétexte la recherche de tabac pour nous enfoncer dans les ruelles de la ville. Devant un Burger king, nos regards complices se croisent. Complices, on rentre dans la boutique encore déserte. Ce devait être notre meilleur hamburger de nos vies.

De retour au bateau Tirlibibi a disparu.

Nous fraternisons avec les marins de Willow dans leur carré panoramique à grandes gorgées de Ti'punch. Nous comparons nos voyages. Gaëtan le skipper, Elise, Philippe le stoïque Lémanique et le gai Marvin forment aussi un équipage extraordinaire.

Les lumières de la ville nous happent hors du port. Huit marins partent à la dérive. Une bordée bruyante et égrillarde arpente les ruelles. Cela peut ressembler à une virée d'une équipe de foot à 7 en déplacement à l'extérieur. Ce soir les espagnols sont en terrasse pour voir le Réal l'emporter sur le PSG.

Entre Ramon del Rey et Plupo Galiana, nos papilles se gavent de saveurs locales. Elise et Bertrand entonneront à maintes reprises les deux couplets qui immortalisent leur échappée dans les ports : la canne de Jeanne à Belle île en mer.

 

Journal d'escale à la Corogne : Jour 4- mercredi.

Nous ne sommes plus que quatre à bord.

Que la nuit fut profonde et réparatrice après la nuit blanche de l'avant-veille.

KELONE et WILLOW resteront bloqués à quai jusqu'au moins samedi.

Après quelques hésitations, nous décidons de partir avant et de laisser Bertrand seul continuer son voyage.

Trouver un moyen de partir. Direction les gares en bus. Pas de bus, pas de location de voiture possible pour la France, juste un train pour la frontière qui partira demain.

Y a un truc qui me tracasse. J'avais calé ce jeudi à la radio un interview du skipper rochelais Yannick BESTAVEN qui est en course sur son classe 40 dans la transat Jacques VABRE. Un coup de fil à RADIOCOLLEGE à mon compère Thierry. Un mail dans un café confirmer l'entretien radiophonique. Il fera bien ça sans moi. J'appelle aussi Jean SAUCET, l'entraineur du pôle mini-transat pour qu'il intervienne aussi dans l'émission pour nous parler de « ses » ministes aussi en transat. L'affaire est bouclée.

Puis c'est le grand déballage, le grand nettoyage.

Tout sortir du bateau avant la grande lessive des planchers au pont. Il est des cadres moins agréables pour passer le balais brosse. Avec Bertrand nous nous passons le manche jusqu'à la nuit tombante. Les lumières des baie-windows des immeubles du port illumine la coque rénovée de KELONE.

Plus qu'une nuit à passer à bord et Trilibi n'est toujours pas revenu.

Et c'est déjà notre dernier repas avec l'art d'accommoder les restes.

Le carré de KELONE se mua ensuite en boîte de nuit : une guirlande de lampions faisant office de boule à facettes. L'équipage voisin fut invité à bord à la VHF, puis à grands cris de prénoms entonnés dans le port. La fête fut belle avec tant de complicité à partager.

Plus tard, trop tard, nous primes le chemin de la ville alors désertée de ses habitants. Il nous fallut la complicité d'un chauve Corogniens pour ouvrir les grilles d'un kebab sur le coup de deux heures du matin. Nous eûmes bien du mal à retrouver KELONE.

 

Journal du retour vers Bordeaux : Jour 5- jeudi.

Nous sommes trois à quitter le bord :

Bertrand nous accompagne sur les quais. Les embrassades sont écourtées par l'arrivée du bus. Voilà c'est parti, c'est encore fini.

Départ 9h15 de la Corogne – Arrivée 21h15 à Hendaye. Vingt arrêts en gare. Douze heure de voyage pour un demi-retour.

A Hendaye les parents de Nelson nous proposent de nous emmener près de Bordeaux et nous invitent à dormir chez eux. C'est génial car il n'y a pas de train pour La Rochelle avant demain 5 heure. Il me restera en souvenir l'odeur de la forêt des landes. Les senteurs d'humus à l'arrivée dans leur maison en Médoc.

 

Journal du retour vers La Rochelle : Jour 6- vendredi.

Nous ne sommes plus que deux dans le train :

Le réveil a sonné à l'aube et cela faisait bizarre de se retrouver dans les embouteillages bordelais.

Aujourd'hui je voyage gratis car j'accompagne Michel. Une plateforme l'a hissé dans le train. On cause jeux de société en nous promettant de faire une partie de Full Métal Planète : un jeu culte et collector qui dort dans ma ludothèque.

Sa charmante femme nous attend à la gare et me ramène à la maison. Quel bonheur de rentrer chez soi je retrouve mes pénates.

Plus tard un SMS de ma fille m'informe qu'elle arrive en bus. Je l'attends à la gare d'Aytré. Déjà elle court vers moi comme si elle n'avait que 5 ans. Je l'emporte vers la plage et nous partageons un coucher de soleil. Ce soir je l'emmène au restau. Elle veut une pizza ce sera Théatro Bettini alors. A la fin du repas, nous avons la surprise de voir débarquer ma femme et ses collègues en goguette dans le même restaurant.

Le hasard fait bien les choses.

La vie est belle.

 

Epilogue à La Rochelle : Jour 7- samedi.

Je suis seul chez moi.

Prendre des nouvelles de Bertrand : est-il déjà reparti de la Corogne ? - «Allo ?».

Il répond on cause comme des complices de toujours : - «J'étais parti depuis une heure quand j'ai reçu un appel de la Capitainerie à la VHF : Tiribili est revenu je retourne le chercher !»

C'était écrit : Bertrand ne voyagera pas en solitaire.

C'est écrit : ensemble ils verront les lamantins tout autour de l'Atlantique Nord.

Et s'il vous plait comme nous de partager un bout de leur voyage, ne tergiversez pas, réservez vos places sur le site de YAKAPARTIR.com.

Il n'y a plus qu'à.

 

C'est aujourd'hui Dimanche, n'irai pas voir maman

car de l'écume blanche, m'isole dans le néant.

Devant une page blanche je veille dorénavant

trouvant des mots qui tranchent,le fil de l'océan.

 

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13 septembre 2015 7 13 /09 /septembre /2015 19:20

 Aux sombres héros de l'amer

Qui ont su traverser les océans du vide
A la mémoire de nos frères
Dont les sanglots si longs faisaient couler l'acide
Always lost in the sea
Always lost in the sea

 

Comment vous dire...

Cette rengaine de Noir désir résonne en boucle dans mon crâne depuis mon réveil à Douarnenez. J'étais tout d'abord content de me réveiller vendredi matin dans mon camion, toujours affublé des autocollants de «TI'PUNCH» et du «Pôle Atlantique 6.50 de la Rochelle». Depuis quatre ans, ils décorent sa carrosserie cabossée.

Ils me rappellent la fable du petit-plombier «Thierry les bons tuyaux» le régatier virtuel qui voulait prendre la mer en vrai pour une mini-transat.

Content d'être dans mon camion donc car après une telle soirée arrosée comme celle de la veille, il m'arrive parfois que je puisse me réveiller un peu n'importe où.

En sortant du camion, je tombais devant le «Banana -boat» devant le port de plaisance du port Rhu et le fil de la soirée m'est revenu.

Mon camion était arrivé là conduit par Marine la compagne d'un ministe rochelais en partance avec à son bord un équipage d'anciens ministes arrivés au Port Tréboul sur un bateau de légende.

Comment ont-ils fait pour regagner leur bateau respectif ? Je l'ignore ou ne me le remémore.

Je me souviens maintenant d'avoir croiser sur les quais un jeune marin-pêcheur, son pote mécanicien chez Ford et leur troisième pote noctambule et moins causant. On a converser injecteurs, chaluts, bague de fiançailles sous le regard distant et protecteur du colosse patron du bar.

Le bar c'est le « banana-boat » comme son nom ne l'indique pas forcément.

Puis une voiture de la police locale est venue faire sa ronde, éparpillant notre petite bande d'égrillards.

Tout part toujours dans les flots
Au fond des nuits sereines
Ne vois-tu rien venir ?
Les naufragés et leurs peines qui jetaient l'encre ici
Et arrêtaient d'écrire...
Always lost in the sea
Always lost in the sea

L'écriture m'avait fuit.

Depuis le précédent chapitre qui date maintenant et annonçait «la bérézina», combien d'ébauches de textes inaboutis ?

L'écriture est partie comme elle avait étrangement surgit comme une fontaine magique qui suintait au bout de mes doigts.

Ecrire c'était juste au début pour vous raconter comment j'allais la faire ma mini-transat.

Et pourtant comme un naïf dirait Pépo, j'y ai cru au fil des promesses et des espoirs déçus. J'ai eu des hauts, j'ai eu des bas et je vous les ai confié sans devoir de réserve.

Revenons les quelques hauts :

- Janvier 2012 et le début de ma saison au Pôle mini avec le bateau-cadeau d'Yves DUPASQUIER et l'espoir d'un partenariat avec virtual regatta : le jeu où j'avais plongé comme un vieux geek depuis le Vendée globe 2008 en m'y faisant d'innombrables amis régatiers-virtuels.

- Décembre 2013, après «ma victoire» dans la 19ème édition de la mini-transat virtuel et mon accueil sur le podium du Salon Nautic parisien en compagnie de Benoît MARIE le vrai vainqueur de la vrai mini. Il me revient les mots de Philippe GUIGNE (le patron de VIrtual-Regatta) : « on va tout faire pour t'aider» disait-il en me remettant mon kit «mini-transat 2013 (comprenant un beau sweet «mini-transat», une sacoche avec mes droits d'inscription d'un montant de 1400 euros). Puis plus rien ou si peu. Le sweat je viens de le donner à Jean SAUCET mon ex-entraîneur du Pôle pour qu'il puisse l'arboré à Douarnenez au départ de cette 20ème édition de la mini-transat. Moi il me sert à rien et jamais je n'aurai oser le porter sans prendre le départ.

- Le lancement de la souscription pour l'achat du bateau d'Oliver CUSIN, l'ancien «Bon pied, bon oeil» de mon amis-référent Richard MERIGEAUX. Une campagne de crowdfonding pour rien. Depuis le mini 260 est entre deux bonnes mains et de retour dans son port d'attache de La Rochelle, sous ces nouvelles couleurs bleutées. A chaque fois que je passe au port des Minimes le voir sur le nouveau quai n°2 désormais dédiés aux minis, j'ai comme un pincement aux tripes.

- Décembre 2014,après la parution d'un article de six pages dans le magazine Voiles et Voiliers. Un lecteur de Guyane à sa lecture m'avait contacter pour fiancer l'achat d'un bateau que je lui emmènerais ensuite après ma mini-transat 2017. Et depuis le mois d'avril et de multiples échanges de projet validé par mon association Notre Transat : silence radio.

Il me reste donc la radio, ma passion de la mer et des marins et mes rêves : faire chaque semaine depuis près de 3 ans mon émission continue d'entretenir une lueur d'espoir.

 

Mais reprenons le récit du lendemain de la dernière émission de radio Notre transat :

Le «banana-boat» était étrangement désert et sur le point de fermer quand nous y sommes parvenus mais on pouvait l'imaginer grouillant de marins-ministes lors d'une soirée d'avant course où chacun laisse échapper son inquiétude et ses espoirs avant l'imminent départ pour sa transatlantique en solitaire sur son petit esquif.

Plus tôt c'était donc au pied d'un bateau d'une toute autre envergure que nous nous trouvions à déguster sur le ponton un Ti'punch concocté par Thierry, mon équipier de RADIOCOLLEGE. KVIII, Wilfrid, Richard et Lauri venaient d'apponter à TREBOUL à bord de l'ancien bateau de Malinovski. L'ancien KRITER VIII sera un des bateaux accompagnateurs de la mini-transat. Pour info il reste des places (payantes) à bord.

De cette soirée à la terrasse du Banana-boat, j'en ai bu chaque parole. Impossible de vous faire partager le plaisir d'être là en compagnie d'ex ou de futurs ministes qui racontent.


Ami, qu'on crève d'une absence

Ou qu'on crève un abcès
C'est le poison qui coule
Certains nageaient sous les lignes de flottaison intimes
A l'intérieur des foules.
Aux sombres héros de l'amer
Qui ont su traverser les océans du vide
A la mémoire de nos frères
Dont les sanglots si longs faisaient couler l'acide...

Always lost in the sea
Always lost in the sea


Dès le matin, la journée s'annonçait radieuse.

On a beau dire, DOUARNENEZ,bercé dans la lumière orange d'un levé du soleil, c'est un endroit magnifique.

On s'y perd un peu en essayant de suivre la côte, puis la Rhu pour aller d'un port à l'autre. Après une nuit en camping sur les sommets de TREBOUL, nous étions à pied d'oeuvre dès le matin sur les quais du Port-musée pour improviser notre émission spéciale « Départ de la 20ème mini-transat ».

Au quai du port-musée 72 minis ajouaient leur touches joyeuses et colorées à un décor déjà somptueux. Quelques skippers émergeaient de leur minuscule coque en se réchauffant au contact d'une tasse de café fumante pendant que déjà les bénévoles de l'organisation s'affairaient à finir le montage du village de la course.

Tout fut simple alors.

Direction le musée son espace presse, Cécile nous trouva rapidement l'endroit idéal pour installé notre studio. Gwendal nous assura de la présence de Bertrand le président de l'organisation pour le lancement de l'émission. Renaud qui passait par là accepta illico de ce joindre au plateau pour représenter la classe mini qu'il préside.

Puis nous avons eu la chance de nous glisser dans la salle de conférence pour assister au briefing sécurité des coureurs. Denis le directeur de la course, y officiait en compagnie des pilotes des avions et des hélicos du CROSS pour distiller à l'ensemble des coureurs les ultimes consignes de sécurité en cas de naufrage en mer. Entendre alors les différentes modalités pour grimper à bord d'un cargo dans une mer démontée fait prendre à chacun la mesure du challenge. Entendre dans cet amphithéatre la voix de Ian qui fait remarquer qu'il ne se serait jamais vu quitter son navire pour monter sur son radeau de survie afin de faciliter la manouevre donne la chair de poule. Lui qui en 2013, a vécu une situation similaire et qui repart cette année sur un tout nouveau OFCET avec un statut de favori.

La mini-transat ce n'est pas toujours, ce n'est jamais la croisière s'amuse.

Puis se retrouver dans le hall à tenter de convaincre Denis de nous rejoindre pour le lancement de l'émission. Avec Denis, j'ai un souvenir rigolo lors d'une ancienne AG de la classe mini à DOURNENEZ. Pour rien au monde je vous la raconterai, demander donc à David un ancien ministe rochelais désormais résident à DZ : il était là aussi. Merci à Joël le jaugeur de la classe d'avoir jouer les intermédiaires : Denis sera présent.

Dans le hall il y avait aussi le sourire d'Amandine.

Déjà midi. On se joint à la table du seul ministe aytrésien de la course : Pierre-Marie et sa compagne. Pierre-Marie c'est la voile et son chantier les 3 cap en sursis à Marans. Sa compagne elle, attend un petit ange.


 

Puis nous installons notre studio, devant les quais au «Yatch Club Longueteau», ce qui n'est pas pour déplaire à Thierry. Pendant qu'il procède aux essais de liaison avec La rochelle, et son collègue de RADIOCOLLEGE Stéphane resté dans les studios du collège d'Aytré, je pars arpenter les pontons à la recherche de candidats au micro.

Combien de visages me sont familiers ? Une petite dizaine dont la bande des rochelais bien sûr. Ils sont cependant tous déjà affairés sur leur bateau : entre contrôles de sécurité, stickage des autocollants des sponsors de dernières minutes, dernières couches de peinture des safrans, ou bien encore grimpintes au mat pour d'ultimes retouches.

Ce qu'il y a de bien c'est qu'il forme une famille joviale et accueillante. Ils acceptent d'emblée de participer. Mais une émission qu'avec des ministes rochelais n'aurait pas d'allure (sans préjuger de leur performance !). Il me faut aussi trouver et convaincre des favoris de la course à participer. Et là faut se tourner vers la bande des Lorientais. Grâce à Chantale, la «mère poule » de l'ensemble des ministes, je peux les contacter par SMS. Et tous acceptent aussi de venir.

Déjà 18h, le générique de l'émission est lancé sur les ondes, c'est parti, j'improvise avec les invités qui se succèdent aux micros. Bertrand NARDIN, le président de DOUARNENEZ COURSE, un ancien rochelais lance avec sa bonhomie naturelle l'émission. Puis c'est à Denis HOREAU : non zut Denis HUGUES, mais pourquoi donc les directeurs de course de la Mini et du Vendée globe ont-ils le même prénom ?,

Ensuite c'est Renaud MARY, le Président de la classe mini. Un premier plateau qui a de la gueule. Déjà la première pause musicale, et je courre m'assurer que les ministes sont dans le secteur.

Deuxième plateau : les favoris.

Davy BAUDARD-855, Axel TREHIN-716, Ludovic MECHIN-667 (qui repart sur le bateau de Benoît MARIE le dernier vainqueur de l'édition précédente). Aura-t-on un remake ? Un «vieux» proto classique de Marc LOMBARD coiffera-il sur le poteau le grandissime favori qui repart sur un nouveau magnum ?

Re-musique, nouveau plateau de ministes avec Julien PULVE-880, Sébastien PEBELIER-660, Quentin WLAMYNK-728, et Jean-Baptiste DARAMY-814. Là c'est que des rochelais. Les trois premiers courent avec des bateaux de série : un flambant neuf OFCET 6.50, un bien moins récent TIP-TOP et un vieux ZERO. Dans la course en série : les bateaux ne sont pas des monotypes et bien évidement les plus récents sont plus rapides mais les plus anciens donnent leur chance aux skippers moins fortunés ou sponsorisés de participer. Rappelons que le projet de Julien est 100% rochelais : avec un bateau performant d'un chantier rochelais PREPA-NAUTIC, un sponsor NOVINTIS rochelais et un skipper du pays.

Re-musique, nouveau plateau de ministes avec Pierre-Marie BAZIN-709, Maxime EVEILLARD-614, Vincent GRISON-679 et Luke BERRY-753. Là encore que des «élèves du Pôle rochelais» qui courent tous en protos. Pour mémoire on retrouve les anciens bateau d'Arthur LEOPOL-LEGER (abandon en 2013 après être tombé de son bateau sans pouvoir y remonter dans la tempête ai ayant du se résoudre à faire volontairement tomber son mat), de Franck COLIN (une figure du plateau nautique) et de Louis SEGRE (9ème en 2013).

Voilà c'est déjà fini. On remballe. Pourtant on n'a fait qu'effleurer le sujet.

Aux sombres héros de l'amer
Qui ont su traverser les océans du vide
A la mémoire de nos frères
Dont les sanglots si longs faisaient couler l'acide
Always lost in the sea
Always lost in the sea


Aux beaux héros de la mer,

Qui vont traverser leur océan sous speed

A la mémoire de leurs frères

qui resteront à quai suivre leur exploit, avides

Always fun in the sea

Always fun in the sea

Je ne sais si un jour je serai parmi ces héros.

Héros n'est pas le terme tant il n'est pas question de gloire ou de gloriole dans cette histoire. Il est juste question d'aller au bout de son rêve. Au du moins d'y essayer avec ténacité tout en ayant pleine conscience de ses faiblesses. Mais en gardant toujours la passion chevillée au coeur.

Cette quatre dernières années j'ai certes échoué de récifs en désillusions, mais je me suis trouvé une nouvelle famille. Une grande famille de marins qui me nourrit de leurs passions et de leurs aventures.

Prochaine objectif 2017, toujours une page blanche à remplir pour avoir enfin la chance de prendre le départ et déjà en retard puisque les entraînements avec la nouvelle promo vient de reprendre à La Rochelle.

Mais à force de côtoyer ces ministes jeunes ou moins jeunes qui réussissent à prendre le large, je finirai bien par trouver un moyen de me joindre à eux.

Aux beaux sponsors de la mer,

Qui veulent partager une aventure torride

A la mémoire de leurs pairs

qui voudront s'associer à un exploit lucide

Always believe in the sea

Always believe in the sea


A la radio, j'entends que MERKEL a décidé de fermer les frontières de l'Allemagne aux réfugiés.

J'aime pas.

Comme après Charlie, l'embellie aura été de courte durée.

J'aime pas les frontières.

C'est peut-être pourquoi j'aime bien les marins : ces hommes plus libres qui en mer s'en affranchissent. Mais la première frontière que l'on se doit d'abolir : c'est peut être celle qui s'érige entre nos rêves et nos réalités.

 

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3 mai 2015 7 03 /05 /mai /2015 08:00

 Et depuis quelques temps mon corps clignotait,

 pustulantes allergies faisaient feux d'artifice,

 alors que tour à tour s'éteignaient les bougies

 de mes oncles et mes tantes voguant vers l'au-delà.

 La flamme de mon père vacillait au milieu

 du gâteau ranci de nos anniversaires.

 La fête était finie c'était Berezina.

 

Comment vous dire...

Gisèle avant-hier m'avait demandé : «- Comment ça va ?».

Il était tard, il y avait du monde et je n'ai pas osé lui répondre.

D'habitude dans ces cas on dit : «- oui ça va et toi ?» sans même se poser la question.

Ca va pas fort donc, mais ça va mieux puisque j'écris.

Je m'étais promis de ne plus publier les articles de «mon journal de bord» sans d'abord les relire, les faire relire, les ré-écrire pour éditer à la surprise générale un vrai troisième livre... Ca aurait eu du panache.

Mais bon, me rends compte peu à peu que si je n'écris plus, si je ne VOUS écris plus, et bien je meurs. Pas au sens littéral du terme certes mais au sens existentiel tout simplement.


Donc je reprends le cours de ce «journal de bord» (vous posterai par la suite les chapitres en attente).

Ce journal m'est vital et c'est aujourd'hui «un journal d'à bord» de mon camion qui me fait open-office de bureau d'écriture.


Il pleuvait tant sur La Rochelle ces jours-là...

que j'avais perdu ma bataille contre l'eau de pluie.

Enfin pas contre l'eau de pluie à proprement parler,

mais perdu mon combat à n'en perdre aucune goutte.

Après avoir fait front à grand renfort de barriques,

assemblées en série par des siphons multiples,

tout avait débordé cette nuit avant l'aurore,

me laissant pataugeant dans une flaque torrentielle.

Le combat est perdu : ce fut Berezina.


Quelle aille donc au diable toute cette foutue flotte,

et disparaissent avec ses fronts froids dépressifs.


Le visage dégoulinant j'écoutais les grenouilles

ou plutôt des rainettes qui me riaient au nez.

Les merles allaient bientôt entonner leur réveil,

maudits soyez merles moqueurs.

 

Aujourd'hui si tout va, on part vers la Castille.

Sur les traces de Sancho et de Don Quichotte,

pour montrer à ma fille les moulins de la Manche

et pour nous évader, vers des contrées plus sèches.

Qui sait donc si le vent enroulera les pales

des moulins blancs juchés sur des plateaux crayeux,

Qui sait si cette quête d'une brise invisible

chassera les démons qui démontent ma vie.


Nous voilà donc partis tous trois vers le soleil,

en vacances pour mes femmes en errance quelque part.

Loin d'ici voir là-bas si l'on existe encore

heureux ensembles unis d'un bonheur d'être parti

pour vivre tous les trois des plaisirs du voyage.

Traversant les déserts et leurs constellations,

dans notre vaisseaux de tôles gavé de carburant

et de souvenirs heureux, partageant notre espace,

fuyant à la dérive nos mornes horizons.

 

Depuis le premier mai j'ai comme un goût amer,

La France notre pays empeste la charogne,

que seules trois Femens ont bien voulu braver.

Lâches mâles que nous sommes fuyons comme des autruches,

attendant que la cruche un jour ne se casse.

 

Me voilà à rêver comme mes pauvres ancêtres,

à quérir un passeur pour la terre promise

et traversant la mer que l'on nous disait notre,

jusqu'aux beaux rivages de l'Afrique enchantée,

croisant vers l'Italie des boats d'infortune.


Le problème quand on commence à écrire en Alexandrins c'est que c'est difficile de s'arrêter  :-)

Ainsi donc ça va moyen et pourtant dans le ciel gris qui redouble de pluie il y a eu des éclairs qui m'accrochent à mes rêves.

Quelques navigations d'abord :

  • une belle régate pour le WAR UP sur le grand surprise l'Apprenti.com. Ce fut saisissant de voir un équipage en action mener à la baguette par Christophe MONTORIOL. On m'a mis au poste d'embraqueur où j'ai tenté de limiter les bavures. Certes quelques erreurs avec les écoutes de spi nous envoyèrent au tas. Mais dans l'ensemble je pense ne pas en m'être trop mal sorti. Ensuite l'équipage est parti faire le SPI OUEST et revient avec une honorable 7ème place, même si Christophe doit être déçu car il attendait mieux.

  • Ensuite, la parade nautique pour l'inauguration du Musée Maritime de La Rochelle. Sébastien a eu la bonne idée de me laisser son voile-aviron. Et j'aipu naviguer au coeur de l'évènement, surtout dans le bassin des Chalutiers au pied de l'Hermione. Ensuite on m'a confié la tâche de commenter une partie de la parade nautique. Sur le podium en bonne compagnie j'ai fait la promotion de la petite flottille de Voiles avions dans les Pertuis. Un excellent souvenir.

  • Puis la fête de l'Hermione à La Rochelle. Ce fut l'apothéose de son séjour à quai devant le bout du Rouleau. Que de belles rencontres pendant 53 jours avec l'équipage des gabiers. Des reportages des films, des timelapses et une belle émission de radio.

  • Enfin Mathilde est revenue du port de Port des Barques où elle révisa l'Aquilla de ses rêves. Avec Nico et Tino nous embarquèrent pour rejoindre l'Hermione au large de l'île d'Aix. Au milieu d'une flotille de voiliers téméraires nous affrontions le grain au mouillage en dégustant des pâtes à la carbonara. Puis il y eut les feux d'artifice et ce retour la nuit vers le phare du bout du monde. Magique et simple à la fois.

  • Et puis enfin une petite escapade dans le port de La Pallice pour le départ du San SIMON, le chalutier donné à SEA SHEPHERD par le défunt créateur des SIMPSON. J'ai pu accéder dans l'enceinte du port grâce à Stévuun JEGO, un mécano d'un bateau pilote. Et ce fut l'occasion d'y monter à bord pour y découvrir l'imposante salle des machines. Un enchantement que le bruit des moteurs.

Voilà c'est déjà fini, je vous l'ai fait brève il faudra peut être prendre le temps de mieux vous raconter tout ça, mais je voulais juste renouer avec vous le contact, renouer le fil d'une histoire, de notre histoire de transat qui a du plomb dans la voilure.

 

Sachez que je n'ai plus de nouvelle de Guyane,

d'où j'espérais vraiment d''un improbable mécène

qu'il m'achète un mini pour faire notre transat.

C'est au creux de la vague que j'attends l'éclaircie,

accroché à mon rêve d'impossible aventure.

 

Sachez deux choses enfin histoire de conclure,

la première que je suis chaque jour un peu plus,

un peu moins plombier et sans de sous d'avance.

Et un peu plus en quête d'un métier dans le son,

avant que tout finisse en retraite réussie,

pour éviter le sort de l'armée impériale,

au sortir de l'hiver de la Berezina.


La seconde c'est qu'hier, j'ai posé sur mes yeux,

des verres en guise de loupes et j'ai pu succomber

à l'avide lecture d'une épopée grandiose.

 

Un récit d'aventure tranchant comme un TESSON,

un tesson de bouteille d'une vodka si pure

idéal remède au nom : BEREZINA !

 

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18 janvier 2015 7 18 /01 /janvier /2015 12:00

journaldebord

 

Je suis Charlie,

Je suis Thierry qui veut faire la mini,

Je suis perdu,

Je suis un petit troll.



On se souvient tous de ce que l'on faisait le 11 septembre quand les tours du World Trade Center se sont effondrées sous l'impact de deux boeings.

Moi, pour être honnête, moi plus très bien. Je me souviens encore du flot d'images du premier crash qui tournait en boucle  et avoir vu en direct le second, mais où, ben non je ne m'en souviens plus.

Ce mercredi, c'est au Bout du rouleau que j'ai vaguement entendu la nouvelle de la fusillade à Chalie Hebdo. Je préparais un clef USB à donner à Georges pour qu'il diffuse les selfies de mes amis pris avec le magazine Voiles et Voiliers sur un des écrans de son bar.

Puis suis allé faire les soldes pour chercher un portable pour mon frangin. Et ce n'est que le soir que j'ai compris ce qui s'était passé et que «le prophète Mahomet avait été vengé» par deux cagoulés avec des kalashnikov : ils ont tué Cabu, Wolinski, Charb et Tignous et l'oncle Bernard.

Alors j'ai ouvert FACEBOOK, j'ai vu l'appel à la Manif à la Médiathèque sur un post de mon père pour RADIOCOLLEGE, j'ai changé ma photo de profil et de couverture, je suis devenu «Charlie» et je suis parti rejoindre tenter de retrouver mon père à la Manif.



Pas facile de retrouver un proche dans une foule qui se masse devant la médiathèque, pas facile de trouver Charlie father.

Alors c'est là que je me suis changé en troll à cause d'une intuition à la con : le seul moyen de retrouver mon père dans la foule, c'était de monter sur le pont à bascule avant que le cortège ne l'emprunte et ainsi pouvoir l'apercevoir au passage.

Alors suis monté, me suis assis et j'ai vu commencer à défiler la foule.

C'est dense une foule et impressionnant.

Ca vous fait monter l'émotion, l'émotion d'être ensemble, l'émotion d'un cortège funéraire et funèbre, l'émotion d'une tristesse infinie et partagée, l'émotion de se sentir plus fort ensemble et d'avoir moins peur.

Et moi juché sur le pont, de mon point d'observation incongru, j'ai eu le sentiment d'être transformé en un petit troll.



En plus mon père je ne l'ai pas vu passer.

Et je suis donc devenu un troll pour rien. Si j'avais su, j'aurais filmé, fixé ma gopro et fait un beau timelaps à la manière de Seb «Face à la Foule !».

Parmi les nombreux passants que j'ai pu identifier dans la foule, l'un m'a interpellé : «On cherche toujours son père !» m'a répondu Jean alors que je tentais de lui expliquer pourquoi j'étais devenu un troll perché.

Mon père je l'ai retrouvé par hasard, bien plus tard à la fin du court défilé, sur la place de l'hôtel de ville. Et nous étions contents de nous retrouver.

C'est pas commun de devenir un petit troll.

Mais tout compte fait je trouve que ça me définit assez bien. Car vous savez que j'ai souvent l'impression d'être entre deux mondes : le monde de l'imaginaire et le monde du réel.

Et quand suis déprimé, le monde des morts et celui des vivants.

Un petit troll parfois aussi imperméable à la compassion des êtres proches, imperméable à la vie des sentiments humains, mais là putain :

«Ils ont tué Cabu !

-Tu t'es vu quand Cabu ...?

Morbide cuite,

Mise en bière subite.

Du sang et des larmes,

des fadas et des armes.

Le peuple pleure,

et panse ses peurs.

Coude à coude,

serrés dans la foule.

Des espoirs de lendemains,

désespoirs dans le chagrin.

Une petite larme de troll,

sèche dans la froide pétole.



De retour à la maison, re-allumer l'ordi pour sombrer dans FACEBOOK, retrouver mon réseau social pour partager mon émotion, poster des messages pour tenter de partager au monde le début du séisme, les prémisses du schisme. Tenter de partager avec mes amis mordus de la voile, l'émotion d'un peuple qui se lève enfin pour se revendiquer des valeurs oubliées de liberté, d'égalité et de fraternité.

Une nuit de communion dans le deuil, et au petit matin histoire de se changer les idées, publier une petit appel au selfie pour la mini de Thierry avec le selfie d'Annie. Une dernière provoc, dessous rouge et noir en dentelle sur ma tronche couchée sur du papier glacé.

Une photo qui m'évoquait les nuits d'étudiant stagiaire à Montréal dans la boîte des « foufounes électriques », une boîte de nuit à l'image de notre TRIOLET rochelais.

Et c'est là, au petit matin, que j'ai reçu ce message sybillin d'Art, la créatrice du groupe des mordus de la voile :

« Ceci est un troll, tu es définitivement banni du groupe des mordus.

- Un quoi ?

- Un troll !

- Mais c'est quoi un troll je ne parle pas le québecois moi ?

- Va voir sur google. »


Un troll pour google et les internautes c'est :

«un troll est un message (par exemple sur un forum) dont le caractère est susceptible de provoquer des polémiques, ou auquel on ne veut pas répondre et qu'on tente de discréditer en le nommant ainsi. Le mot troll peut également faire référence à un débat conflictuel dans son ensemble, soulevé dans cet objectif.

L'expression peut aussi s'appliquer à une personne qui participe à une discussion ou un débat dans le but de susciter ou nourrir artificiellement une polémique, et plus généralement de perturber l'équilibre de la communauté concernée. Mais pour cet usage on utilise plus communément les termes trolleur/trolleuse.

Dans la majorité des cas, l’évaluation repose sur l’aspect récurrent ou caricaturé de l’argumentation. En français, le terme « trollage» existe aussi pour désigner le fait de susciter ou participer à un troll. Les usagers d'internet emploient généralement les termes « troll », « troller », comme synonymes de « moquerie provocatrice » plutôt que de « polémique ».

Le troll est à distinguer du « flaming », qui consiste en l'envoi de messages délibérément hostiles et insultants avec l'intention de créer un conflit.»

Alors là, suis resté médusé et un pas peu fier : être le petit troll censuré à cause d'avoir publier un troll !

Mais bondiou Art, le moindre dessin de Charlie Hebdo devrait être considéré comme un troll et c'est bien à cause de ça qu'on bataille au pays des droits de l'homme, pour la liberté de publier des trolls. Maudits puritains de québécois !

Ensuite, il y a eu le déluge d'images sur les chaines d'infos en direct. S'en imprégner jusqu'au dégout. Puis tenter de prendre du recul, écouter France Cul. Recadrer et favoriser les messages de tolérence sur FB. Tenter de prendre de la hauteur de vue.

Puis re-manif dominicale comme une messe laïque et digestive à La Rochelle sous le soleil, être un Charlie parmi tant d'autres, un Charlie en famille. Mais déjà pour moi moins d'émotion dans le flot des supporters de ce match retour en quelque sorte : puisque c'est sur l'itinéraire inverse que la manif a piétiné.

Changer son profil «je suis Charlie» pour la dernière couverture du dernier «Charlie Hebdo». En guise de dernier blasphème. «Tout est pardonné», rien n'est pardonné.

Et sentir que le pire est à venir, que la belle unité des «Nous sommes Charlie» est en fait bien minoritaire dans ce pays. Qu'il y a une majorité silencieuse et haineuse qui ne sont pas du tout Charlie. Que la bête n'est pas morte. Et que les lendemains déchanteront sous un déluge de haine, de kalachnikov et de FM, du cri des armes sur nos ondes de vie, de la descente aux enfers à la prise du pouvoir par le FN. La peur déjà change de camp. Des camps de concentration d'horreurs programmées.

Je suis un petit troll.

Je suis perdu.



Alors redevenir «Thierry qui veut faire la mini».

M'accrocher à un calendrier comme on s'accroche à une bouée de sauvetage.

Et un calendrier, j'en ai un à honorer : ce jeudi 22 janvier, c'est l'AG de mon asso Notre Transat qui est depuis belle lurette programmée.

Ne pas lâcher, quitte à passer pour un lâche qui prépare sa fuite, son exodus.

Rameuter les quelques amis fidèles qui me restent, pour relancer l'asso avec l'espoir de retrouver un bateau pour 2015.

Avec l'espoir de continuer à vous raconter l'histoire du petit troll qui voulait faire la mini-transat juste pour pouvoir se sentir vivant à la poursuite d'un rêve d'enfant.

Alors re-changement de profil FB : c'est désormais «l'apprenti auteur et skipper avec un micro» qui illustre mon profil.

Repartir à la recherche de sponsor avec l'aura de «L'homme sans bateau» et de ses six pages du magazine Voiles et Voiliers.



En attendant ce jour... Tenter de renouer le fil avec la mer.

Ne plus laisser s'échapper les opportunités de quitter le plancher des vaches même  sur des bateaux qui ne sont pas des minis. Et aussi garder les liens pour rester amarré aux premières loges du centre d'entraînement rochelais le Pôle Atlantique 6.50 afin de pouvoir vous raconter les histoires des ministes locaux qui vont vraiment partir à l'assaut de leur mini-transat en 2015.



Alors pour finir sur une bonne note iodée, deux petites histounettes à vous narrer :

l'une ce vendredi : grâce à mon nouveau diplôme de grutier des potences des Minimes, j'ai pu aider et assister un des deux co-propriétaires du mini «Bon pied,bon oeil» : le 260. Celui de Richard. Celui qui m'a valu le bel article dans V&V, celui que j'ai tant convoité, celui que je n'aurai jamais et c'est un regret éternel tant l'histoire aurait été belle à partager avec Richard. Mais je n'ai pas pu réunir l'argent pour l'acheter en temps voulu et cet article est arrivé trop tard pour m'aider à l'acheter.

Depuis, un des deux co-proprios m'a fait le plaisir de naviguer à son bord et là,     c'est le deuxième qui m'a fait l'immense plaisir de m'appeler pour l'aider à le sortir de l'eau. Et ce fut un véritable plaisir d'avoir pu répondre présent.

«Bon pied bon oeil» est désormais parti à Nantes. Loin de mes yeux, mais pas loin de mon coeur à jamais.



L'autre fut initiée en direct sur le plateau de RADIOCOLLEGE, lors de ma dernière émission. Pierre Gasté, le nouveau président de Voiles et Avirons dans les Pertuis, me fit la déclaration suivante :

«- Thierry, en tant que membre de notre association, tu ne seras plus jamais «L'homme sans bateau». Je t'invite à venir à la barre de MUDDY, le nouveau voile-aviron de l'asso, que nous a donné Sylvain BERTHOME en l'échange de sa restauration pour qu'il re-navigue à nouveau.»

Une telle invitation vous fend le coeur d'autant plus qu'elle émane d'un ami qui parle au nom d'un groupe fraternel.

Alors ce samedi à Port neuf vers 13h, j'embarquais avec Isabelle, la secrétaire de l'asso VAP sur MUDDY. Certes ce fut plutôt une navigation en convoi à la remorque pour pouvoir gagner le vieux port en temps voulu pour la première initiation à la godille de l'année 2015.

Mais cette forme de navigation enfantine sur une sorte de «gros optimist en bois vernis», ce balancement dans le clapotis avec les doigts dans la mer pour faire du sillage une caresse humide, cette remontée dans ce petit train enfantin des premiers cours de voile de nos enfances m'a fait du bien.

Même si le moniteur de Pierre ne nous a jamais largué à nos libertés respectives de devenir seul maître à bord à la barre de nos barcasses, seul et libre de trajectoire, de notre destin, ce fut une belle et fondamentale reprise de contact avec la vie de marin.

Avec pour dire plus juste : l'essence d'une vocation inaccomplie.

Avec la renaissance du marin frustré que j'ai refoulé au plus profond de mon être.

De mon être de marin,

De mon mal-être d'être terrien.

De n'être rien.

Plus rien et perdu pour votre monde d'adultes.

De n'être plus que votre petit troll qui prépare sa grande évasion.



Pour info il y a eu depuis le dernier article de «mon journal de bord» et depuis le début de l'année 2015 tout simplement, deux émissions de radio notre transat.

  • n°90 diffusée le 08/01/2015 : avec Dominique AGNIEL. Dominique est réalisatrice de documentaires et auteur de récits de voyages et de biographies. Elle a jeté l'ancre à La Rochelle après avoir vécu au Liban, au Canada, et en Polynésie. Dans l'émission elle nous raconte son voyage aux Marquises sur les trace des Brel. Une belle émission conclue par un petit message de circonstance. Dominique est Charlie.

  • n°91diffusée le 15/01/2015 : avec Pierre GASTRE. Pierre est le nouveau Président de l'asso Voiles et Avirons dans les Pertuis. Il nous invité à découvrir une manière de naviguer autrement : en famille, parfois en flottille sur des petits bateaux transportables facilement et qui n'encombrent pas les ports inutilement. VAP c'est aussi une belle association dont je suis très fiers d'être membre sans bateau.

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5 janvier 2015 1 05 /01 /janvier /2015 00:00

journaldebord

Bonne santé et que du bonheur pour vous et vos proches.


Comment débuter ce premier chapitre de l'année.


Déjà, comme j'ai envoyé la version du livre 2 : «L'année sens» à l'imprimeur, et pris le temps de le remettre au bon format, je sais que ce livre commençait déjà par un chapitre qui s'intitulait pareil. Donc c'est pas très original. Reste à savoir si le 3ème livre qui commence se conclura encore par un constat d'échec.

Mais les parties d'échecs, j'aime bien ça. Et je suis prêt à en rejouer une, bien que conscient que le temps pour jouer mes coups sont comptés par la pendule. J'ai pris du retard sur mon adversaire, j'ai pris du retard sur la vie, sur mon rêve, sur mon destin.

Mais il en est ainsi, il devait en être ainsi et je vais continuer à vous raconter mon projet de mini-transat 2017 maintenant.

Et j'aime bien le 17 dans cette date !

 

Vous dire aussi que j'ai bien conscience de vous gonfler avec mes histoires, mes chapitres de «mon journal de bord» de «l'homme sans bateau» comme il est si bien explicité dans le dernier numéro de Voiles et Voiliers.


C'est drôle cet article, je me souviens de ce que j'avais écrit sur le dos de la couverture du premier livre «Fiéffées galères» une sorte de fausse critique de promo : «Un extraordinaire voyage entre les mondes virtuels et réels»- le magazine Poëles et Voiliers.

Ca m'avait fait rire et jamais je n'aurais à l'époque un instant osé imaginer que le vrai magazine Voiles et Voiliers me consacrerait six pages deux ans après. Deux ans sans bateau avec mon projet en rade. Au mieux je pouvais espérer un petit entrefilet après avoir terminé dernier d'une mini-transat...mais ça non !


Comme quoi dans la vie, il ne faut pas désespérer de ses bonnes idées, de ses projets pour changer sa vie. Il ne faut pas non plus trop écouter les sceptiques bien que le temps semble leur donner raison.


Mais force est de constater que la parution de cet élogieux article ne change pas grand chose et que ma vie n'a pas fondamentalement changée dans le sens où je pouvais l'espérer : me retrouver seul en mer, en course sur un voilier pour traverser l'Atlantique. J'en suis loin et toujours au point de départ sans pouvoir trouver les moyens de commencer à me confronter à l'apprentissage de la navigation en solitaire en disposant d'un bateau pour le faire.


Mais ma vie à tout de même changée dans plusieurs aspects que je ne pouvais pas

imaginer au début de mon aventure.

Il y a d'abord l'écriture et ensuite la radio.

Ces deux nouvelles activités m'ont permis de partir à la rencontre du monde merveilleux des marins de tout bord. Et c'est une véritable chance de pouvoir ainsi élargir son cercle d'amis à cinquante balais. C'est passionnant, enrichissant même si je passe pour un extra-terrestre ou plutôt un extra-marin, qui ne fait que se vanter qu'un jour il le deviendra : marin.


Cette forme de communication narcissique est foncièrement barbante et vous imposer la lecture de mon journal intime doit être une sinécure.

 

Mais c'est la seule cure d'une sorte de scénario d'un projet de film que je m'impose car je ne vois pas d'autres moyens de trouver des partenaires, des sponsors, des mécènes qui me permettraient un jour d'aller plus loin dans l'accomplissement de mon projet, de notre projet puisque l'idée c'est bien de la partager «notre transat».


Ah si, il y a bien un truc qu'il faut que je vous dise. J'ai reçu un mail suite à la parution de l'article «L'homme sans bateau».

En fait c'est un mail d'un abonné du journal qui écrit à la rédaction de Voiles et Voiliers. La rédaction l'a transmis à Julie, l'auteur de l'article, qui me l'a ensuite transféré. Et c'est en le lisant que j'ai appris que l'article était paru :

«Bonjour,

Excusez moi de vous importuner, mais je n’ai pas trouvé le mail de julie Bourgois.

je voudrais la féliciter chaleureusement car si jusqu'ici je lisais en souriant de plaisir ses articles “j’irai dormir dans votre bannette” ,” l’homme sans bateau” m’a plu au delà de tout, et l’écriture y est pour beaucoup!: digne d’un “rôle de plaisance” le fameux bouquin de Jacques Perret, ou d’un dessin de Peyton. je me suis régalé , non, ce n’est pas au dépend de ce navigateur néophyte , trop sympathique et surtout plein d’humour, mais c’est plutôt exceptionnel de voir quelqu’un vivre des situations périlleuses avec tant d’humour alors que d’autres ont tant stressé dans les mêmes scénarios.

Et comme j’habite La Rochelle , et que je suis plus doué pour naviguer en réel qu’en virtuel, je proposerais volontiers à Julie Bourgois de transmettre à Thierry Anton mon invitation à venir découvrir une autre façon de naviguer qu’en se faisant peur sur un mini : cool, avec des amis , de la musique et de l’eau sous la quille (j’ai un bon sondeur) en père pénard comme chantait Brassens, même si en bateau,l’aventure n’est jamais loin .. Cela lui donnera peut être l’idée de changer de rêve,... ou pas.

bien cordialement, Patrice».

Voilà, je n'ai pas encore contacté Patrice, mais je retiens son invitation qui sera une belle occasion de vous raconter une vraie navigation sur un vrai voilier avec des copains de bord, des copains d'abord.


Autre chose aussi, j'ai reçu un deuxième mail d'un lecteur d'outre-mer.

Il s'appelle Xavier mais je ne vous en dirais pas plus. J'ai tant eu depuis le début de mon projet des bouffées de fol espoir qui ne se sont pas au final concrétisées.

Ces bouffées finissent au bout du compte par m'étouffer. Par éteindre petit à petit la flamme qui m'anime, qui anime mon âme, qui fait encore briller ma vie d'espoir d'un ailleurs, d'une autre vie possible.


Donc je ne vous en écrirai pas une ligne de plus tant que je n'ai pas la certitude que cela peut contribuer à faire avancer mon projet, à faire avancer le chmilblic.

Pas une ligne de plus car c'est une sorte de ligne de survie.

Une sorte de ligne hallucinogène qui peut permettre momentanément de sur-vivre, de sur-jouer sa vie.

Une ligne blanche à franchir.

Une ligne d'horizon lumineuse de l'océan au soleil levant.

Une ligne pour partir à la pèche en mer... à la pèche aux sponsors.



Voilà bonne année donc les amis, merci à vous de continuer à supporter la lecture de «mon journal de bord».

Et pour avoir l'occasion de nous souhaiter en vraie la bonne année en nous claquant de fraternelles bises et si cela n'est pas fait avant, je vous invite le jeudi 22 janvier prochain à 20h30 à la Maison des associations pour l'assemblée générale de l'association Notre transat.


Merci à tous les participants (une trentaine pour l'instant) qui ont eu la délicate attention de m'envoyer un petit selfie avec le magazine Voiles et voiliers en main. Merci à Franck qui m'a donné l'idée de ce petit jeu-concours-photo.

couvertureFB-SELFIE-38-photos.jpg

Vous pouvez encore participer car la date limite d'envoi est fixée au 19 janvier, date du retrait du magasine en kiosque. Vous pouvez aussi consulter l'album photo et voter en "likant" sur FB celle que vous préférez.


A bientôt, au 22 nous v'la ensemble peut-être avec le programme des festivités suivant : élection des meilleurs selfies, présentation du livre «Notre transat – saison 2- l'année sens» et galette de l'amitié.

Pas grand chose d'autre à dire dans ce premier chapitre de l'année et «quand on a pas grand chose à dire on ferait mieux de fermer son clapet»... alors clap de fin.



Pour info il y n'a eu depuis le dernier article de «mon journal de bord» deux émissions de radio notre transat. Là c'est en fait une nouvelle émission qui s'appelle «Bienvenus à bord». Ca parle de bateau. Cette émission trouvera une place dans la grille de RADIOCOLLEGE à la place de l'émission d'entretien avec des marins «Notre transat» pour éviter les rediffusions.

Cela faisait plusieurs mois que j'ai eu l'idée de cette émission en tête et j'ai pu la réaliser grâce à ma belle rencontre avec Nessim BISMUTH qui co-réalise cette émission avec moi. J'espère qu'elle vous plaira et qu'il y en aura plein d'autres enregistrées à bord de nombreux beaux bateaux.

Un immense merci à toutes les personnes qui ont permis la réalisation des interviews à bord et à Lulu qui a accepté de corriger quelques coquilles du texte sur Jean-Yves TERLAIN.



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24 décembre 2014 3 24 /12 /décembre /2014 07:08

journaldebord

un selfie pour Thierry,

un selfie aussi pour Julie,

Un selfie pour changer leur vie.



Comment vous dire ?
Je viens de vivre une fin de semaine plutôt extraordinaire. Une semaine qui sort donc de  mon ordinaire.
Mais essayons de contextualiser tout ça.
Là, il est 6 heures et le bar PMU  du Parisien est déjà particulièrement animé en ce dimanche matin. Suis vraiment dans un triste état, la nuit fut courte et j'ai la langue soudée au palais... « Patron un double café SVP ?». Un type demande le nom d'un restau de La Pallice. Les réponses fusent dans la salle : ce ne serait pas le BELVEDERE ?...Non un restau... le restau de tonton ?...Le restau de Tonton Louis !... Et là un type confie :" je ne vais plus à La Pallice y boire des coups, pourtant avant...mais maintenant c'est fini, c'est mort et en plus depuis je me suis arrêter de boire.»
Ce vendredi soir, suis allé à la soirée de noël du
YACHT CLUB CLASSIQUE. J'aime de plus en plus cet endroit où j'ai l'impression d'être accepté bien que n'étant pas membre et c'est pas demain la veille, bon dieu, que je viendrai y parader avec un Yatch classique ! Mais bon il souffle dans ce club un vent de renouveau, j'y compte quelques amis très chers et j'y fais de merveilleuses rencontres.
Ce vendredi, j'ai rencontré une vieille Dame autour d'un plateau de fromages. Et comme j'adore parler aux vieilles dames, je me suis empressé d'aller lui chercher du pain, une assiette  un couteau et nous avons conversé. Je lui demande le plus poliment et courtoisement possible ce qu'elle peut bien foutre là ?
Et là elle me raconte. C'est parti! en route pour l'aventure, pour un voyage dans le temps. Car les anciens c'est toujours des magnifiques machines à remonter le temps.
«Et bien figurez-vous Monsieur, que mon père, il avait une entreprise de charbon avant guerre, et il approvisionnait tous les ports de France. Je me souviens petite aller voir ses ouvriers charger et décharger les camions de charbon dans les hangars de La Pallice ou de la ville en bois, je me rappelle surtout de la poussière et du bruit, Il était noir de suie comme dans des cheminots dans la bête humaine. Et puis je me suis marié et mon mari a commencé à acheter un chalutier de pêche, puis deux... puis l'entreprise qui l'employait...Il faut vous dire Monsieur que dans ce temps là, la pêche ça rapportait gros. Mais cela n'a pas duré longtemps, Les années d'or n'ont duré qu'une petite trentaine d'année, des années 50 au années 70. Ensuite il n'y avait plus de poisson dans le golfe de Gascogne, il fallait aller en mer du Nord, deux jours de mer, deux jours de gasoil et avec le premier choc pétrolier en 1972, c'était fini. Mais jeune homme, vous ne pouvez pas vous imaginer l'ambiance qui régnait autour du port de La Rochelle et la vie qu'on a eu !
- Mais Madame, quel rapport avec le Yatch Club Classique, vous avez fait du bateau ? (alors voilà le type de question que je suis bien le seul à poser tant je peux être parfois ignare ).
- Et bien Monsieur, je suis Madame MENU (enfin quoi ?) et avec mon mari on était propriétaire de MARIE-CHRISITNE 3 !»
Non mais c'est pas vrai, quelle cruche je fais, Madame MENU mais mon pôte MANU m'a pourtant tant parlé d'elle.
« Alors comme ça jeune homme vous connaissez Monsieur Emmanuel CASTELLON ?»
- Euh ben oui c'est un pote. (là pris au dépourvu j'ai pas bien maîtrisé mon niveau de langage).
- Alors je vais vous raconter une histoire jeune homme, je l'ai invité une fois à la maison et pour lui faire une surprise j'avais invité tout l'équipage de MARIE-CHRISTINE 3 et je pense qu'il a vécu alors un agréable moment ! Et vous jeune homme vous vous appelez comment ?
- ANTON Madame,
- A vous êtes aussi d'origine espagnole, d'une famille de républicains qui ont fui la guerre d'espagne pour venir travailler chez nous ? Peut-être au Port de La Pallice.., »
C'est ça le YATCH CLUB CLASSIQUE, un mélange incroyable de personnages de légende de la haute société rochelaise et des potes prolétaires et fauchés qui retapent des vieux bateaux, y naviguent ou font des photos. Un véritable laboratoire de mixité sociale !
Ce soir là, il y avait aussi bien sûr mes potes et parmi eux il en est un qui est membre du YCC et qui fait tout à la fois. Et ce soir là donc, c'était encore un peu son heure de gloire et on était tous super contents pour lui car figurez-vous qu'il vient de remporter le prix de la photo du Yatch Club classique de l'année. Il faut dire que cette année le YCC de La Rochelle a tout raflé. Les prix de la régate, de la meilleurs plume et donc de la Photo. Et mon pote Alain MILBEO, il en a apporté deux à son club.
Sa photo est déjà accrochée au mur du Club.
Une magnifique photo prise au départ d'une course. Sous un ciel breton plombé, sur une mer lisse et scintillante, voguent bord à bord, un requin rouge et le France 1 bleu du Baron BIC.
Et j'espère de tout coeur que cette photo extraordinaire va changer sa vie. Le faire sortir de son ordinaire.
Sortir de son ordinaire, comme lors de mon échappée belle au travers d'une conversation passionnante avec une grande Dame qui vous faire remonter dans le temps.
Sortir de l'ordinaire : celà me fait aussi penser à une petite histoire que j'ai confié pour la première fois la veille à un ami :  un vrai dans la vrai vie.
Depuis que je me suis lancé dans ce projet de faire un jour la mini, force et de constater que je délaisse quelque peu mes vrais amis rochelais, ma bande.
C'est pas volontaire, c'est que le temps m'est compté.
Du coup j'ai des scrupules et ce samedi soir, j'ai enfourché mon fidèle scooter pour me rendre à l'anniversaire de Polo et François. C'est d'ailleurs pour cela que j'ai la bouche un peu pâteuse et bien peu dormi cette nuit.
Donc l'histoire...
C'est une histoire que j'ai raconté à François, parce que François je sais qu'il vit et recherche d'expériences ayurvédiques et mystiques.
Je sais pas si c'est bien légal de raconter tout ça, mais comme j'ai entendu qu'il y avait un rapport qui relance le débat de la dépénalisation de la commercialisation du cannabis en France. Je me lance. Ce qui m'a fait revenir cette histoire en tête c'est celle qui est arrivée à un ami dans les années soixante dix. Cet ami donc dont je tairai le nom en attendant que le débat précédent soit tranché, nous racontait une expérience colombienne. Après donc avoir fumé une herbe de là-bas, il s'est accroché frénétiquement sur le rocher où il était assis car il avait l'impression que sinon son corps allait littéralement  s'envoler dans les étoiles.
Sortir de l'ordinaire.
Et bien figurez-vous qu'une expérience similaire m'est arrivé cet été. J'ai, après avoir donc consommé le truc interdit en question, vu mon esprit sortir de mon corps. Comment vous décrire. C'est une sorte d'ectoplasme avec un visage qui peut ressembler dans notre univers cinématographique enfantin à un mixte du génie d'ALADIN et des fantômes de GHOSTBOSTER. Donc je vois ce truc sortir de moi et parler à l'assistance. Alors j'ai fais rire tout le monde en tentant d'expliquer ce qui m'arrivait. En leur disant que c'était pas à moi, à mon corps qu'il fallait qu'ils s'adressent mais à l'ectoplasme qui était au dessus de ma tête. Bref c'était rigolo.
Mais quand je raconte ça à mon ami François, lui ça lui parle. Et il m'explique.
Il m'explique que y a plein de gens sur cette terre qui ont vécu des expériences similaires. Que des mystiques yogistes entraînent leur esprit pour tenter de vivre des expérience pour que leur esprit sort de leur corps pour aller passer les portes du ciel. Ca, ça sort de l'ordinaire pardi !
Moi cartésien rationnel comme je suis, ce type d'histoire et de démarche mystique ça m'a toujours fait doucement rigolé. Mais il rajoute que si j'avais inscrit dans ma mémoire le chemin de ce petit voyage, je pourrai peut-être un jour le retrouver de manière tout à fait volontaire et consciente. Bon j'en suis pas là, moi mon ectoplasme il est resté dans la pièce et il est rapidement revenu à la maison, mais merci François de toutes tes explications et encore merci de ton invitation : ce fut un bel anniversaire.

Moi qui recherche toujours des liens entre les choses qui m'arrivent pour donner du sens à ma vie, cette expérience de voyage entre le monde réel  et un monde virtuel, ça me rappelle sacrément quelque chose.
Le voyage donc inverse que je tente depuis trois ans de faire entre la régate virtuelle et la course au large réel. Parlons-en donc.
En gagnant le prix de la photo de l'année Alain va peut être devenir célèbre photographe dans le monde. Cette photo changera peut-être sa vie. Et il a dû ressentir en recevant son prix, une superbe statuette digne des oscars pendant le salon nautique de Paris au Yatch Club de France, le sentiment qu'il vivait son quart d'heure de gloire.
« A l’avenir, chacun aura son quart d’heure de célébrité mondiale.»  disait Andy Warhol.
Et bien figurez-vous que j'ai eu moi aussi cette semaine mon quart d'heure de célébrité, c'était mercredi soir dans mon monde à moi au Bout du Rouleau (un bar rochelais).
Je m'en vais vous le raconter car c'est une belle histoire et depuis le début de mon idée, de mon projet, j'ai au moins appris une chose c'est de vous raconter des histoires.
A l'origine de cet article, il y a mon premier livre auto-édité de recueil des articles de «mon journal de bord». Ce livre je l'ai déposé avec une petite dédicace au stand «Voiles et Voiliers» lors du précédent salon nautique de Paris en 2013.
Ensuite au début de l'année, je reçois un mail de Julie BOURGOIS, pigiste de la revue pour la rubrique «J'irai dormir dans votre bannette» : tout un programme !
Ensuite, comment refuser une telle invitation, on cale un rendez-vous à La Rochelle en mars 2014.
Le seul problème c'est que je suis un homme sans bateau, et je n'ai pas de bannette.
A cette période, je suis en train de chercher à réunir les fonds pour racheter l'ancien mini de Richard MERIGEAUX «Bon pied, bon oeil». Olivier CUSIN, son propriétaire accepte alors gentiment de me confier son bateau pour une sortie.
Julie, je vais la chercher en scooter à la gare à 13h et je la ramène à 19h. Entre temps on fait un rond dans l'eau avec Richard et on boit une bière au Bout du Rouleau.
Julie est une merveilleuse écrivain avec une remarquable sensibilité.
Ensuite en mai, je reçois un mail avec l'article en question. Puis plus de nouvelle.
Au départ de la route du rhum, je traine avec mon ami Richard à l'Univers (un bar encore mais de Saint-Malo).
Et je lui avoue que j'ai reçu par mail, l'article en question et qu'il faudra que je pense à lui montrer car il est super chouette. J'attendais en fait car je pensais lui faire la surprise en lui amenant le magazine mais bon c'est mort. Et puis je laisse Richard pour aller voir si la bière est aussi bonne ailleurs.
A mon retour, Richard me dit : « Tu sais Thierry, «ton» article il va paraître en janvier!» et il me raconte qu'en allant chercher une bière au comptoir il est tombé sur l'équipe de la rédaction de «Voiles et Voiliers» et lorsqu'il leur a parlé de Julie, il y a un mec qui s'est exclamé : «Mais tu serais pas le pote du plombier ?». Et c'était reparti dans les tuyaux et à la fin de la conversation le leader de la bande rédactionnelle annonce à Richard " Hé bien cet article il paraîtra en janvier."
Puis j'ai suivi via les réseaux sociaux, les difficultés du magazine et son plan drastique restructuration, en ne pouvant pas m'empêcher de penser en parfait égoïste, que si ça se trouve ils vont fermer le journal avant que l'article ne paraisse !
Et puis quasiment plus de nouvelle, jusqu'à un transfert de mail lundi soir de la part de Julie. Un mail super sympa d'un abonné de Marsilly qui avait bien aimé l'article.
Et mercredi en fin d'après-midi, je suis allé à la médiathèque, pour découvrir le magazine «A consulter sur place» et l'emprunter, avec cette petite appréhension que ça fasse «biper» le portique, pour aller le montrer à mes potes du Bout du rouleau.
Et c'est là en discutant avec quelques célèbres marins rochelais présents que j'ai pu entrevoir ce que représentait 6 pages avec ma tronche dans ce mythique magazine «Voiles et Voiliers» qui a accompagné ma jeunesse.
Voilà, c'est dit. C'était un chouette «quart d'heure».
Encore une petite escapade de l'ordinaire.

Et le selfie dans tout ça !
Et bien en le replaçant dans le contexte, je me suis fait la réflexion que «faire un selfie» c'était aussi une petit tentative de sortir de son corps pour se regarder vivre. Un peu comme si j'avais demandé à mon ectoplasme de me prendre en photo !
Alors, vu qu'il y a un peu moins de monde dans le bar, car l'heure avançant, les marchands du temple des marchés de La Rochelle ont regagné leur étals bondés de victuailles pour festoyer pendant les fêtes, je m'en suis tiré un de selfie avec le magazine en main.
Déclic.

selfyThierryANTON.JPG

Bon certes j'ai une sale gueule, et j'ai pas eu trop le temps de passer par la salle de bain ce matin.

L'idée de ce selfie m'est venu à la vue d'un autre, réalisé par un beaux-cousin : Franck. C'est en effet lui qui le premier, m'a envoyé son selfie avec le magazine Voiles et Voiliers en main pour me signifier qu'il l'avait bien lu l'article et donc bien aimé.
Et il m'a donné une autre idée. Un truc rigolo à faire partager et pour aussi soutenir mon aventure et voir aussi les amis qui la partagent avec moi déjà en lisant ce journal de bord.
Alors voilà, c'est une sorte de campagne de com pour tenter de montrer à des futurs et bien hypothétiques partenaires que mon projet «Notre Transat» est un projet partagé.
De là à en trouver un qui finance l'achat d'un bateau pour l' association Notre Transat sur lequel je pourrai reprendre au fil de l'eau les entraînements pour tenter de me présenter au départ de la mini-transat 2017 maintenant, c'est une autre histoire, mais ça ne peut pas faire de mal !
L'opération s'appelle : «Un selfie pour soutenir le projet de mini de Thierry»
Il s'agit de vous faire un selfie avec le magazine Voiles et Voiles en main. Le numéro 527, celui de janvier 2015 qui est en kiosque depuis le 19 décembre.
Le mieux évidemment serait de l'acheter avant de vous photographier avec. Qui sait cela aura peut-être une influence sur les ventes du magazine ! Ce qui serait formidable pour les encourager à sortir des chemins burinés de leur ligne éditoriale et ce qui serait aussi un formidable signe de reconnaissance pour Julie BOURGOIS l'auteur de ce surréaliste article : «Un homme sans bateau !»
Donc vous faites votre selfie et soit vous me l'envoyez par mail, soit mieux vous le mettez directement sur mon compte FACEBOOK et je le transférerais illico dans l'album photo de ce jeu-concours. A noël c'est la période des jeux non ? Et depuis des lustres, j'organise des jeux en famille pour noël.
Bon le résultat sera peut être décevant, peut être qu'il y aura peu de candidats mais comme vous le savez, j'ai appris depuis le début de l'aventure au moins une chose : le ridicule ne tue pas !
Alors voilà le concours est ouvert. En y participant vous m'enverrez un petit encouragement sympathique à continuer. Et comme dans tous les concours il y a des merveilleux lots à gagner, j'ai envoyé un mail à Voiles et Voiliers pour voir s'il peuvent m'envoyer des lots. Et au pire, les auteurs des meilleures photos, les plus originales et celles qui auront récolté le plus de «J'aime» recevront un exemplaire de mon deuxième livre «Notre transat : du virtuel au réel – saison 2– l'année sens». qui est en cours d'auto-édition chez l'imprimeur.
Allez jouons, faites votre sefie !
Vous avez jusqu'au 20 janvier 2015 : date à laquelle le numéro sera retiré des kiosques.
La remise des prix sera faite dans la foulée, le jeudi 22 janvier lors de l'assemblée générale de l'association Notre Transat qui se déroulera à la «Maison des Asso» d'Aytré à partir de 20h30 et vous y êtes très cordialement invité.

Sortir de l'ordinaire, sortir de son vieux corps de plombier pour rêver d'un autre monde, il y a deux autres moyens que j'ai trouvé. L'écriture et la radio.
Bon passons sur l'écriture, que vous subissez depuis maintenant tout juste 3 ans et c'est le 59ème article de mon journal de bord !


Parlons de la Radio.
La Radio, si c'est pas un moyen de sortir de l'ordinaire, de faire sortir sa voix de son corps pour l'envoyer ailleurs. Un média pour un médium !
Juste vous dire le plaisir, le plaisir des rencontres qu'elle me donne depuis deux ans.
Le plaisir et l'angoisse aussi. L'angoisse de ne pas trouver un invité différent à emmener tous les jeudis dans les studios de RADIOCOLLEGE, la radio de mon papa. Mais ce petit miracle se reproduit chaque semaine depuis 89 émissions et il n'y a pas de raison que cela cesse.
Mais cela fait un moment que je cogite à une autre émission. Une autre émission que je pourrai enregistrer avant et diffuser lorsque je n'ai pas réussi à trouver un invité.
Alors voilà, j'ai trouvé.
J'ai trouvé tout d'abord le concept et le fil conducteur, car j'aime ensuite refaire la même chose sans plus me poser la question sur la forme.
J'avais envie aussi de pouvoir l'enregistrer et la produire moi-même et n'avoir plus qu'un fichier son à envoyer à la radio. Alors je me suis équipé d'un micro-enregistreur et d'un petit studio de montage dans mon bureau.
Enfin, je ne voulais pas la faire tout seul et trouver un vrai professionnel du son pour la mitonner avec moi. Et je l'ai trouvé en la personne de mon ami artiste Nessim.
Je voulais aussi que ce ne soit pas une émission improvisée, mais une émission écrite et ensuite lue devant le micro. Enfin lu, disons plutôt narrée qui serait le terme plus juste. Alors j'ai écrit les textes.
Je voulais enfin, qu'elle me permette de monter à bord des bateaux des autres (faute de mieux !) pour y réaliser des reportages.
Alors voilà, on s'y est mis et je peux vous dire que c'est du boulot, mais on a le plaisir de les diffuser ces deux prochains jeudis. C'est un peu notre cadeau pour les fêtes de fin d'année.
Cette nouvelle émission s'appelle «Bienvenus à bord» et c'est l'émission qui vous emmène en bateau !
Le jeudi de noël, ce sera bienvenus à bord de Columbus.
Le jeudi du premier de l'an ce sera bienvenus à bord du France 1.
C'est aussi mes petits cadeaux pour Jean-Yves TERLAIN et Patrick SCHNEPP : deux personnages extraordinaires que j'ai la chance d'avoir pour amis.

Voilà c'est fini pour cette année les amis.
Mais je continuerai l'année prochaine à vous raconter toujours la même histoire et  bien que ce ne soit pas encore une histoire de marin, il me semble que c'est une histoire universelle, une quête des temps modernes avec une sorte de Charlot. Le récit d'un étrange voyage entre le monde virtuel et réel qui flirte par moment avec le surréalisme.
Cette histoire du «régatier virtuel qui voulait faire la mini-transat en solitaire pour de vrai», j'en ai eu l'idée en octobre 2011 à l'arrivée de la mini-transat virtuelle donc pour moi.
Depuis elle m'obsède et accapare totalement un de mes hémisphères cérébraux. Elle a déjà commencé à changer ma vie et m'a fait découvrir les plaisirs abyssaux de l'écriture et de la radio.
Plus que l'histoire du type qui veut faire la mini, c'est désormais un véritable projet de communication sur la voile en général, la voile à La Rochelle et la course au large en particulier.
Reste à trouver des partenaires, des mécènes, bref un père noël pour m'aider à vous la faire partager, car force est de constater qu'à l'approche des fêtes de fin d'année, je suis plus que jamais fauché tout simplement car je n'ai plus le temps de plomber, de travailler et de gagner ma vie !
Alors je vais essayer au moins de ne pas la perdre et continuer à tenter de réaliser mon rêve d'enfant. D'enfant et la mer.
Et de toute façon c'est surtout les enfants et les pauvres qui croient au père noël.
Bonne fêtes de fin d'année à vous...tous mes amis !

 

Pour info il y a eu depuis le dernier article de «mon journal de bord» deux émissions de radio notre transat et ce sont des invitées que j'ai eu le plaisir de recevoir dans les studios de RADIOCOLLEGE, histoire de tenter de commencer à rétablir la parité.

n°88 du 11/12/2014 avec Sandrine MADANI : Monitrice à l'Ecole de Voile Rochelaise.

n°89 du 18/12/2014 avec Christine BRIAND : championne du monde de Voile olympique, navigatrice dans la VOLVO OCEAN RACE et directrice du FESTIVAL DU FILM DE L'AVENTURE... entre autres.

Les deux prochains jeudi c'est réveillon de noël et jour de l'an, alors pour fêter ça je suis en train de vous mitonner deux émissions de radio, histoire de ne pas vous imposer une rediffusion. J'espère qu'elles pourront être prête à temps et recevront l'accord de RADIOCOLLEGE pour leur diffusion. A vos postes les deux prochains jeudis de 19h à 20h pour vérifier qu'il y aura bien ces deux petits cadeaux sonores.

Enfin, pour finir la petite histoire, je viens de sauvegarder ce fichier sous un nouveau nom : «textelivre3» dans un nouveau dossier «LIVRE 3».

Bref encore plein de truc à raconter en perspective avec si je peux me permettre une bonne résolution pour 2015 : plein de chapitres où il sera enfin question de navigation en mer d'un homme, au moins sur un bateau, à défaut d'en avoir un !

 

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7 décembre 2014 7 07 /12 /décembre /2014 23:59

journaldebord

C'est à 13h30 ce samedi que j'embarquais à bord du France 1.
Des «France 1»  j'en connais trois.
On passe sur celui dont Sardou nous a dit de ne plus l'appeler plus jamais France, car la France elle l'a laissé tomber. Celui là il faut retourner 10 ans en arrière pour avoir pu espérer monter à bord lors de son dernier voyage commercial. Rebaptisé «Norway», il croisait du côté des Caraïbes. Certains rochelais se souviennent sans doute de l'avoir vu en escale au Port de La Pallice le 31 juillet 1998.

Un autre célèbre et le voilier du Baron BIC qui enflamma les espoirs de victoire françaises dans la coupe de l'America. Mais les campagnes 1970, 74 et 77 furent vaines et semèrent le trouble dans la prétendue suprématie française sur la régate.
Celui là on pourrait encore avoir la chance d'embarquer à bord, puisque grâce Bruno TROUBLE le barreur-tacticien de l'époque, la Marine Nationale et les héritiers du Baron, ce «France 1» navigue de nouveau depuis l'année dernière.

Non, c'est à bord de notre «France 1» de La Rochelle que j'embarquais donc ce samedi.
Fastoche me direz-vous : 
«-Ton bar du France 1, tu y passes ton temps à picoler une bonne partie de l'année !».
Oui mais là, il est fermé depuis fin septembre.
Et c'est bien d'une croisière à bord du bateau météo du Musée Maritime de La Rochelle dont il s'agit.

Quand j'évoque notre à «France 1», c'est d'abord à Patrick SCHNEPP  que je pense en premier, et bien qu'il ne soit pas sans doute pas un fan de Sardou, il ne doit plus supporter l'écoute de sa chanson phare et patriote.
Mais Patrick c'est le papa du bateau, celui qui à eu la vision de ce qu'il allait devenir, celui qui avec un rouleau de peinture blanche s'était mis seul en tête de repeindre sa gigantesque coque rouillée.
Je n'ai pas le souvenir non plus d'avoir assisté à sa première entrée triomphale dans le vieux port de La Rochelle en 1988. Avec plus de trois cent invités à son bord, un piano à queue sur pont et quinze mille rochelais agglutinés sur les quais pour assister à son premier passage des écluses du bassin des Chalutiers, cela devait avoir une autre allure.
Ensuite cela me fait irrémédiablement penser à Stéphano, Antoine, Seb et les autres qui se sont succédés derrière le bar de notre «France 1». Plus de 10 ans pour moi de mémorables fiestas à bord et 10 ans de plus pour les rochelais plus anciens résidents.
J'avoue aussi ne garder aucun souvenir d'avoir assister à l'un de ces allers-retours Vieux-Port – Port de La Pallice que notre «France 1» a du réaliser pour son entretien de routine, depuis tous les 8 à 10 ans.

Mais ce samedi 6 septembre 2014, j'embarquais à bord de notre «France 1» pour sa décennale croisière vers le Port de Commerce et nous avons fait un beau voyage.

Comment vous raconter ? Comment vous dire ?

Un compte-rendu technique :
Deux vedettes de Lamaneur le prennent en remorque  : une derrière et une devant. Elles ajustent sa trajectoire pour le faire passer de justesse entre les nouvelles portes de l'écluse, des pare-battages énormes comme des ballons-sauteurs pour adultes empêchent la coque de toucher à babord.
Ensuite ça longe tranquille la nouvelle digue du port des Minimes et sa nouvelle passerelle MENDELA.
Puis plus loin au large de chef de baie, un remorqueur prend la relève, une ralingue casse sans conséquence. Mais malgré l'allumage du groupe électrogène, les énormes guindeaux et cabestans électriques ne marchent plus : les énormes haussières et ralingues doivent être manipulées avec précaution par l'équipe expérimentée des bénévoles du musée dirigée par Johann (le premier TUC de Patrick qui connait tout du bateau) sous la direction du pilote et de ses lamaneurs montés à bord.
Enfin il entre dans le port de La Pallice et on retrouve les deux vedettes de lamanage qui le garent avec précaution sur un quai après avoir passé un long sas un peu plus large que l'écluse du départ.

Bon voilà, c'est fini pour le résumé technique du voyage. Celui qui pourrait figurer sur son journal de bord.

Mais il se trouve aussi qu'avec ma houppette au dessus de ma tonsure, j'ai une bouille de Tintin-reporter, un tintin de 50 balais certes qui se décrépit contrairement à nos héros de bandes dessinées  éternellement figés dans l'éclat de leur jeunesse.
Et de Tintin-reporter, j'avais plutôt la mission reportage avec mon micro aux poings, ce qui vaut mieux pour faire de la radio qu'avoir une langue de vipère.

Et du son j'en ai fait plein et je vous réserve une petite surprise pour un prochain jeudi festif. Mais je ne vous en dit pas plus car ce ne serait plus une surprise.

Mais ce que je peux vous affirmer c'est que :
«Nous avons fait un beau voyage
Nous arrêtant à tous les pas
Buvant du cidre à chaque village
Cueillant dans les clos des lilas».

Pourquoi ai-je ce vieil air d'opérette en tête à en perde ma ciboulette ?

Probablement car j'ai du l'entendre dans mon enfance, peut-être chanté par ma grand-mère en Algérie.
Parce qu'il faut que je vous dise que ce retrouver sur la passerelle d'un cargo comme celui là, accoudé à la passerelle avec pour tout horizon le pont avant et l'océan c'est pas anodin pour un enfant de pieds-noirs.
Ca évoque dans l'inconscient collectif familiale le grand départ de 1962, cette croisière qui n'amuse personne pour rejoindre Marseille après une courte traversée de Méditerranée.
Cette croisière je ne peux m'en souvenir car je suis né deux ans plus tard, toujours à Oran, car mes jeunes parents eurent ensemble la bonne idée de retourner dès la rentrée de septembre 62, continuer leur encore plus jeunes carrières d'instits dans les bleds oranais.

Mais ça c'était avant. L'émotion la plus forte je l'ai ressenti à l'arrivée de la croisière du jour de notre «France 1».

Il se trouve que lentement mais sûrement il n'accosta pas n'importe où dans le port de commerce de La Pallice, mais sur le quai proéminent de la base sous-marine de La Rochelle. Et là bonjour le flash-back !
J'ai 16 ans : je fonce mon nez sur le compteur de mon tout nouveau peugeot «105», cherchant à rester dans l'aspiration de mon pote en «103 kité». Nous sommes partis de bonne heure de Chatel pour nous rendre en cette première semaine de vacances dans un troquet du Phare des baleines pour notre premier job d'été. Un crochet dans la base sous-marine s'impose avant d'embarquer dans le bac pour l'île de Ré.
J'ai 17 ans au Lycée Valin, dans ma classe un pote mod bourgeois frime sur son vespa. Il est grand, il est beau, il nous raconte sa prestation de figurant dans le premier film des aventuriers de l'arche perdu. Accoutré d'un uniforme nazi, il faisait le gué devant le sous-marin pendant qu'Harisson Ford embarquait à bord du sous-marin.
Longtemps jusqu'à ce triste jour où le Port devenu trop autonome nous arrache cet unique et si familier lieu de pèlerinage, j'aimais retourner aller voir dans la base sous-marine si la croix gammée y trônais encore telle une peinture rupestre de notre caverne à souvenirs.
Y allez aussi la nuit aussi et pousser jusqu'au bout du mole d'escale voir les illuminations en partance nourrirent nos rêves de large et d'évasion.
Mais ça c'était avant.

Une fois arrivé à bon port, l'équipe du musée maritime nous ramena à La Rochelle, j'ai eu la chance de faire la navette dans la voiture de Guillaume, son nouveau chargé de com et entre Richard et Tof le ferrailleur sur la banquette arrière.
Escale au Bout du Rouleau le temps de récupérer Waloo et cap sur «Notre Dame des Flots» car je dois récupérer le manuscrit de ce livre corrigé par Pitchoune.
Quelle femme ! Quelle gentillesse d'accepter ainsi de se coltiner mon journal de bord, elle qui en aurait tant à écrire de journaux de bord de ces innombrables voyages sur tous les océans de notre petite planète.
Nous attendons Pepo son homme, Johann et le reste de l'équipe du musée, mais il ne viendront pas.

L'after de cette mini-croisière se passe ailleurs. Dans une ancienne voilerie de La Rochelle.
Dans une salle de bal des souvenirs et de l'amitié. Une salle immense avec plancher un flambant neuf peint au couleur du pont du «France 1». C'est dans la maison de leur Amiral que l'équipage a décidé de faire escale.
Patrick n'est pas venu saluer le France 1 au bout de la promenade de la nouvelle digue des minimes.
A bord on guettait sa fluette silhouette de cycliste à casquette bleu marine. Il n'en a pas eu la force ni le courage. On ne ferme pas le livre de sa vie sans douleur. L'Amiral attendait son heure chez lui se préparant à fêter ses convives et à se repaître des nouvelles aventures du France 1. Il n'a pas été déçu.

Nous, nous étions avec Marie invité à fêter l'anniversaire d'un ami aussi cinquantenaire que moi : un bel ami.
Et quand un bel ami fête ces cinquante ans à La Rochelle et bien ça fait du beau monde à la fête.
Et ne voilà-t-il pas que je retrouve Lulu, le bras droit de Philippe POUPON à la grande époque où la course au large sentait bon le jambon. Nous causons d'un script d'émission sur le bateau Columbus que je lui ai envoyé et qu'il amende de judicieux ajouts et corrections.

Et ne voilà-t-il pas qu'il me re-raconte une autre histoire :
«- Tu sais il n'y a pas que les aventuriers de l'arche perdu qui a été tourné à La Rochelle avec ce sous-marin ? Moi je jouait le rôle de l'Amiral de la base sous-marine, j'avais un chauffeur et je passais mon temps à me balader dans le port de commerce. Le film c'était un film allemand  :«Das Boot», intitulé «Le Bateau» en France, réalisé par Wolfgang Petersen, en 1981. C'est pour ce film que le sous-marin a été reconstruit et sa production l'a ensuite prêté à Spilberg.
Et dis Lulu ? Comment il a fini le sous-marin ?
Il s'est abimé en mer au large de La Pallice lors d'un remorquage pour une séquence du film.»
Merci Amiral de base de mes histoires marines.

Voilà :
«Nous avons fait un beau voyage
Nous arrêtant à tous les pas
Buvant du cidre à chaque village
Cueillant dans les clos des lilas
Nous avons rencontré des dindons empathiques
Des lapins prolifiques
Des chapons vieux garçons
Nous avons rencontré des oies très distinguées
Des poules intriguées et des cœurs de pinsons
Nous avons rencontré monsieur l' maire et l' curé
La mercière et son frère, le receveur et sa sœur
Nous avons fait un beau voyage
C'est le premier jour du printemps
Les oiseaux se mettent en ménage
Chacun voudrait en faire autant
Nous avons fait des découvertes
Tous les ruisseaux ont rajeuni
Les bois ont mis leur robe verte
Et l'on dit que c' n'est pas fini...»

C'est bientôt le premier jour de l'hiver,
Me consacrer à ma famille, mes amis,
Oublier les rêves de transat et de mer,
Retourner vivre ma petite vie,

Clore ce chapitre de l'écriture,
En voulant croire que c' n'est pas fini.
Mais ce récit d'une immobile aventure,
Me lamine plus que tout voyage en mini.

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30 novembre 2014 7 30 /11 /novembre /2014 23:08

journaldebord

… De tout ce temps... que durera ma vie.
Et bien continuer à courir après le temps perdu.
Tiens à propos c'est Marathon à La Rochelle ce week-end. Et malgré le froid et la brume tenace de dimanche matin, ca court de partout histoire de se réchauffer un peu.

En guise d'échauffement, on va commencer doucement par une petit anecdote : le vendredi soir, je cours donc après le temps perdu, derrière un ballon sur la pelouse des Diables rouges de Chatelaillon : le club de mon enfance. Et lors de notre dernier match, encore perdu contre Saint-Rogatien (on n'a plus de fierté dans cette équipe), je suis tombé dans les bras d'un ancien canari (oui à St-Ro ils jouent en jaune) du nom de Johny, de son fils Antoine et de son pote Alain.

Que du bonheur de nous retrouver là sur la pelouse fluo à tenter de toucher le ballon. Il faut vous dire qu'avec Alain et Johny, on a il n'y a pas si longtemps tâté du tatami ensemble. Alain c'est le prof d'Aytré qui m'a fait passer ma ceinture noire de judo à 40 ans et ça je lui en serais toujours éternellement reconnaissant.
Ils avaient bien tenté de me faire courir le marathon de La Rochelle en guise d'entrainement : mais j'en suis resté au semi avant de me remettre aux demis !

Mais bon revenons à mon marathon pour faire espérer de faire un jour la mini-transat.
Il est des périodes dans l'année qui sont plus douloureuses que d'autres.

Le week-end prochain c'est le Nautic comme on dit chez les voileux. Et on retiendra qu'au salon Nautique de Paris, je n'y monterais pas en 2014. Ca me titille un peu car cette année le premier week-end, la classe mini fête ses vingts ans : le bel âge. Et d'autant plus que Julien et sa charmante équipe d'Objectif course au large m'ont invité à la présentation de leur projet. Son bateau c'est le nouveau missile l'OFCET 6.50 présenté par leurs jeunes et géniaux constructeurs : Mathieux et Yann (encore deux potes ministes de LR) au Stand de la Charente-Maritime !
Il y a aussi à fêter cette année les 15 ans de YAKAPARTIR la splendide adolescente école de croisière de mes amis Gaël et Marco.

Et puis il y a le souvenir tenace du Salon de l'année dernière où l'on me remettait mon prix sur le podium de VIRTUALRGATTA : les droits d'inscription à la mini-transat 2015 en présence de Benoit MARIE, le rayonnant vainqueur de la vraie mini 2013. Que du bonheur !
Force est de constater que j'e m'étais un peu trop vite cru arrivé, au moins sur la ligne de départ avec un bateau ce jours là.
La suite ne fut qu'un engrenage de désillusions financières et de partenariats avortés.
Bref ce prix restera virtuel, tant mieux pour VIRTUALREGATA qui économise ainsi quelques euros pendant que moi je resterai l'année prochaine à quai admirer mes héros transatlantiques.

Donc pas de Nautic cette année, YAKARESTER à La Rochelle faute d'avoir les moyens de me payer un week-end à la capitale.
Donc il était grand temps que j'aille faire le point avec Jean SAUCET mon entraineur du Pôle mini 6.50 de La Rochelle pour qu'il m'aide à voir un peu plus clair en matière de conduite de la suite de mon projet.
C'est autour donc de deux petites ardoises à charcuteries au ROOF, avec mon entraineur que nous avions envisagé la suite du projet. Après avoir fait le point sur la flotte des vieux minis abandonnés à sec qui seraient susceptibles de reprendre la mer avec moi à bord, Jean sorti son petit cahier et me gratifia d'un schéma à patatoïdes qu'il sert aux ministes en quête de mini-transat.
Il y avait cinq patatoïdes mais une m'interpella plus particulièrement. Celle qui m'avait déjà servi, il y a quelque temps. Celle qui figure une sorte de tarte avec trois parts indispensables pour accomplir tout projet : COMPETENCES, TEMPS, ARGENT.

Alors comme le moindre conseil de Jean c'est de l'argent comptant, je vais m'efforcer le plus objectivement et honnêtement possible de vous détailler la composition de mon menu.

La part «COMPETENCES» :
Certes se présenter avec un CV de marin virtuel pour faire pour de vraie la mini-transat n'est pas très sérieux.
Mais après ma saison de mini en 2012, j'ai acquis quelques capacités et certitudes.
La plus importante : c'est que je suis bien en mer seul sur un mini. Ensuite je suis capable de sortir et de rentrer dans un port seul à la barre d'un bateau, on va dire dans pas mal de conditions avec ou sans moteur. Ce qui n'est pas rien.
J'arrive aussi à gérer des situations critiques et de ramener le bateau à bon port.
Côté maintenance, réparation et entretien d'un bateau, j'ai aussi appris. Le fait que je sois devenu un travailleur manuel dans le bâtiment, me permet aussi de savoir faire pas mal de choses sur un bateau
Aussi, mais ça vous devez me croire sur parole, je pense savoir aller vite avec bateau. Je dirais quitte à paraître sûrement immodeste, n'importe quel bateau.
Cela vient tout simplement du fait que j'ai appris à faire du dériveur enfant et comme le vélo ça ne s'oublie pas. Ensuite j'ai enseigné la voile quelques saisons à l'UCPA de Bombannes et lors de nos entrainement entre moniteurs, en laser ou en hobbie cat, j'étais souvent devant et je pense être un bon compétiteur.
Certes il me faut du temps à m'entrainer avec le bateau pour arriver à bien le sentir, à automatiser les  manoeuvres. Mais du temps pour faire ça, je peux en libérer avec le plus grand bonheur en m'y consacrer pleinement avec passion et application.
Enfin après j'ai bien pris conscience que la mini-transat, ce n'était pas juste une histoire de bien savoir régater entre trois bouées. Il y a quelques cailloux près des côtes à éviter.
Il y aussi le large,  le vent les nuages et les tempêtes et savoir comprendre lucidement tout ça pour pour pouvoir à bord de son bateau en situation d'isolement et de grande solitude, tracer sa route, la meilleure route possible pour aller le plus rapidement de l'autre côté de l'atlantique.
Certes là mon expérience de la course virtuelle pourrait à priori sembler me servir à quelque chose. J'aime ces parties d'échec devant mon ordinateur. Jouer avec les fichiers GRIB (les fichiers des vents de la planète), triturer à la moulinette des logiciels de routage les polaires de mon bateau virtuel pour trouver LA route la plus rapide d'un point à un autre. C'est un exercice passionnant. Mais qui ne sert à pas grand chose pendant la mini-transat pour la simple raison, que cela reste une course à l'ancienne et qu'on a pas le droit d'avoir un ordinateur à bord et donc pas accès à ces données capitales qui forgent avec parfois l'aide des précieux routeurs à terre, les victoires sur les autres courses au large.
Là, il faut oublier tout ça et réapprendre à interpréter un bulletin météo parfois inaudible à la BLU. Avec ces quelques mots, repositionner sur une carte papier les centres des dépressions et des anticyclones. Puis connaissant la position de son bateau faire le point des données que l'on dispose à bord.
La pression atmosphérique donnée par son baromètre en analysant la forme de sa courbe d'évolution des derniers jours. La force et la direction du vent, et enfin scruter le ciel pour voir les nuages, le type de formation nuageuses qui est toujours associé à une situation météo donnée. Avec tout ça, tenter de comprendre et choisir la direction où l'on doit aller.
Tout ça c'est passionnant et là je le concède ne s'apprend pas dans les livres. Comme toutes les sciences de la vie, il faut aller se coltiner le vivant pour comprendre. Et en plus c'est d'une telle complexité qu'une vie ne suffit pas pour maîtriser la question.
Mais j'ai, on va dire plutôt on, a à La Rochelle, la chance de pouvoir monter sur les épaules de DARWIN, sur les épaules d'un géant pour nous aider à tenter d'y voir un peu plus clair dans les nuages. Ce bonhomme dispense ses cours de météo et de routage au Pôle mini de La Rochelle. Et au moment où un nouveau cycle commence, il ne me reste qu'à replonger dans ses cours de 2012 pour ne pas perdre mes quelques acquis théoriques. Petite précision, ce géant ne se prénomme pas Charles Robert mais Jean-Yves dit «BERNOT le Sorcier».

La part «TEMPS» :
Là aussi je me sens relativement à l'aise :du temps j'en ai à revendre !
En tout cas je peux en libérer autant qu'il faudrait pour accomplir ce rêve de transat.
Je sais en plus que ma femme et ma fille consentiront à m'accorder le temps qui sera nécessaire, pourvu qu'elles aient la garantie que je leur revienne. C'est une chance et une preuve d'amour incroyable.
Mais il demeure un petit bémol «le temps : c'est de l'argent»

La part «ARGENT» :
Bon là faut bien avouer que c'est la portion congrue de l'histoire.
Comment me direz vous peut on se trouver plombier à 50 ans et sans le sous ?
La réponse relève de l'intime.
D'abord, il y a mon rapport à l'argent. L'agent chez nous : c'est sale, trop cher, trop grand, la vie n'a pas de prix ! Je crois que je n'ai jamais attribué à l'argent la moindre valeur, du moins jusqu'à ce que je me rende compte que j'en n'avais plus.
Ensuite il faut bien vous avouer que je suis devenu plombier plus par dépit, d'instinct de survie, que par vocation et envie. Et en plus je suis venu à la plomberie sur le tard, il y a huit ans je crois déjà, mais aussi déjà où la crise commençait à se faire vraiment sentir dans le secteur.
Plombier donc pas par vocation ni par éducation, car quand j'étais à l'école c'étaient les «mauvais élèves» qu'on envoyait en apprentissage et je n'en faisais pas parti. Si j'en croisai maintenant de ces jeunes dits «incultes» qui sont devenus plombier à 16 ans, je les ferai bien rigoler. En tout cas c'est sûr qu'ils doivent rouler en Merco ne gérant maintenant que leur patrimoine immobilier, doucement et sûrement restauré et mutiplié pendant leur vie de labeur.
Force est de constater que pour certains d'entre eux «l'ascenseur social» à continuer de fonctionner. Moi à quarante balais, c'est plutôt sur «le tobogan social» que je me suis engagé. De toute façon j'ai trouvé toujours plus rigolo le tobogan que l'ascenseur, au moins on à l'ivresse de la chute !
J'ai donc rejoint la toujours plus grande famille des travailleurs pauvres, et du coup jamais aussi bien compris la maxime : « le temps c'est de l'argent».
Quand on est auto-entrepreneur comme moi, c'est ultra simple. Soit on a pas de temps et de l'argent, soit on a du temps et pas d'argent. Moi j'avoue que la conjoncture et ma nature me pousse plutôt dans le second cas de figure.
Et certains mois c'est vraiment casse-tête quand on en vient à constater que l'on a pas faire rentrer le moindre copek. Certes du temps on en a eu plein mais il faut déjà payer les droits de pouvoir travailler (son assurance  pro décénnale et pour son véhicule de travail, la location de son garage de plombier.... ). Bref j'ai calculé qu'il me faut au moins 500 euros par mois, juste pour avoir le droit d'espérer commencer à travailler plus pour gagner plus !
Bref sans avoir ma femme qui me sert bien plus qu'à son tour, le gite et le couvert, je serai depuis belle lurette à dormir dans mon camion au milieu des cartons.
Bon certes là je vous décris le côté sombre de la chose en forçant le trait à la ZOLA. Heureusement c'est pas tous les mois comme ça et il m'arrive de gagner de l'argent, car mon métier de plombier je sais désormais le faire avec assurance et en laissant des clients fidèles et satisfaits par mes services.
Mais j'ai conscience que des mois sans boulot ça peut arriver et qu'il n'en faut pas beaucoup à suivre pour sombrer du côté obscure de la survie, sans plus la ressource vitale.

A l'inverse le côté plaisant de la chose c'est d'avoir du temps libre. Le terme me rappelle les années Mitterrand Président et son «ministère du Temps libre».
Je pense qu'il doit se retourner dans sa tombe en constant que son ministère compte chaque jour de plus en plus d'adeptes, libérés du travail.
Ce qu'il n'avait sans doute pas prévu que cela concerne 10% de la population française avec une moyenne d'âge de plus en plus jeune. 6 millions de Français qui jouissent plus ou moins pleinement de leur temps libre, mais non pas pour consommer de futiles loisirs mais juste pour tenter de survivre dans un pays pourtant encore plus riche. Mais force est de constater que ces richesses sont de moins en moins partagées par les plus riches.

La France est un pays au bord de l'implosion et de l'embrasement.

Mais soyons optimiste avec la perspective du deuxième tour de la prochaine élection présidentielle entre Marine LE PEN et Nicolas SARKOZI en 2017, les choses ont de forte chance d'évoluer dans le bon sens !
Moi de toute façon je m'en fous en 2017, je serai sur mon mini pour traverser l'océan !

Comment me dirait vous, feras-tu sans le sous ?
Ben c'est là qu'avoir du temps libre ça peut aider et surtout ça laisse du temps pour réflechir.
Mon temps libre, je l'occupe beaucoup désormais à écrire et à faire de la radio.
Et puis il y a une chose que je pense pouvoir savoir encore faire : c'est rêver, faire rêver et se donner les moyens de réaliser des rêves, mes rêves.
De l'argent je n'en n'ai donc pas moi à mettre dans la mini-transat,il va donc falloir en trouver qui tombe d'ailleurs.
Il n'est pas raisonnable d'envisager que des résultats bénéficiaires de  mon activité de plombier viennent financer ma mini pour la simple et évidente raison que pour gagner de l'argent, il faut temps et j'en aurai tout simplement plus le assez pour la faire bien, voire même pour la faire tout court !

Au début de mon projet, je ne pensai pas que j'allais devoir me coltiner des problèmes d'argent pour le réaliser tant naïf j'étais persuadé que mon projet racontait une histoire un peu universelle qui pouvait séduire pas mal de gens.
J'avais donc dès le début de l'année 2012, fait une demande de sponsoring à VIRTUALREGATTA pour financer l'aventure. Et cela me semblait suffisant tant l'histoire du «régatier virtuel qui voulait faire une course au large pour de vrai», ce voyage retour entre les mondes virtuels et réels, devait les intéresser.
Mais ce ne fut pas le cas, même au-delà de mes pires prévisions !
Ensuite, je me suis dit qu'il suffisait que j'écrive un livre et que je le vende.
On a appris récemment que  l'ex-femme de notre président à gagner pour l'instant un million d'euros pour son bouquin «Merci pour ce bon moment». Je n'en attendais pas temps certes car à ce tarif c'est pas la mini que je faisais mais le Vendée globe !
Là encore le résultat a dépassé toutes mes in-espérences ! Mon premier livre je l'ai plus donné que vendu !
Mais bon ça ne peut pas être pire pour «ce deuxième opus»  et si la notoriété de mon projet et mon histoire aidant, j'en vends à «vingt milles amis sur les mers!» , j'ai le budget non seulement pour faire la mini mais en plus avec l'objectif d'y tenter d'accrocher une bonne place et si je le vends à deux milles : de quoi au moins de louer un bateau capable de la faire !
Mais bon...

Ensuite, il y a peut-être un coup à jouer avec les médias.
Ca fait maintenant plus de deux ans, que je vous concocte chaque semaine  une émission de radio «modeste et génial !» sur et pour les voileux de La Rochelle.. Ce n'est pas rien en temps passer à préparer les émissions et surtout à trouver chaque jeudi un nouvel invité. Ca doit bien finir par avoir une certaine valeur tout ça non ? Non plus ?
Je me suis fais cette réflexion en découvrant dans le numéro de novembre de «Voile et Voiliers», comment Pierre-Yves LAUTROU, journaliste de l'express avait financé sa récente route du rhum sur son class 40 flambant neuf baptisé l'EXPRESS évidement. Son journal lui réservait des encarts dont il avait la charge de vendre à des annonceurs au profit non du journal mais de son projet de course au large.
Certes le plus simple c'eut été la radio qui diffuse mon émission et pour  laquelle je suis totalement bénévole soit associée au financement de mon bateau baptisé donc RADIOCOLLEGE par ses nombreux annonceurs !
Mais RADIOCOLLEGE est une radio associative sans publicité et donc sans annonceur.
En plus elle n'a pas pour objectif de monter des coups  médiatique pour augmenter son audience.
Son objectif essentiel comme son nom l'indique est de mettre des enfants derrière le micro.
Enfin, il et se trouve que cette belle radio trentenaire se trouve dans une période délicate à se demander comment pérenniser à moyen terme ses deux méritants salariés qui en assurent le bon fonctionnement..
En tout cas, ils ont aussi le mérite de m'accepter dans leur studio pour réaliser votre émission Notre Transat !
Mais bon, il est incontestable que mon émission compte toujours plus de nouveaux auditeurs, je peux vous l'affirmer en ce qui concerne le nombre de ré-écoute via internet. Elle contribue ainsi déjà amplement à la notoriété de mon projet.
Il me reste à continuer de vous concocter de nouvelles et attractives productions sonores toujours sur les bateaux de la voile et à vapeur et les marins qui les font naviguer.
Mais aussi pourquoi pas réaliser des reportages sur les courses au large du circuit mini ou sur les régates et la course au large en général, et aussi du bon son pour les coureurs et leurs sponsors 
Et si la qualité de ma production est au rendez-vous, qui sait peut-être pourrai-je les vendre au profit de  l'association Notre Transat pour financer ma mini-transat 2017 ?
Bref  faute de sponsor providentiel, il faut que je trouve un modèle économique pour faire rentrer des sous pour réaliser mon projet.
Me lancer dans la prod, voilà un beau programme et je sais que je peux compter à La Rochelle sur deux vrais amis-pro qui pourront m'aider !

Bref j'ai du taf pour 2015 avec en tête et pour conclure  un petit post récent d'une de mes toujours plus nombreux amis FB ; Peggy BOUCHET (la rameuse d'Evian les bains qui rêvait de traverser l'atlantique à la rame et qui a été la deuxième femme à le faire en l'an 2000); une amie que je ne connais pas encore dans la vraie vie certes !

Sur son post elle cite Benjamin FRANKLIN qui n'est pas un ami FB lui mais entre autre l'inventeur à la fois du poêle à bois à combustion lente et des sapeurs pompiers ce qui ne s'invente pas sans l'aide de Wiki :
«La motivation, c'est quand les rêves enfilent leurs habits de travail.»
Ce qui vous en conviendrez me changerai de ma salopette de plombier!

Pour info il y n'a eu depuis le dernier article de «mon journal de bord» qu'une émission de radio notre transat toujours consacrées à la route du rhum mais hélas nous n'avions pas pu joindre le skipper en course Christophe SOUCHAUD !
- n°86 du 27/11/2014 avec  Alain MORISSON  :  Vice Président du Cercle Nautique de l'ile d'Aix et membre du Team du bateau Rhum solitaire, rhum solidaire de Christophe SOUCHAUD sur la route du rhum

PS : C'est du café «le Phare» avec vue sur le port de La Rochelle que je boucle ce chapitre.
Le Phare, pas mal comme endroit pour trouver l'inspiration et la lumière qui vous amène à bon port.
A propos de lumière, il a fait un merveilleux dimanche d'hiver et de soleil... ici... ici...
En cette belle après-midi et bien qu'arrivés sans concertation ni préméditation particulière, nous nous retrouvâmes à marcher ensemble sur la plage avec ma femme Marie et ma fille Yola.
Assis sur un rocher face au Platin nous contemplions complice la beauté du soleil grossissant au fur à mesure qu'il rougissait au couchant.
Cela m'a rappelé le temps pas si lointain où nous partagions notre temps avec Marie dans des petites salles obscures à voir des films de ROHMER nous parler de la vie et de rayons verts. 
Puis nous allions souvent le guetter ensemble ce fameux rayon en y prenant prétexte à nous embrasser.
Le rayon vert je me souviens parfaitement l'avoir vu une fois avec elle.
C'était aux Minimes un soir de début d'hiver comme ce soir.
Je garde à jamais la fulgurance de ce petit point lumineux vert fluorescent qui  étincelle comme un éclat de phare au sommet du cercle solaire quand il tangente l'horizon. Cette fraction de seconde semble durer une petite éternité avant que le soleil ne disparaisse totalement dans la mer.
Ce soir, c'est avec Yola sur mes genoux que nous fixions ensemble ce point sur l'horizon.
Comme depuis maintenant 14 ans, je tente de lui faire voir le fameux rayon vert et comme ça foire toujours ça nous fait rigoler tous les trois.
Mais je me dis que si ma fille aussi, passe son temps avec son futur amoureux à guetter le rayon vert, elle n'errera pas totalement sans but dans sa vie.
Au fait j'ai revu récemment film «le rayon vert» et telle ne fut pas ma déception de constater que dans la scène finale, le rayon vert est en fait cinématographiquement fabriqué par de grossiers effets spéciaux.
Rien à voir avec le vrai rayon vert mon très cher ROHMER.
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